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Agence Pour La Sécurité De Proximité: Vigiles Ou Milices ? Les Signes D’une Initiative à Hauts Risques

Agence Pour La Sécurité De Proximité: Vigiles Ou Milices ? Les Signes D’une Initiative à Hauts Risques

L’agence de sécurité de proximité hante mes nuits. Sorti de je ne sais quel cerveau pernicieux et de quel chapeau branlant, ce nouveau machin de «proximité» aurait dû passer presque inaperçu et tout aussi banal, si le député El Hadj Mansour Sy Djamil n’avait eu le flair et la sagesse de sonner le tocsin.

Heureusement que parmi nous existent encore des esprits prévoyants, assez libres et téméraires pour être capables d’alerter sur les risques potentiels que toute initiative de l’Exécutif peut comporter. En invoquant la milice de Gbagbo, le vice-président de l’Assemblée Nationale est inspiré par des exemples connus à travers le monde et en Afrique et dont le cas ivoirien est, à la fois, l’une des plus récentes et des plus macabres illustrations. Hélas !

Quand le mouvement des «Jeunes Patriotes» ivoirien  a été créé, personne (y compris les recrues elles-mêmes) ne pouvait soupçonner le rôle de boucliers et de tortionnaires que son cynique fondateur, Laurent Gbagbo, envisageait discrètement de lui confier un jour, c’est-à-dire en cas de grabuges, d’échauffourées et de menaces sur son pouvoir. Ainsi, avait-on présenté ces «jeunes patriotes» (quelle belle dénomination !) comme de simples volontaires et des auxiliaires du service public confinés (théoriquement du moins) dans l’accomplissement de tâches de  bénévolat dans des domaines civiques, de sensibilisation sur des causes nationales et des œuvres humanitaires assimilables à du scoutisme quasi désintéressé. Ce qui, naturellement, était de bon aloi.

Indescriptible chienlit

Les masques ne sont définitivement tombés que quand le chancellement du régime Gbagbo a poussé ce dernier à convertir progressivement ses «pions» en un bouclier de son régime alors en déclin.

Ainsi, ce mouvement est devenu, à dessein, une meute de  ‘‘chiens méchants’’, des gangs de malfrats subitement reconvertis dans des missions de répressions punitives contre les opposants politiques. Des acteurs politiques honnis et d’autant moins accommodants, pour des Bétés, que l’ennemi d’en face pouvait avoir le faciès d’un Dioula, d’un Baoulé ou d’un Sénoufo.

Du reste, l’expérience prouve que, partout dans le monde, ces genres de recrues sont devenus, de fil en aiguille, les garde-chiourmes des régimes dirigistes en déclin. Partout, ces jeunes ont toujours fini par installer une indescriptible chienlit qui s’est muée en une vendetta populaire préludant aux différentes guerres civiles et aux génocides.

Instrumentalisés, manipulés et mis au service de la défense d’un régime et d’un homme au crépuscule de son règne, l’embrigadement de ces jeunes discrètement et majoritairement recrutés parmi les éléments favorables au FPI étaient rendus ivres par les pécules qui leur étaient versés pour justifier des emplois fictifs. A son parti politique, «les patriotes» de Gbagbo ont servi de relais, de substitution et d’appendices aux forces de sécurité soi-disant «loyalistes» et dont il prit soin d’assurer le  commandement par des éléments de sa propre ethnie et de sa propre confession. De même, l’essentiel des hautes fonctions dans l’Administration, dans les sociétés et banques d’Etat passait par le tri des mailles minuscules de son filet ethniciste et sectaire. La sécession du nord (Bouaké), l’ivresse de leur gagne-pain et leur endoctrinement mirent aussitôt les «Jeunes patriotes» dans une logique irréfléchie de devoir servir de chairs à canon et de tortionnaires. Le tout en signe de reconnaissance à Son Excellence, leur mentor, pourvoyeur de ces «emplois» de façade.

L’occasion fait le vagabond !

Ne faisant plus aucune confiance en sa police encore moins en une armée capricieuse qui faisait encore le deuil de son chef suprême (le général Robert Guéi assassiné), L. Gbagbo a eu l’ignoble réflexe de mettre ces faux volontaires en ordre de guerre. Au passage, il leur choisit comme chef caractériel et belliqueux à souhait, un certain Charles Blé Goudé, entre-temps promu ministre de la jeunesse et… «de leurs emplois». A ce dernier, ces «volontaires» devaient, gourdins et machettes au vent, obéir au doigt et à l’œil. La suite de cette terrible saga est connue de tous. Hélas, les Ivoiriens n’avaient pas un Mansour Sy pour appuyer sur l’alarme quand il était encore temps.

