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Plaidoyer Pour Le Référendum Local : Le Maire, Serviteur Ou Roi ?

Plaidoyer Pour Le Référendum Local : Le Maire, Serviteur Ou Roi ?

Le Maire est élu par les habitants d’une localité communément et juridiquement appelée commune. Une commune est un ensemble de quartiers regroupés en fonction d’un ensemble d’intérêts qu’ils ont en commun. Le quartier est constitué de plusieurs maisons, à standings divers, construites par un promoteur public ou privé et vendues ou louées avec un certain nombre d’engagements et de promesses tels que l’aménagement d’espaces verts, d’aires de jeux, la construction d’une école, la mise à disposition d’un espace pour la construction d’un lieu de culte etc. Ce sont autant d’arguments qui motivent le choix de l’acheteur. Par conséquent, les habitants ne sont pas seulement propriétaires d’une concession de 150m² ou plus mais d’un environnement commun et de plusieurs infrastructures qu’ils ont achetés en même temps que les maisons. Toute destination desdits espaces, autre que celle promise dans l’argumentaire de vente, sans leur consentement, est dolosive. Et, en se constituant partie civile pour ester en justice, les propriétaires peuvent bien avoir, dans un pays de droit, gain de cause. C’est ce que les populations ignorent le plus souvent, malheureusement.

Dans la mesure où tout le monde ne peut gérer ces espaces et prendre en charge les autres besoins communs tels que la sécurité, la santé, l’éducation, le cadre de vie etc., la Loi a prévu une institution appelée Mairie qui en a la charge. Elle est dirigée par une équipe municipale, constituée de conseillers municipaux (élus par les habitants de la commune), à la tête de laquelle se trouve le Maire (élu par les conseillers municipaux) qui n’est qu’un exécutant des décisions du Conseil municipal. Ces décisions sont prises à la majorité des voix des Conseillers municipaux qui sont le cordon ombilical entre ledit Conseil et les populations. Ils sont les relais de la volonté des habitants, de leur quartier respectif, sur leur environnement. Malheureusement, aucune concertation n’est faite avec ces ayants-droits légitimes, ce qui est souvent à la base des profondes incompréhensions et des heurts entre la Mairie et les habitants.

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En effet, les Maires se considèrent, parfois, comme des rois ou des princes et prennent des décisions suivant leurs intérêts crypto personnels sur le bien commun de la collectivité en se cachant derrière la « légitimité » et la « légalité » des décisions d’un Conseil municipal dominé par une majorité mécanique constituée de bénis oui-oui qui votent n’importe quoi et n’importe comment pourvu que cela convienne au Maire qui « propose ». C’est une inconscience lamentable !

Les espaces d’une commune sont certes immatriculés au nom de la mairie mais ne sont pas la propriété du Maire et croire qu’il peut en faire ce qu’il veut relève d’une véritable ignorance et d’un défaut d’humilité.

Voilà comment un élu, un serviteur de ses administrés, supposé être un exécutant des volontés des populations devient un dictateur qui impose sa volonté aux personnes sans lesquelles, il n’aurait pas eu un tel privilège de dirigeant alors que son rôle est la déclinaison, en actes, des vœux populaires.

Il est, également, temps que les populations prennent conscience que leur avenir et celui de leurs enfants sont en jeu. Elles sont non seulement les premières bénéficiaires mais également les seules à subir les décisions prises en leur nom, pour ou contre elles et sans elles, par la Mairie. Elles doivent savoir que ces décisions peuvent changer durablement ou définitivement leur environnement et leur cadre de vie sinon leur vie tout simplement. Et c’est pour cette raison et pour certaines décisions du Conseil municipal, qu’elles doivent se mobiliser, rester debout et solidaires, dans le calme et la sérénité pour dire NON lorsqu’il faut dire NON et dire OUI lorsqu’il faut dire OUI. Le combat ne doit pas être mené par un groupuscule de personnes même s’il est représentatif et a l’aval de toute une communauté. Le seul aval qui tienne, en certaines circonstances, est la présence physique de chacun pour grossir les rangs de la contestation et prouver, à qui ne veut en être convaincu, que ces décisions sont illégitimes.

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L’affaire du terrain de la « boulangerie jaune » du quartier Sacré-cœur est, à tout le moins, un scandale qui ne dit pas son nom. Les aménagements d’un espace aussi stratégique, présent au cœur des habitations, doivent faire l’objet d’une concertation tripartite (Mairie, promoteur et populations) et non d’un rapport de force ou de décision unilatérale. L’inclusion et la participation doivent être au cœur de l’action des collectivités locales tel est l’esprit de la décentralisation réitéré dans l’acte 3. Mais ce principe reste sur les lèvres et ne va pas plus loin. Cela est fait à dessein pour éviter tout exercice de transparence. La gabegie et l’opacité dans la gestion sont un exercice favori de certains qui laisseront derrière eux des situations conflictuelles indescriptibles et ils s’en tirent toujours à bon compte au détriment des citoyens qui n’auront que leurs larmes pour se plaindre.

Ce qui est encore plus curieux, surprenant et incompréhensible dans cette nébuleuse, c’est la présence de Khalifa Sall qui, au lieu de jouer au sapeur pompier et de mettre la casquette d’un médiateur en tant responsable principal de la configuration de l’actuelle équipe municipale de Mermoz Sacré-Cœur, donc de cette malheureuse situation, vient s’opposer à la volonté des habitants de Sacré-Cœur 3. Certains diront que c’est une continuité logique, mais c’est quand même déplorable. Une personne qui aspire à devenir président de la République et qui vient appuyer un bras de fer contre son « peuple », c’est vraiment se faire hara-kiri.

Un proverbe wolof dit « lou fegne ci sey nouyo na ci ngoro wanté dagn ko feyoul ».

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Il est d’ailleurs temps que notre démocratie puisse intégrer le référendum local pour permettre aux communautés de se prononcer définitivement sur une décision qui impacte durablement leur vie. La proposition du président français sur le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes peut servir de jurisprudence. C’est plus juste et plus cohérent. Etre élu n’est pas recevoir un chèque en blanc sur tout et pour tout.

NE PAS AGIR, C’EST SUBIR ET RISQUER DE PÉRIR

 

Demba Makalou

Citoyen/Blogger

amak_db@yahoo.fr

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