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L’argent ! Encore L’argent ! Toujours L’argent !

 » AL HAMDOULILAH ! L’époque de nos problèmes d’argent est derrière nous !  »

Qui a dit que c’est l’Autre qui lui aurait soufflé ces mots, au cœur du Palais de la République, un certain jour de mars ou d’avril 2000 ?

Qui a récemment dit, qu’au début de son mandat de Président de la République, un Chef d’Etat étranger lui aurait donné en cadeau quelques milliards personnellement, à lui et pour lui tout seul ? Et le sens de l’Etat dans tout ça ! Pour un homme dit d’Etat ?

Qui a dit que le détourneur d’argent publique absolument inexcusable, était celui qui n’avait à aucun moment pensé à investir son butin dans l’économie nationale ? Qui a dit que le cas de certains, présumés illicitement enrichis avec les deniers publiques et qui accepteraient de ramener une part de leur butin au pays, était négociable ?

Et les fonds politiques présidentiels, dont le bien-fondé est la légitimité sont encore loin d’être établis et qui pourtant, passent de 600 millions de francs CFA avant l’année 2000 à plusieurs milliards après ? Et le Protocole de Rebeuss dans tout ça ? Qu’est-ce qui y est dit ? Et par qui ?

Ceux qui ont eu à tenir de tels propos ou à agiter de telles idées, sont tous des politiciens bien de chez nous et qui ambitionnent d’avoir ou qui ont déjà eu à avoir notre destinée nationale en mains. Et le pire, si on peut dire, c’est qu’ils sont à chaque fois écoutés, voire même adulés, par une bonne frange de leurs concitoyens, qui certainement dans les mêmes situations auraient agis exactement comme eux en toute bonne conscience. « Allalou bour rek la !! ». C’est ainsi que le Bien public (nos impôts) est encore désigné chez nous. Et de cette manière va se perpétuer par le fait même du type de notre leadership politique, l’absence du sens de la chose publique (Res Publica) chez le sénégalais.

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Cela est gravissime et inquiétant pour notre devenir national, croyons-nous ! Et pour les raisons que voici :

1. Convenons-en, en toute lucidité, l’Argent infecte aujourd’hui plusieurs valeurs fondatrices de notre société, dont la stabilité familiale par exemple. Ces valeurs ne sont plus pour la plupart d’entre elles, que des coquilles vides, inlassablement annonées et en vain, dans notre espace publique, notamment médiatique. Comme le dit l’adage : « Quand le poisson pourrit il pourrit d’abord par la tête ».

Notre société sénégalaise contemporaine n’est-elle pas en train de se faire pourrir par l’argent depuis quelques années ? Nous laissons à chacun de nos compatriotes, le loisir de faire ou pas son introspection et de trouver sa propre réponse à une question des plus graves !

Pour notre part, nous demeurons convaincus qu’au Sénégal, il n’y aura pas de progrès économique et social réel et durable, parce qu’équitablement partagé, sans d’abord, qu’une forte éthique du sens et du respect, voire la sacralité du bien commun, qu’est le bien public, ne soit largement promue et intériorisée à tous les niveaux de la Société.

C’est symptomatique et hautement préjudiciable, que le Président d’une République souveraine et se voulant respectable, puisse sans autre forme de procès et sans gêne aucune, déclarer publiquement, avoir encaissé alors qu’il était en fonction et d’un autre Chef d’Etat, quelques milliards de francs CFA, pour usage personnel…!? Et comme ça… !

Désopilant et Désespérant ! Hé ! On est ou là ? Comme on aurait dit sur les bords de la lagune Ebrié. Encore à Ndoumbélane sans aucun doute !

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Et que l’affaire Segura n’étonne donc plus personne chers compatriotes !

2. Cette conception plus que dommageable, que beaucoup de sénégalais ont malheureusement de l’argent, surtout publique, devrait amener nos économistes et sociologues, à faire un travail d’information massive, pour que leurs compatriotes arrivent à comprendre et à se persuader définitivement, que l’argent, c’est d’abord le fruit du travail honnête ; autrement dit d’un rapport social organisé, pour que chaque élément de la société puisse être justement récompensé, au prorata de son effort contributif à l’édification matérielle de la vie en commun.

Et par là même, cesser enfin de croire ou de faire croire cyniquement que : « khaliss ken douko liggey dagnou koy lijeunti ». Cette maxime de mauvais aloi, a pu sans aucun doute, contribuer tant soit peu, à la répétition effarante des dérives tranquilles dans la gestion du bien public chez nous, tout au moins depuis quelques années.

Toutes ces tares sont à notre avis, l’une des conséquences de l’absence, au profit exclusif de la propagande politicienne, d’une véritable dimension éducative aux vertus citoyennes, dans les programmes et les activités de nos partis politiques.

Et c’est pour cela aussi, qu’une fois au pouvoir, celui-ci est perçu par ses nouveaux détenteurs, comme un simple outil de partage légitime, entre partenaires ayant concourus à sa conquête, du bien public perçu alors, comme un gâteau national à partager.

Et ainsi, continuera à se mettre inexorablement en branle dès leur accès au Pouvoir, la triste saga quotataire, des politiciens mange-mil, venus du même « Kaad » (Faidherbia albida) politique. De désespoir, on rêverait presque d’un nouveau MANDELA ou d’un nouveau SANKARA pour le Sénégal et pour l’Afrique. Et le Sénégal lui quand verra-t-il le bout de ce funeste tunnel surgi de son histoire politique récente ?

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En tous les cas ne rêvons pas ! Notre pays est encore bien loin d’être comme ce pays, où un ministre qui a eu l’imprudence d’ouvrir un compte bancaire, dans un autre pays où le secret lui était garanti, a été obligé de démissionner dès que cela a été su. Et rien que pour ça !

Les peuples n’auront-ils donc toujours que les dirigeants qu’ils méritent ?

Si oui ! Prions pour que DIEU veille sur les peuples !

Si non ! Idem !

 

LAT DEGUENE THIARE

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