Avec les «Chemises rouges » en Thaïlande défenseurs acharné du régime, les «Tontons Macoutes» de triste mémoire créés par l’innommable Duvalier ou les «Jeunes Patriotes» qui ont fini par écumer Yopougon et alentours, les justifications et prétextes, les logiques et alibis autant que les contextes ressemblent comme deux gouttes d’eau aux «agents de sécurité de proximité» qui se recrutent à la pelle au pays d’une Téranga en sursis. Peut-être, demain, seront-ils rebaptisés les «Macky boys» avec un nouveau cahier de charges sans commune mesure avec les «bonnes causes» de départ.

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En effet, dans tous les pays où ils ont été créés, ces nervis en puissance n’ont jamais été baptisés du nom de «milices» par leurs fondateurs et parrains. Au contraire, les noms d’emprunt qu’on leur avait toujours fait porter renvoyaient, de façon innocente, au service public, à l’humanitaire et à la sainte vocation sacerdotale. Ceci jusqu’à ce qu’arrive l’occasion (qui, dit-on, fait le larron ou… le vagabond) pour révéler à l’opinion la vocation souterraine qui se cachait derrière le voile d’un projet cynique de constitution d’une milice.

Nous ne sommes pas loin du jour où, de provocations en bravades et de trafics d’influence en impostures et en chantages en tous genres, nous pourrions tous nous retrouver en face de «Jeunes patriotes» du cru dressés, robotisés et orientés vers des déviances et vers l’exécution de basses besognes, d’exactions et d’atrocités jamais revendiquées, jamais punies, jamais certifiées.

Anonymes et sans visages, les commanditaires d’un tel vagabondage resteraient impunis comme le sont encore ceux de la vingtaine de meurtres des dernières élections, de l’étudiant Balla Gaye, des révoltés des mines de Kédougou (Lopy), de Sangalkam (Malick Ba) ou encore ceux des premières heures de notre Indépendances pendant lesquelles se sont illustrés de façon épouvantable les «Comités d’Action» de l’UPS-PS, inoubliables meurtriers de Elébo, puis du Député  Demba Diop, poignardé un jour de 1967 à la mairie de Thiès ou encore de Fodé Doussouba, ou de Sakou Gnambi avant eux.

Non moins ignobles étaient les «Calots Bleus» baptisés du nom de leurs coiffes insipides. Le bilan macabre de leurs atrocités endeuille encore la famille de Maître Babacar Sèye, entre autres martyrs et victimes moins médiatiques.

Nous sommes des milliers à redouter cette désolante perspective de dérapages malgré les arguties développées pour justifier l’embrigadement de jeunes recrutés dans des conditions d’opacité et de cachoterie d’autant plus injustifiables que certains de ces gros bras arboraient naguère des accoutrements aux Couleurs marrons… Et on serait bien inspiré de nous aider à faire l’économie de stress, d’émoi et de stupeur que nous cause déjà l’idée de voir notre sécurité et celle de nos biens confiées à des blancs-becs recrutés et «initiés» au pied levé sous le prétexte de la sauvegarde d’une sécurité pour laquelle, à travers l’armée et la police, la Respublica  avait déjà créé ses propres outils.

Cette crainte d’une dérive exprimée par la plupart de ceux qui ont écrit sur cette question ne veut pas dire que l’agence est immédiatement une milice. La milice n’est pas un point de départ, c’est un aboutissement ; et nous ne voulons pas nous en tenir à cet immédiat. Ce serait une assignation qui masque une interdiction à penser à l’avenir comme une altérité tragique. Les agents peuvent commettre des dérives dont personne ne peut prévoir les contours. Cette perception des risques de cette initiative s’inscrit sur une longue histoire dans l’empilement et la sédimentation de fragments d’une  mémoire politique  collective. Elle convoque des souvenirs tragiques qui s’y attachent et qui peuvent rappeler l’insoutenable légèreté de comportements perçus comme des transgressions morales et des contre-valeurs,  pour éliminer un adversaire et s’accrocher au pouvoir. Il convient de ne pas succomber à cette tentative périlleuse et pénitentielle : parce que tôt ou tard le Sénégal en payerait le prix.

Complicité

Le danger est aggravé par le fait qu’en toute naïveté, les citoyens sont généralement enclins à accorder un préjugé favorable aux initiateurs d’un projet dès que celui-ci convoque la promotion de l’emploi ou encore des soucis de sécurisation des citoyens et de leurs biens, surtout dans un contexte de recrudescence inouïe des vols, des meurtres et des agressions qu’expliquent l’indigence et le dénuement croissants des citoyens.

