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Onu Et Nous : Entre Gloire Et Déclin !

Onu Et Nous : Entre Gloire Et Déclin !

Ça, c’est fait !

En redevenant membre non permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU, avec 187 voix sur 191 exprimées, le Sénégal renoue avec ses grandes années de rayonnement et sa crédibilité internationale. De la part d’un pays africain, se distinguer par la paix, c’est assez rare pour être signalé. Le Sénégal va ainsi siéger pour la 3ème fois de son histoire, à partir du 1er janvier 2016, au Conseil de sécurité de l’Onu pour une durée de 2 ans. Pour rappel, sous les Présidents Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf, notre pays avait fait son entrée au Conseil de sécurité des Nations Unies. Et c’est donc désormais sous la magistrature du Président Macky Sall, qu’il reviendra à nos dirigeants, selon la Charte de l’ONU et avec les autres membres du conseil de sécurité, d’endosser la responsabilité principale quant au maintien de la sécurité internationale et de déterminer quand et où une opération de maintien de la paix de l’ONU doit être déployée.

C’est la classe, non ? Surtout si l’on est dirigé par un homme de paix, qui saura aussi utiliser cette nouvelle opportunité à des fins de règlements de conflits régionaux et africains. Dans tous les cas, ce vote honore notre pays et la victoire de sa diplomatie.

Ce qui nous honore moins en revanche, c’est notre propension à nous auto-flageller. Nous n’avons pas d’avenir, nous pensons être dirigés par des margoulins, la misère est une fatalité et si même les touristes désertent le Sénégal, c’est bien que personne ne nous aime, même pas nous-mêmes…

Assez de larmoiements et de guerres fratricides larvées ! Stop aux conflits stériles et aux tentatives d’inversion de la marche historique. Prenons l’exemple des querelles politiques au sein de l’opposition ! Entre Wade et Fada, qui a commencé les hostilités ? Pas le vieux lion en tout cas, même si sa férocité verbale n’éclaire plus vraiment le débat public et ferait même de l’ombre à la vie politique de son parti. Non, c’est certainement Fada, ce jeune loup aux dents longues qui digère mal son statut de fils de substitution, celui assujetti aux corvées et appelé à jouer ad vitam les seconds rôles puisque dans le clan, le premier se transmet par les liens du sang, à prendre ou à laisser ! Mais contre toute attente, courte queue se payant par courte queue, voici que notre Fada, certain que la chance sourit aux courageux, a décidé de ne pas s’en laisser compter et de rendre coup par coup, ce qu’il fit tout récemment à l’assemble nationale et peut-être pas de manière très « diplomatique » !

Lorsque, Souleymane Ndéné Ndiaye, dans un élan de Bour Saloum noble au tour de sang effusif, avait dit qu’il ne serait jamais derrière ce gosse, ne faisait-il que résumer les aigreurs qui ulcèrent la horde de ces fils d’alliance illégitime et dauphins de circonstance, qui considèrent qu’ils ont sué sang et haut et se positionnent maintenant pour la compétition finale ? Mais attention, l’épée du vieux tranchera n’importe quel cou dont l’ambition osera dépasser celle du fils biologique. Surtout si cette ambition c’est d’être un futur Président de la République de nous autres les indigènes !

Redevenons sérieux 5 minutes et avouons que nos Présidents, les précédents, depuis les indépendances, avaient de la gueule ! Et de l’ambition du coup, mais pour nous autres.

Le pouvoir, Senghor l’acquit naturellement par sa lutte pour l’indépendance, Diouf par cession, Wade, par l’opiniâtreté et par la rue et Macky quant à lui, à la fois par espoir et par désespoir !

Mais à l’ONU, comme à la maison, la place est très chère et à plus d’un titre ! Karim, vaille que vaille, s’il briguait le poste par lui-même et non par et pour son père, devra l’acquérir par les urnes et non par le sang. La paix maintenant ! Malgré les manœuvres, et pour le grand malheur du petit et des sous-fifres, il y a quand même des lois et une constitution au Sénégal ! Papa ne put le faire lorsqu’il détenait les lengués et puisque les décisions dans la tête des grands hommes sont éternelles, nous en vivons les prolongations et quels que soient les obstacles et la longueur des couleuvres à avaler, il ne renoncera jamais !

Le père Wade, dans sa foulée hors du temps, brides au vent et martingale lâchée, ressemble à un vieil acteur qui n’a plus guère l’énergie, ni la bonne stratégie pour faire briller l’égo du PDS. Il n’a plus qu’un seul grand projet pour le pays, et ce projet c’est son fils. Mon fils, ma bataille !

