L’heure est chaude et l’actualité bouillonne. Qu’elle est terrible la politique ! Bête immonde ! Ogre prêt à manger ses propres enfants qu’il a fait naître ! Abdoulaye Wade et Macky Sall, deux enfants de chœur formés à la même chorale partisane que la politique a changés et détruits à jamais.
Quelle métamorphose, ne cessé-je de me répéter à tel point que cela est devenu une obsession et une ritournelle malheureuses dans mon esprit on ne peut plus fécond ! Le scénario qui se trame sous nos yeux et à notre barbe est la confrontation qui risque de connaître son summum dans les mois à venir. Le titre qui taraudait mon esprit et qui allait être mis en exergue s’appellerait Rue publique contre République ? Entre la rue publique et la République, qui gouverne? Entre Wade et Macky, qui gouverne? Qui gouverne entre le maître et le disciple ?
En effet, Macky essaie de se dépêtrer de ce second qualificatif qu’est l’élève nonobstant l’histoire et les anecdotes que le peuple garde en mémoire, lassé de cette guerre de chefs, voire de deux familles et ne sachant plus où tourner de la tête tout en s’apitoyant sur son sort. Qui tire les ficelles enfin? Populace restée en rade et dépenaillée. Mise en lambeaux cynique de tout un peuple. Le spectacle fait suffoquer de rire tout de même et en même temps nous calfeutre dans un délire cornélien très ubuesque. Wade l’arroseur arrosé. Wade dans les cordes! Wade ardo, ce qui se dit dans les salons feutrés de la capitale. Drôle de situation ! Drôle d’imbroglio politique !
L’on se souvient de l’actuel président débarqué du perchoir et qui demandait honteusement le pardon de son mentor qui le lui refusa. Drôle d’image enchevêtrée dans le conscient collectif. Eh oui la vie est des fois diablement étrange. Tout est drôle sur terre. Raison de plus de ne jamais dire fontaine, je ne boirai jamais de ton eau. Qui aurait pensé à cette scène de ménage politique ? Vous serez le premier déçu si vous vous permettrez de faire un sondage. Peu de gens auraient trouvé la réponse. Décidément la politique est richement théâtrale.
Et de Wade qui tend maintenant la main à Macky tout en proférant des menaces avec des suppositions avec sa litanie de ‘’si’’. Le nœud gordien de cette situation qui peut mener notre cher à vau-l’eau est la personne de Karim, prisonnier le plus tristement célèbre après nos indépendances. Un procès qui tient en haleine tout un pays et qui fait les choux gras de la presse locale internationale. La fin sera-t-elle brutale ? Sachons peu ou prou le dire avec véhémence et avec tristesse ! Triste décor d’une démocratie en berne et qui souffre. Mourra-t-elle d’une belle mort ? Qui sait. Wade parle, gesticule, menace, tient en témoin l’opinion internationale et parle même de coup d’état qui risque d’être rampant.
En effet, Macky Sall doit surveiller ses arrières et son postérieur parce que n’est pas Abdoulaye Wade qui veut, personnage charismatique ayant fait son temps et ses réalisations dans ce Sénégal là. Et à Macky Sall de dérouler parce que l’Etat est la continuité. Les Hommes trépassent et les institutions demeurent. La rue publique sera toujours un contre pouvoir parce qu’elle cristallise le mécontentement et la colère voire la violence.
Mais force restera toujours à la loi parce que l’Etat est le seul à détenir la force légitime. En ce sens, regardons ce qui s’est passé samedi dernier à la fameuse place de l’Obélisque. Bombes lacrymogènes et champ de bataille. Oups, un sprint à la Usain Bolt des opposants! Triste décor et Wade en sempiternel leader de la rue publique brandit le V de la victoire. Wade est dans une posture d’éternel opposant et est in fine de retour pour remettre les propres habits d’une opposition en déliquescence.
Wade et Macky, à quand la fin de ce ballet théâtral, nous ne saurons le dire et risquerons de nous perdre dans ce méli-mélo politique à la drôle de saveur sucrée et salée. Drôle de compagnonnage. Jeu de mots et jeu de dupes. Deux amis devenus de drôles de bêtes de foire. Deux personnages qui se connaissent très bien et qui ont élevé les vaches ensemble.
De Wade et de Macky, on en perdrait notre salive tellement leur idylle politique a duré et est restée debout contre vents et marées avant qu’elle ne se fracasse à jamais sur le rocher d’un beau compagnonnage politique. Belle scène théâtrale qui risque d’exploser à nos figures si l’on n’y prend pas garde. Peu ‘’nous’’ chaut, cette tragédie a assez duré et vivement le dialogue social pour la paix des braves!
POUYE Ibra
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