N’empêche, toutes les honnêtes gens reconnaissent que les moyens consacrés à cette «agence de plus» auraient pu servir à motiver les forces de sécurité régulières, à renforcer leurs rangs, à renouveler et à moderniser une logistique sécuritaire obsolescente. Et je ne pense pas qu’on doive, par des «solutions» de fortune, faire un tel aveu d’impuissance ou d’incapacité de nos forces de sécurité dont l’efficacité et le métier ont été auparavant glorifiés aux quatre coins du monde. Il s’y ajoute que ce n’est pas faire preuve de respect et d’élégance que de manifester une quelconque méfiance à l’égard de vaillantes forces de défense et de sécurité auxquelles on chercherait, sans en donner l’air, à substituer une cohorte de  gros bras qui pourraient en arriver à n’en  faire qu’à leurs têtes en obéissant à des instincts grégaires regrettables.

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Ce qui surprend, c’est ce silence qui confine à la complicité d’une classe politique dont l’attitude sur cette question est étonnement moutonnière. N’est pas moins intrigante l’indifférence de tous ces «ONG’s et défenseurs des droits de l’Homme» qui, s’étant tristement singularisés par une attitude ponce-pilate en Côte d’Ivoire avant la crise, avaient attendu que l’irréparable se produisit pour faire des appels de fonds et pour essaimer, en vain, les médias de la planète.

Dès lors, quel mal y-a-t-il, pour un Elu du peuple, de surcroît responsable averti et attentif de la trempe de El Hadj Mansour Sy Diamil, de sonner l’alerte sur les bévues et dérives innommables qui pourraient survenir de la création d’un corps dont la dénomination est attachée à une matière (la sécurité) qui, dans toutes les démocraties et dans tous les Etats organisés, est dédiée à des institutions militaires et paramilitaires ?

Panique dans l’Exécutif

La réaction attendrie et faussement dépitée du ministre de l’Intérieur qui a utilisé les gros mots pour qualifier et caricaturer la désapprobation et les avertissements d’El Hadj Mansour Sy Djamil en dit long sur  la panique qui s’est emparée de l’homme. Elle est symptomatique d’un grave manque de retenue et d’une désolante maladresse alors que le président de Bës-Du-Ñakk n’a fait que poser le doigt sur une situation d’autant plus effarante qu’elle est susceptible de mettre notre pays sens dessus dessous.

Entre Gbagbo et Macky, la question n’est pas (pour le moment) de comparer un dictateur connu et reconnu à un président élu sur la base d’un espoir en un Sénégal nouveau qu’il peine à nourrir. Il s’agit, plutôt, et en toute logique, d’une comparaison d’actes, de faits et de gestes curieusement identiques entre deux hommes, dans des contextes de contestation, de ras-le-bol, d’impopularité, d’affolement et d’indignations métastasiques quasi similaires entre Abidjan, hier, et Dakar, aujourd’hui.

Au pays de «l’ivoirité» la boulimie du pouvoir incitait à renvoyer indéfiniment (et le plus loin possible) des échéances électorales devenues une authentique arlésienne. Et celui qui était surnommé «le Boulanger» pour son adresse à mettre toute la classe politique dans sa propre farine ne faisait pas plus ou moins que de s’appuyer sur d’hallucinants alibis pour décréter des renvois en série d’élections dont tous les sondages lui prédisaient la perte mais qu’il jurait de «gagner ou de gagner». Parallèlement, dans un Sénégal exaspéré et rebelle, c’est bien la hantise de ne pouvoir bénéficier d’un second mandat  qui pourrait justifier la création d’une «sécurité de proximité», dont on ne mesure guère les dérives  imprévisibles et fortement préjudiciables à l’unité et à la cohésion nationales.

Pour aller plus loin dans cette comparaison, voici que Le Président Macky Sall, exactement comme Laurent Gbagbo, s’avise de renvoyer sine-die une première échéance électorale sous le prétexte hallucinant d’un projet de «réforme de la Décentralisation» que personne n’a réclamé et qu’aucune urgence n’a justifié. Je n’ai aucune sympathie pour N. Sarkozy, mais quand il proclame «qu’il n’y a pas de démocratie dans un pays où les échéances ne sont pas respectées», je me suis senti une chair de poule en tant que Sénégalais.  De même,  comment interpréter le fait que pour combattre un seul homme et son parti (Idrissa Seck et son Parti Rewmi en l’occurrence) on s’autorise d’envisager d’augmenter à vingt (20) le nombre de députés obligatoire pour la constitution d’un groupe parlementaire ?

Voilà, entre autres, d’infinis signes de ressemblances entre deux chefs d’Etat aux abois qui ont été reconnus par tous comme des «présidents par défaut» mais que des collaborateurs va-t-en guerre et des «Camarades» notoirement  schizophrènes conduisent vers les mêmes chemins de dérive et d’un sectarisme haineux.

