La liberté d’expression est un critère insuffisant mais non moins important de la démocratie. Tout régime politique qui s’en trouve amputée peut être qualifié de démocratie infirme. Nous sommes à priori conscient que cette liberté ne doit pas être sans limite. L’institution présidentielle, eu égard à son importance et à sa primauté, considérée comme la clé de voûte des institutions, doit être protégée contre toutes velléités d’attaques de nature à porter atteinte à l’image et à l’honneur de la personne physique qui l’incarne. Cette protection est, en outre, nécessitée par la lourdeur de ses responsabilités, consistant essentiellement à conduire le destin de son peuple. Cet impératif n’a eu que le mérite de justifier l’introduction dans notre législation pénale du délit d’offense au chef de l’Etat.