Inébranlable. Démesurément serein. Force tranquille. Serviable. Convivial. Tels sont les mots trompetés dans la presse, décrivant le locataire du palais de l’Avenue Roume. Marque de fabrique à laquelle s’adonne une certaine presse qui s’est entichée de Macky Sall,président de la République du Sénégal.
Oups, une presse énamourée, qui surveille les simples faits et gestes du président. En effet, le pays se meut et est en pleine ébullition. Surtout le front social et universitaire. Tout risque de péter dans ce pays en perpétuelle campagne électorale. Et quelle leçon d’immobilisme pleine de symptômes! Une image nous vient à l’esprit : le Sénégal, tel une horde de paysans en guenilles et plongés dans la détresse, attend sciemment et impatiemment, les saisons des pluies s’égrener et sans espérance. L’on ne bouge pas et l’on ne réinvente rien ! Aucune nitescence de l’esprit de l’homosénégalensis ! Macache ! Sommes-nous tombés plus bas? Où est passée notre savante élite dont la planète nous reconnaît ?
La future élection présidentielle pliée ?
Décidément, ce pays rêve debout et marche sur la tête. Macky pense à sa propre réélection, quand il se rase devant son miroir tous les matins. Tout semble prêt pour sa réélection, symbole d’une future victoire déjà acquise. En politique, rien n’est acquis. Tout s’acquiert par la force des bras et de l’esprit. Mais tout semble verrouillé et la machine électorale pour sa réélection est branle-bas de combat. La future élection présidentielle est-elle pliée ? C’est ce que susurre la presse acquise au président Sall et à sa cour. L’avenir pourra nous dire le contraire. Regardez le cas du directeur général du FMI, en l’occurrence, Dominique Strauss Khan, traîné devant la justice américaine, pour une histoire de viol sur une salariée d’un l’hôtel où il avait ses habitudes. Disqualifié ! Son avenir radieux d’homme providentiel et politique est passé de vie à trépas. Ça, c’est la vie politique ! Un faux pas et patatras ! Certains journalistes et flagorneurs commencent à fanfaronner. L’attention est le mot qui doit être de rigueur. La météo politique n’a jamais été clémente et surtout dans cette Afrique-là.
La presse et sa cohorte de perroquets ont une propension à se tromper lourdement des fois. Le passé est toujours là et nous permet de nous souvenir de certains faits. En 2012, l’on donnait gagnant, l’ancien président, Abdoulaye Wade. Au final, il a été battu par son élève, Macky Sall, qui l’a roulé dans la farine de manioc. Tout peut être un doute. Douter permet aussi de savoir où l’on pose ses pieds. Douter, c’est savoir avancer intelligemment et essayer de ne pas se mettre dans un pétrin jusqu’au cou. Ceux qui disent que Macky file tout droit vers sa réélection et sans ambages, se trompent. Ils sont aveugles et sourds. Ils ne regardent que dans leur œilleton et pas celui des autres, voire celui des détracteurs. Les erreurs du passé n’ont apparemment rien appris à ces soi-disant observateurs du microcosme politique sénégalais. Ce marigot de crocodiles. Ils feraient mieux de regarder le camp d’à côté : les frontistes. Le camp des loosers. Le camp au pouvoir les appelle ainsi. Des politiques en mal d’être qui complotent contre le maître de céans qui, répétons-le, ne dort plus sur ses oreilles. Le maître des lieux est dans une pré-campagne électorale frénétique. Il l’a lui-même annoncée. Erreur de communication ou pas. Qui sait ? Cette stratégie est toujours propre à Macky Sall. Il risque de surprendre son peuple et même son entourage. Il n’est plus ce qu’il était avant. Les ors de la République et le pouvoir l’ont pétri et façonné. Il est devenu un dur. Il clive et il désarçonne. C’est un berger qui, accompagné de son troupeau de moutons, cherche des pâturages plus herbeux et plus verts. Et ces moutons ne diront pas le contraire. Ils broutent là où ils sont attachés ! Même si le président Sall pense que la partie ne sera pas de tout repos, il essaie de se mettre dans les habits d’un gagnant.
L’équation du complot d’Idrissa Seck et de ses camarades frontistes
Parmi tous ceux qui s’agitent, Idrissa Seck, est le seul qui peut en découdre savamment et fermement avec lui. Il semble sortir du lot malgré un passé peu glorieux dont le peuple lui reconnait. L’homme a changé et semble arborer un autre visage qui en dit long sur ses fermes intentions. Changement de fusil d’épaule : le travail. C’est ce que disent ses ouailles et ses lieutenants. En effet, il a commencé sa campagne électorale loin du tumulte ambiant de Dakar. On le voit tailler bavette en pleine brousse, dans la verte Casamance, avec la population. Il est devenu accessible et plus convivial. En sus, il semble préférer cette belle campagne aux salons huppés du Saint-James de Paris où il aimait prendre ses aises. Il n’est plus ce qu’il était avant. Mais il ne s’empêche pas de débiter des salves ennemies contre la gouvernance de Macky Sall. Vlan ! Un coup de pied dans la fourmilière de Macky Sall. Il se cantonne peu ou prou à des attaques crypto-personnelles. L’homme semble être au-dessus de la mêlée. Mais comme le dit Wade à ses lieutenants,’’ Attention, Idrissa est le meilleur d’entre vous et est le plus futé !’’ Cette réputation célèbre, lui colle à la peau. Fourbe, malin et intelligent de surcroît. Décidément, Abdoulaye Wade a fabriqué toute sorte d’hommes politiques. En effet, Idrissa reprend du poil de la bête. Tout cela n’est qu’une politique conciliante dont il se défend. Il souffle le chaud et le froid tout en essayant de rassembler autour de lui. Il rend visite, reçoit et écoute avec la sincérité d’un Machiavel. Je me demande s’il n’a pas lu moult fois Le Prince de Machiavel. L’on se demande finalement si Idrissa Seck n’est pas le plan B du PDS ? Sera-t-il réduit à quia par Macky et ses détracteurs ? De Karim Wade et de son avenir politique, l’on en sait peu, même s’il est gracié. L’attente est fiévreuse. Gueule de bois ou gueule de liesse dans les deux camps, l’avenir nous édifiera.
POUYE Ibra
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