Objecteur de conscience

Naguère, ces mêmes «Camarades» exigeaient de Idrissa Seck qu’il gardât le silence sur les inepties et mensonges distillés à propos de la situation de la trésorerie nationale au moment du départ du président Wade. Ils lui ont également tenu rigueur d’avoir alerté sur le mauvais chemin emprunté par le nouveau pouvoir à l’entame de ce magistère. Pour si peu, ils ont pété les plombs et (suprême ingratitude) suscité son départ d’une coalition qu’il a contribué à fonder.

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Aujourd’hui, les mêmes gens réclament le silence d’El Hadj Mansour Sy Djamil oubliant déjà ou n’ayant pas vécu, pour la plupart, ces moments d’incertitudes, de stupeur et d’affolement où, à bord d’un décapotable, le CandidatMacky Sall, en campagne électorale, se faisait tenir la main par le Fondateur de Bës-Du-Ñakk, de villages en villages. Jusqu’à …Taïba Ndiaye.

Pour avoir pris au pied de la lettre ses propos, voilà qu’on exige le silence du Député qui n’a fait que tirer sur la sonnette d’alarme à propos des dangereuses et répétitives aventures du Président de la République, en souhaitant lui-même que l’avenir lui donne tort. En réalité, ces gens «ont besoin de vieillir» pour savoir lire entre les lignes et pour faire le nécessaire distinguo entre leurs courtisans flatteurs  et les désintéressés objecteurs de conscience. Demander à un intellectuel de la  trempe du député Mansour Sy Djamil, de surcroît parlementaire foncièrement maître de ses opinions, de rester muet sur les actes que pose l’Exécutif et lui dénier le droit d’alerter et de prendre à témoin l’opinion, c’est faire étalage d’une étroitesse d’esprit et d’une intolérance maladive. C’est dans pareille situation que Rosa Luxembourg, depuis sa cellule de prison, en Allemagne, lançait à Lénine et à Trotsky cet avertissement : «la liberté pour les seuls membres du gouvernement ou les partisans, aussi nombreux soient ils, n’est pas de la liberté. La liberté est toujours la liberté de celui qui pense autrement.» (La Révolution Russe).

Pourtant, plusieurs expériences ont démontré la vanité de toute tentative d’enfermer des Alliés ou même l’opposition dans un Goulag politique qui, ici comme ailleurs, est voué à faire sauter les digues de l’imposture et à détruire des relations que seul le pouvoir actuel a un réel intérêt à rendre intactes.

Si le pouvoir actuel vit un traumatisme que la clameur protestataire des villes et des villages ainsi que les résultats des sondages réalisés en catimini ne contribuent pas à apaiser, un minimum d’intelligence devrait néanmoins le persuader qu’il ne saurait s’appuyer sur quelque nouvelle subterfuge que ce fut pour tenter de se dédouaner et se jouer de toutes ces déceptions et frustrations qui aiguisent chez les jeunes, la nostalgie de la place Obélisque.

Des diplômes pour… rien !

Bien tristes et malheureux doivent être, au demeurant, tous ces professeurs d’Universités, de lycées, de collèges et d’instituts de formation qui ont tant trimé, tant enduré et qui, pour toute récompense de leurs efforts et de leurs sacrifices dans la formation de cadres et d’intellectuels voués à porter le destin de leur pays, voient les savoirs inculqués et les parchemins délivrés à cette élite jetés dans les poubelles du gardiennage de quartiers et de la surveillance de bergeries et de marchés aux puces. Au-delà des craintes du Député Mansour Sy, cette ahurissante utilisation des titulaires de Masters et de Licences dans des emplois pour analphabètes est une injure à tout le corps enseignant d’un Sénégal qui devrait, dès lors, cesser de s’enorgueillir de consacrer 40 % de son budget à l’Education. Nul enseignant ne devrait accepter que des titulaires du Bac, de la Licence ou d’un Master sortis de ses classes et de ses amphis soient utilisés pour alimenter la pègre.

Ce précédent dangereux doit mobiliser toute l’intelligentsia du Sénégal et surtout le corps enseignant à l’échelle continentale contre un projet qui a vocation à démontrer la futilité des enseignements dispensés.

Dans l’ignorance des probables conséquences de décisions si peu réfléchies, chercherait-on inconsciemment à susciter dans le tranquille voisinage de nos villages et de nos villes, à la fois délations, réflexes suspicieux et règlements de comptes heurtés ? Autant de germes d’une regrettable fracture sociale dont «l’exception sénégalaise»si enviée se serait bien passé.

God Bless Africa, Bës Du Ñakk Elëgay Daxx! C’est cette espérance collective qui nous fait croire en l’avenir de ce pays. Marx (je ne suis nullement communiste) nous invitait avec pertinence à nourrir les révolutions du présent par la poésie de l’avenir «la révolution sociale ne peut tirer sa poésie du passé mais seulement de l’avenir». Ce sera ma conclusion.

Cheikh Tidiane DIOP

Consultant – Ndomor /Tivaouane

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