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Un Droit De Regard …

Un Droit De Regard …

« Mine nga ndakaro, xamngani ndakarou neikh na wawaw »

Combien de pas de danses ont été esquissés afin d’accompagner ce refrain endiablé ?

Combien de fois s’est-on dit vivement la fin de ce moment où l’on ne vit pas mais bien où l’on vivote.

Combien de fois a-t-on failli tout plaquer pour un retour auprès de la principale source la chaleur humaine ?

Ces questions, je ne saurai dire combien de fois, je me les suis posés et y ai apporté des réponses tantôt précises, des réponses tantôt incertaines.

Qu’il soit le fruit d’une mûre réflexion ou d’un coup de tête, être B2G* semble être offrir un certain droit de regard. Mais offrir un droit de regard à qui ? Alors là, la réponse est pêle-mêle.

Ce droit de regard se propage à profusion. Sentiment généralement partagé ! Cela du boutiquier au cordonnier en passant par le groupe de personnes réunies autour du barada*. Du boutiquier du coin dont le regard interrogateur en dit beaucoup plus que les rares mots qu’il t’adresse. Surtout quand tu as le toupet de dire Merci après qu’il t’ait servi. Au cordonnier qui, par ses jets de regards furtifs, entre deux coups de marteau, te dévisage. Quant au groupuscule de personnes, la principale activité reste de te toiser à chaque sortie ? Dans ce lot, il ne faut pas oublier les collègues qui n’ont pas manqué de te scruter de la tête au pied et ce, chaque jour. Et qui ne s’abstiennent pas au passage de t’adresser d’acerbes remarques sur ta façon de travailler, de planifier les choses, des fois même sur ta façon de t’habiller ou de parler. On est où là ?

Mais au nom de quoi s’octroyer ce droit de surveillance, de contrôle ? Ne dit-on pas que chacun est responsable de soi ? Mieux encore, n’ont-ils que cela à faire à longueur de journée ? Ne s’en lassent-ils pas ?

La société sénégalaise n’a-t-elle pas d’autres préoccupations que d’épier une personne. Personne, qui aussi longue que soit son absence, reste un sénégalais comme tout le monde. Eh oui, désolé de le dire, mais la « sénégalité » se vérifie à priori par la détention d’une pièce d’identité délivrée en bonne et due forme par les autorités compétentes.

Combien s’est-on fait rabacher « quand est-ce que tu rentres ? », « pourquoi as-tu décidé de rentrer dans ce pays où rien ne va » ? « Loy deif si deuk bi nga khamni dou deim « ? « Deuk bou macky bi ya fiy gneuw » ? Et, j’en passe. Comme si revenir chez soi, serait synonyme d’une hypothèque faite sur sa propre vie. Où est la téranga sénégalaise dans tout cela ? Est-elle réservée à une catégorie de personnes ?

La posture sénégalaise qui doit mener notre Cher Pays à l’Emergence doit être autre. Emerger, vu qu’il s’agit du nouveau terme à la mode, doit d’abord consister en un Etat d’esprit. Ne l’utilisons pas à la carte comme cela se fait d’habitude avec beaucoup d’autres concepts.

Chaque sénégalais doit dès lors se singulariser par son comportement, mais aussi par sa rigueur. Dorénavant, ponctualité doit être le maitre-mot. Ce NTS* doit toujours être à la quête du sentiment du devoir accompli, servir en souriant. N’est-il pas familier de dire qu’un sourire illumine un visage, celui de la personne qui perçoit celui-ci. Je rajouterai que sourire témoigne d’une certaine confiance en soi et d’une aisance de la part de son émetteur.

Au lieu de nous attarder à porter ce droit de regard sur ce que font les autres, de leur vie ou sur ce qu’ils essaient de faire de leur vie, portons-le sur nos comportements individuels. Menons une introspection, portons ce droit de regard sur notre propre personne afin de former une synergie vers l’Emergence. Et ce, sans galvauder le terme.

#Loeildujaraaf

#teamdemparforce

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*théière

*Nouveau type de sénégalais

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