La fascination et l’intérêt que portent de nombreuses personnes pour le traditionnel message à la nation du chef de l’Etat sont assez impressionnants. Message porteur d’espoir et annonciateur de nouvelles perspectives pour certains, cette adresse à la nation ne dépasse pas pour d’autres, un simple exercice inscrit dans le calendrier républicain. Quoi qu’il en soit, en toute rigueur, l’Homme avertit disjoint la beauté d’un discours enjolivé par une rhétorique aguicheuse de la réalité de son contenu qui bute sur l’affreux vécu du citoyen lambda. Mais puisqu’il est de coutume de considérer, à tort ou à raison, ce fameux discours comme une porte ouverte sur l’avenir, il est normal que les mots qu’ils contiennent soient analysés à l’aune des préoccupations des citoyens.
Justement, parmi les nombreux points abordés par le président de la République, la réduction de son mandat de 7 à 5ans, ou plus précisément la voix pour y procéder, retient particulièrement notre attention. J’en suis convaincu, c’est le cas de nombreux sénégalais. En effet, interrogé sur cette lancinante question qui agite le landerneau politique Sénégalais, l’éminent professeur de droit constitutionnel, et non moins conseiller juridique du président de la République déclare: » Pour réduire le mandat du président de la République, il ya deux voix possibles. La première, c’est celle qui est prévue par l’article 103 de la constitution qui dit que le président de la République peut initier un projet de loi, l’envoyer au parlement qui peut approuver ce projet de loi de réviser à la majorité des 3/5″.
Pour ce qui est de la seconde voix, selon Monsieur FALL, elle a pour siège l’article 51 de la constitution qui prévoit la possibilité de saisine du conseil constitutionnel et du président de l’assemblée par le président de la République en guise de consultation avant de soumettre le projet au peuple par référendum. Et de l’avis du conseiller du président de la République, ce dernier a choisi la seconde voix, c’est à dire celle qui prévoit la consultation du conseil constitutionnel et du président de l’assemblée. Qu’à cela ne tienne !
Cependant, on ne peut s’empêcher d’être étonné par la suite du raisonnement du conseiller du président SALL qui soutient, sans sourciller, que le président de la République est lié par l’arrêt du conseil constitutionnel qui peut s’opposer à la volonté du président de réduire son mandant en invoquant la non rétroactivité de la loi. Ce dernier argument, sous réserve de son soubassement juridique douteux, ne rassure guère sur la véritable intention du président de s’appliquer un quinquennat.
Pourquoi épiloguer, dés maintenant, sur un éventuel refus du conseil constitutionnel d’accepter la réduction du septennat ? Mieux encore, pourquoi essayer de trouver un fondement juridique à cette hypothèse? N’est-on pas entrain de préparer l’opinion à un wax-waxet couvert du voile de la légalité par conseil constitutionnel? L’avenir nous édifiera !
ABDOULAYE FALL
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