« J’accuse les télévisions nationales d’œuvrer pour la crétinisation de la société Sénégalaise» se désole Moussa Sène Absa. L’on se demande si le Sénégal ne s’est pas perdu dans ses valeurs qui faisaient jadis sa fierté. On se demande si ce Sénégal n’a pas hypothéqué ses repères et références gage de son espoir. Otage de ces goulots qui étranglent sa société, l’accusé n’est autre que le tandem People/Media.
Le terrain vacant laissé par le triangulaire « dignité /intégrité/humilité », est occupé aujourd’hui par la tendance « hypocrisie-égocentrisme-calomnie ». Depuis un moment nos médias nous canalisent dans leurs perpétuels jeux récréatifs. Ils nous imposent un « Vis ma vie » ou tout le monde se regarde en chiens de faïence.
Se mettre « flashy » et au devant la scène devient le jeu de yoyo de certains. Toute sorte de bassesse est permise juste pour faire le « buzz ».
Devant l’éternelle médiatisation des têtes de turcs aux origines inconnus, le message lancé à la jeunesse n’augure rien de sain. Par conséquent, les sujets de discussions se banalisent et nos modèles de « gorgourlou » et du « self made man » utile à la nation est secoué par ceux du vulgaire parolier, du marchand de rêve et/ ou du trafiquant de personnalité en quête de… Le p’tit écran s’est transformé en ring interposé ou l’on galvanise le mensonge, la médisance, la vanité et les « clash », générant ainsi des phénomènes de « Jet Set » et de « Paparazzi » qui ne sont en réalité que prostituées du mot et des maux « scoop ». Avec des profiles différemment étranges, de drôles de personnalités se côtoient, se tutoient avec farce et paillettes. Les « selfies » usurpent les identités, placent au jeu du « m’as-tu vu ? » au détriment de la valeur de HUMILITE, cette élégance morale.
Pour être « IN », il faut être un accusé de viol suffisant, un gay prolixe, un condamné pour trafic de drogue confirmant tous la règle d’une justice à deux vitesses. Pour être « IN », il faut se proclamer « bad boy », osé se dénuder sans pudeur, devenir un insulteur avéré ou un adepte des combines, un lobbyiste.
En réalité, nous ne nous reconnaissons pas de ce Sénégal là. Ce Sénégal en miniature imposé n’est pas celui de la majorité silencieuse victime de cette cabale médiatique. Nous subissons, mais nous savons faire la différence. « Sans point de références, les géants de ce monde deviennent de piètres larves face aux montagnes d’incertitudes » nous l’avertit AL Maktoum.
Lamine GAYE siki
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