« La patrie avant le parti », un slogan de tromperie dont l’hameçon n’accroche plus à la moindre conscience du citoyen. Oui, ce n’est finalement, si l’on s’en tient aux différentes péripéties socio-politiques des démarches gouvernementales, que leurre stratégique dans l’esprit des sénégalais.
La léthargie et le manque de volonté politique dont font preuve ces décideurs, pour l’achèvement ou le fonctionnement des infrastructures initiées par le défunt régime, inquiètent tout bon observateur. Les cas des bijoux architecturaux comme l’hôpital Dalal Diam de Guédiawaye et celui des Enfants de diamniadio, sans oublier le tronçon Fatick-Kaolack, en sont des preuves palpables. Suite à nos investigations et enquêtes, le gouvernement prend son temps, afin de pouvoir procéder à leurs inaugurations, juste avant ou en pleine campagne électorale de la présidentielle 2017.
Un hôpital victime de subterfuges
Idrissa Seck, ancien PM et président du parti « Rewmi » avait animé et fait l’actualité – comme il sait le faire dans ses communications ! – en déclarant que « ces actuels gouvernants ne sont même pas capables de peindre les infrastructures que Wade nous a laissés » . Avait-il raison ? De toute façon, un tel avis avait provoqué d’amères réactions et un tollé généralisé, de la part des hommes du pouvoir.
Cet hôpital Dalal Diam a été crée par décret N° 2003-451 du 23 Juin 2003. et en son article 2, nous apprenons que le dit établissement est prévu pour être réalisé sur un financement de l’Arabie Saoudite. S’agissant des fonds inhérents à ce financement, ils sont gérés par le Ministre de l’Economie et des Finances, conformément, nous dit-on, aux accords de coopération entre le Royaume d’Arabie Saoudite et le Gouvernement du Sénégal.
Dans le projet de cette grande institution de santé, concernant le site, le Sénégal a jeté son dévolu préférentiel sur un terrain de 10 hectares, situé entre le Golf Sud et Guédiawaye ( près du croisement Cheikh Béthio Thioune ). L’hôpital comprend essentiellement des unités de soins et services tels que : les Urgences, Pédiatrie et chirurgie, Obstétrique et gynécologie, Soins intensifs, et réanimation, Cancérologie, Néphrologie, Chirurgie dentaire, Biologie, Pharmacie etc. Quel joyau couvrant les districts de Pikine et Guédiawaye d’où se réveillent tous les matins, plus de 2 millions d’âmes, soit presque les 2/3 de la population dakaroise!
Quant au coût total du projet, il s’élève à 32 milliards de nos francs; on nous souffle officieusement, que présentement, ceci a atteint les 36 Milliards de francs CFA. Le Fond Saoudien de Développement, la BADEA, le Fonds de l’OPEP ont respecté leur contrat. Seul l’apport du Sénégal s’élevant à 7 millions de Dollars US se faisait désirer. Un retard d’exécution certes souligné. Mais, les clés de cette infrastructure devaient être remises à l’Etat par le Directeur du projet du nom de Abdoul Aziz Diop, un expert en Administration de santé, en Décembre 2012. nous sommes en Avril 2015. Seulement, nous dit-on, la lenteur gouvernementale, dans l’importation des équipements ne s’expliquerait pas. Et pas du tout alors!
Bizarre encore, c’est le fait d’avoir nommé successivement deux (02) directeurs à la tête de Dalal Diam, dont en premier lieu une dame du sérail. Qui a vraiment attendu le démarrage de cet établissement, jusqu’à ce qu’une admission de ses droits à la retraite s’en suive. Il y ‘eut une autre nomination en la personne de l’élégant Youssou Diop dont les empreintes, bon an, mal an, ne s’effaceront jamais des annales de l’hôpital Abbas Ndao.
Curieux, quand notre gouvernement se plait à « désigner » des Directeurs Généraux salariés, véhiculés, avec un secrétariat à côté, tournant tous, les pouces pendant des années. D’ailleurs, cette méthode étatique est récurrente. Immédiatement après la pose d’une première pierre d’une institution, un
directeur est nommé, comme si c’était lui le surveillant des travaux.
Chevaux de bataille électorale
Cette attitude de ceux qui nous dirigent et nous gouvernent à leur guise, n’est qu’une tactique de démarche politico-politicienne. La volonté de retarder le processus des travaux de cette infrastructure si utile aux populations, est un choix fait sciemment. Un calcul de politiques pour faire d’une future inauguration, un cheval de bataille lors de la campagne électorale de 2017. Mais, est-ce que le peuple sénégalais est si amnésique, au point d’oublier ou d’ignorer que cette gigantesque oeuvre porte la signature du défunt régime.
Ce procédé que nous dénonçons serait aujourd’hui valable et pour le fonctionnement de l’hôpital des Enfants de Diamniadio, et encore, pour le tronçon Fatick-Kaolack. Pour cette route, la fin du mois d’Avril 2015 a été encore retenue comme deadline. Mais, attendons de voir. Quoi qu’il en soit, les tam-tams et les clairons du Sine et du Saloum se feront entendre que lors d’une inauguration en pré ou en pleine campagne électorale des joutes de 2017.
Il n’est pas interdit de manigancer ou de jouer à son jeu préféré, mais, toujours est-il que le peuple sénégalais jouit aujourd’hui d’une maturité politique extraordinaire.
Elhadj Yvon Mbaye
Journaliste-formateur
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