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Macky Sall En A Goûté, Les étudiants Font Honte

Macky Sall En A Goûté, Les étudiants Font Honte

Les étudiants se sont illustrés par la violence lors de la visite du président Macky Sall à l’université en raison de leur soumission à la chose politique. Le courant présidentiel allègue l’instrumentalisation politicienne et les soubresauts des réformes d’une part alors que l’opposition souligne par l’effet même une impopularité sans cesse grandissante du chef de l’État. Le plus important reste à savoir comment cette distinguée jeunesse, destinée aux sciences, en est arrivée à ne s’exprimer que par la force sans aucune propension à la rhétorique ni au raisonnement.

Macky Sall a misé, et il a perdu. Il a voulu désamorcé la bombe des opposants qui promettent un été de feu. C’est sans compter avec les étudiants à la solde des connivences et des rapports d’organisation avec les brigands de la classe politique. Sans risque de se tromper, les caciques du parti démocratique sénégalais(PDS) sont derrière cette monstre agitation. À la guerre comme à la guerre, le chef de parti, Macky Sall, les a ciblés comme instigateurs principaux de sa déconvenue, en désespoir de cause.

De son côté, l’opposition questionne, comme de raison, la légitimité du locataire du palais. En bandoulière, elle fait fi des quelques attributs d’élu suprême du président pour ne distinguer que sa posture d’homme politique conspué et désapprouvé dans l’enceinte restreinte de la presque université. Cette opposition en est à son énième tentative de dénigrement et d’affirmation. Enfin, elle a trouvé belle occasion d’accuser Macky pour sauver sa face et celle de Karim, fils du souteneur en chef.

À qui mieux-mieux, Macky s’essaie, Wade, fils & Co se lancent et les étudiants s’offrent en spectacle. Jusqu’à l’engagement extrémiste, rien de nouveau. Jusqu’à la fougue estudiantine, rien de spécial. Mais, le manque de discernement de nos chers étudiants inquiète de ses allures d’emballement politicien et de son enrôlement systématique à des intérêts de parti. C’est-à-dire point de rigueur, point de résistance à la manipulation, pas même de signe d’intelligence. Seul prévaut la finalité des ordres dictés depuis les instances politiques. Le mouvement étudiant est devenu simple vache à lait, moyen de promotion personnelle. Sinon, comment comprendre le basculement des convictions d’apprenant en activisme d’adepte?

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Le concours général s’est soldé par le constat d’un échec du système scolaire et les résultats au baccalauréat laissent à désirer, mais il n y a pas lieu de s’étonner que les bacheliers déjà admis au temple du savoir ne distinguent pas institution et industrie politicienne de la misère. Ce n’est pas de leur faute, même les tenants du pouvoir les y confortent. Ils cherchent, tout comme les décadents du PDS et associés à manœuvrer sur le dos des pauvres pensionnaires du centre des œuvres universitaires. Si cet espace est aussi politisé de la pire façon, c’est parce qu’aussi bien le pouvoir opportuniste que l’opposition immobiliste n’a que faire de ces laissés-pour-compte. Leurs fils, filles et frères sont loin, réfugiés derrière le reflet des professeurs français et de leurs confrères du front froid.

De qui se moque-t-on? Enfants à Paris, enfants aux États-Unis, enfants loin de la misère des campus de Dakar et de l’intérieur, ils proclament sans y croire que l’avenir se dessine entre les quatre murs du théâtre de la violence à la une. Que nenni! Moi étudiant, je leur dirais : causez toujours, ma seule préoccupation est de ne pas me laisser dépasser. Ma seule volonté tient à surclasser vos préférés privilégiés, destinés à perpétuer la domination que vous, d’un bord et de l’autre, exercez sous couverts du mythe des institutions et des artifices républicanisant.

Faudrait-il alors que toute la détermination des étudiants sédentaires par la force des inégalités vise le système en lieu et place des hommes tout court, fut-il le président de la république. Là, est la différence entre l’étudiant actuel opportuniste et calculateur et l’étudiant d’autrefois passionné et porté par l’idéal du progrès social.

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Birame Waltako Ndiaye

waltacko@gmail.com

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