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Khalifa Sall : Un Allié Gênant

Khalifa Sall : Un Allié Gênant

« Ce sera à la Cour suprême de vider le contentieux qui ressemble à un règlement de comptes politiques », a fait savoir Moussa tine, directeur de l’Entente Cadak-Car. La décision de l’État sénégalais de confier la gestion des ordures à l’Unité de coordination et de la gestion des déchets solides (Ucg) est une entorse à la loi, en plus de servir sur mesure des intérêts partisans. Khalifa Sall dérange. Ce qui est en cause, c’est le contrôle politique de Dakar avant même les ambitions présidentiables qui lui sont prêtées.

Le ministre de la gouvernance locale et non moins maire de Yoff explique le transfert de compétence par « l’inefficacité de la gestion des déchets solides dans la région de Dakar ». Abdoulaye Diouf Sarr estime que la situation d’insalubrité résulte des dysfonctionnements du dispositif de collecte des déchets, des retards dans le paiement des factures des concessionnaires et des conflits répétés entre ces derniers et l’Entente Cadak-Car. Difficile à croire. Les ressources de Cadak-car proviennent de l’État et le seul groupe de concessionnaires en grève n’a pas caché sa connivence avec le pouvoir central.

Énième acte de combat contre Khalifa l’indéboulonnable Sall. Déjà, alors qu’il faisait partie de la coalition au pouvoir, une candidate – et pas la moindre – avait voulu lui barrer la route aux dernières élections municipales. Ensuite, l’acte 3 de la décentralisation est venu avec son lot de mesures visant manifestement à affaiblir les villes. Enfin, le retrait de l’avis de non-objection pour l’emprunt obligataire qui était pourtant garanti par des institutions de développement  a été la dernière frappe manifestant à coup sûr l’acharnement exercé sur le maire de Dakar.

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Qu’à cela ne tienne! Le code des collectivités locales précise clairement que « la gestion des déchets et la lutte contre l’insalubrité » relèvent de la compétence des communes. L’argument avancé par Abdoulaye Diouf Sarr selon lequel la décision de transfert repose sur les dispositions suivantes est erroné d’une simple confusion entre modalités et opérations : « Les modalités de mise en œuvre des missions relatives au nettoiement et à la salubrité dans les collectivités locales de la région circonscription administrative abritant la capitale sont déterminées, en tant que de besoin, par les dispositions particulières fixées par décret ». J’ose espérer qu’il s’est trompé de bonne foi.

Pour le choix avantageux de procéder par appel d’offre, certains concessionnaires, solidaires, du reste, de la décision du ministre, en ont voulu à la direction. Pour le retard de paiement qui fait suite au blocage d’1 milliard au trésor public, une inefficacité dans la gestion ne peut être reprochée à la direction de l’Entente Cadak-Car. De la même manière, les raisons avancées par Moussa Tine à l’effet que « le président de la République n’a pas eu la bonne information, on lui a fait prendre une mauvaise décision » ne tiennent pas la route. Quand on pose des actes d’autorité, on se donne les moyens de le faire en connaissance de cause.

 

Birame Waltako Ndiaye

waltacko@gmail.com

Birame waltako NDIAYE
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