Tant d’histoires, de rebondissements, de drames, que d’erreurs féodales et fatales de la part du père au fiston. Erreurs très favorables en revanche au Président en place, qui encaisse les coups, placide, mais n’en finit pas de lui infliger des défaites.

Une idée fixe donc, digne des dynasties du passé. Il a décrété que son fils serait Président de la République et l’a déjà investi, à la trique s’il le faut, qu’il le veuille ou non c’est le destin qu’il lui a choisi ! Et le camp d’en face, au petit lait et aux manettes, lui a déjà signifié que son fils ne le serait jamais, en tout cas ni par décret  ni par héritage !

Nous sommes un pays moderne et démocratique, mais où est la parole de ses intellectuels et penseurs ? L’élite a t-elle déserté ou a t-elle seulement marqué le pas, se faisant dicter son comportement par des plus influents ? Notre société civile manque de courage et d’ambition, étranglée qu’elle est par les besoins quotidiens à assouvir ! Abdoulaye Wade, le grand légaliste, pense t-il encore à nous ou bien n’est-il aveuglé que par le destin des siens ?

Au PDS justement, comble du cynisme et du mauvais spectacle national, certains de ses fils éperdus de fausses considérations, jouent la montre en se demandant bien quand est-ce que le père va bien vouloir quitter ce beau monde pour les libérer enfin de leur tuteur et peut-être même leur permettre pour certains de rejoindre le Macky, leur ex-frère du Pds, pour retrouver leur marge de manœuvre et réunir la force libérale pour les prochaines décennies !

Ah, nous voilà bien loin de l’ONU et de ses prestigieuses missions. Car si la CREI marque le pas c’est bien parce que la prison n’est pas à l’ordre du jour pour les frères fidèles de Macky Sall, tous anciens ministres de son gouvernement et si proches malgré les apparences… La CREI qui se réactive, devra jouer la montre aussi pour justement agir aux marges, s’acharnant sur des Taibou Ndiaye et autres poids non politiques en attendant que le ciel s’éclaircisse pour les frères et sœurs gros faiseurs, piégés dans les filets de la morale ! Si la nuit devait se prolonger sans aube pour les grandes figures du PDS, inutile de vous dire que Rebeuss attend des invités de marque puisque la montre de Macky court et ses aiguilles sont figées sur ceux aux PDS qui détiennent des bastions…

Un peu de cuisine interne ! Si Aida Mbodj devait ramasser le pactole du groupe parlementaire après cette bataille juridique déjà annoncée, son avenir politique n’en serait pas pour autant plus rose et se mettrait à hoqueter bruyamment, car des bâtons elle en aurait dans les roues ! Baldé pourrait espérer un poste prestigieux s’il arrivait à abattre les murs dressés par les problèmes judiciaires qui hypothèquent tout rapprochement.., Mamadou Lamine Keita de Bignona, vu son âge et sa traversée du désert précoce s’étouffe d’impatience même s’il a déjà un pied dedans… Ne parlons pas de ces autres gros bonnets du PDS, tous dans cette attente infernale, si longue et si insupportable dans cette salle d’attente si triste, dans l’espoir que le docteur leur dise enfin, c’est fini, Messieurs, il n’a pas souffert ! D’ici j’entends le ouf de soulagement ! Et les rayons de soleil déchirèrent l’aube et ouvrirent une nouvelle vie à tous ces enfants perdus, pas seulement dans le ciel mais dans le tréfonds de leur âme et de cette morale qui condamne la trahison et les a jusqu’ici verrouillée dans une prison de non-sens !

Mais qu’il m’est dur de mettre des mots sur toutes ces hypocrisies que Wade vit ! C’est la vérité mais puisque les pensées des hommes sont opaques, il faut bien des arrières éclairés pour les révéler !

Mais puisque la lumière est sur notre pays aujourd’hui, sorti ainsi premier du vote, c’est qu’il est honoré, que notre démocratie est saluée et notre peuple récompensé. Sachons apprécier notre victoire à sa juste valeur. Avec la Présidence en exercice de la Cedeao, du Nepad et de la Francophonie, le siège au Conseil de Sécurité nous donne l’occasion historique de poursuivre des idéaux auxquels nous croyons : « la paix, la sécurité, la liberté, la démocratie, la protection des droits de l’homme et le dialogue des cultures et des civilisations, dans le respect de leurs diversités » mais ça, c’est de Macky Sall ! Et là, j’ai la faiblesse de le croire.

 

Oumou Wane

Présidente africa 7

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