25ième pays parmi les plus pauvres du monde, le Sénégal apparait ainsi comme l’exception à la règle des contrariétés les plus folles. Pendant que le peuple endure, en direct sur les podiums télévisés, les enveloppes pleuvent dans l’escarcelle des musiciens. Un vrai paradoxe.
Le Sénégal est vraiment un pays atypique qu’on ne retrouve nulle part au monde si ce n’est à la pointe de l’océan atlantique. Un pays de paradoxe et d’inégalité indécente. Un pays où les hommes forts bandent leurs muscles financiers dans les mondanités les plus extravagantes. De véritables magiciens de l’argent fol dont la dextérité se résume à dégainer sans coup férir.
Devant les caméras de télévision. Sur fonds de tambours et trompettes. Les uns dansent dans l’opulence la plus abjecte, les autres valsent dans une placidité inconsciente. La fissure s’accroit ainsi de jour en jour, entre citoyens et citoyens, pauvres et riches, puissants et faibles, Etat et Jeunesse, artistes et mélomanes, politiciens et électeurs, intellectuels et incultes, enseignants et gouvernants, fonctionnaires et paysans.(…).
Et le sénégalais lambda serait bien tenté de se demander d’où sort tout cet argent qui inonde les anniversaires de nos vedettes de la musique sénégalaise. Dans le parrainage prestigieux de ces instants d’évasion superflue. La réponse en effet coule de source. Les hommes forts de la République à la première loge.
Les artistes contributeurs à la seconde loge. Et enfin les férus de spectacles qui font violence à leurs poches pour se retrouver le lendemain sans petit déjeuner. Le parrainage en dents de scie s’en arrête là. Pour un Sénégal trônant à la 25ième place des pays les plus démunis de la terre ferme. Ça ne ferait que des dégâts aux conséquences imprévisibles. Où est alors passé la gestion sobre et vertueuse de la chose publique tant rabâchée par le nouveau pouvoir ?
Aliou Top