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Le Député Moustapha Diakhaté, L’idiot Utile Du Roi ?

Le Député Moustapha Diakhaté, L’idiot Utile Du Roi ?

Depuis quelques jours, Moustapha Diakhaté, président du groupe parlementaire « benno bok tass yakaar », s’adonne à ce qui semble être sa nouvelle  activité favorite, réclamer la radiation pure et simple de l’inspecteur des impôts, Ousmane Sonko, par ailleurs président du parti Pastef les patriotes, de la fonction publique. Son crime de lèse-majesté, me demanderiez-vous ? Avoir osé informer le peuple sénégalais de ce qui confirme l’ampleur du désastre national dans lequel nous ont plongés nos irresponsables politicards professionnels, de ce qui semble également confirmer leur cécité causée par une ivresse du pouvoir les éloignant, de plus en plus, des préoccupations du peuple.

Ces tristes politiciens professionnels n’ont jamais réussi, pour la plus part, un parcours universitaire digne de ce nom encore moins un concours aussi sélectif que celui d’entrée à l’ENA. De qui se moque Moustapha Diakhaté ? Prend t-il les sénégalais pour des demeurés ? Est il en mission déguisée pour lancer un ballon de sonde  afin de préparer l’opinion à la sentence que l’État du Sénégal s’apprêterait à prononcer à l’encontre d’un fonctionnaire lanceur d’alerte?

Grâce à Ousmane Sonko, nous avons appris, deux choses d’une, soit nos déshonorables, oups pardon, plutôt nos honorables et vaillants députés ne s’acquittent pas de leurs obligations fiscales  soit  l’assemblée nationale ne reverse pas les cotisations fiscales censées être obligatoirement prélevées sur leurs indemnités. Toute autorité publique, responsable et  républicain, aurait exigé une enquête pour situer les responsabilités afin de tirer au clair cette sombre affaire qui n’honore en rien la réputation déjà entachée des députés du Sénégal. Comment une institution qui vote toutes les lois peut elle se payer le luxe d’être la première à ne pas les respecter ?

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Qui ne se souvient pas de l’affaire du commissaire Keïta en 2013 ? En effet, ce dernier accusa l’ex directeur général de la Police Nationale (DGPN) , Abdoulaye Niang d’être au cœur d’une affaire qui a des liens « avérés » avec le trafic de drogue alors qu’il était en fonction. Un rapport produit par le commissaire Cheikhna Cheikh Sadibou Keïta qui le remplaça à la tête de l’OCRTIS et consulté par des personnes travaillant au ministère de l’Intérieur, indiqua que M. Niang aurait aidé des malfaiteurs et faisait revendre de la drogue pour son propre compte. L’affaire fut vite étouffée et la réaction du gouvernement du Sénégal sous l’autorité du premier ministre Abdoul Mbaye, par la suite, relevé de ses fonctions en septembre 2013, fut de le mettre en retraite d’office non sans l’avoir fait galérer pour toucher sa pension de retraite.

Il y a aussi l’affaire du colonel Abdoulaye Aziz Ndao, auteur du livre « Pour l’honneur de la gendarmerie sénégalaise » dans lequel, il accuse le général Abdoulaye Fall, ancien haut commandant de la gendarmerie de « complicité » avec le MFDC. Il y dénonce aussi « les mensonges, manipulations, pots-de-vins etc., dans la gestion du dossier de la Casamance », des délits d’initiés et de détournement de fonds… Il fut rappelé de son poste  d’attaché militaire à l’ambassade du Sénégal en Italie et soumis aux arrêts de rigueur  deux mois durant en août 2014, à la caserne Samba Diéry Diallo.

La Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH) affirma avoir été « formellement saisie » par la famille du Colonel Abdoulaye Aziz Ndaw au sujet d’un « traitement d’isolement systématique et draconien ». L’affaire n’a connu aucune suite judiciaire, elle a été tout simplement étouffée, comme d’habitude circulez, il n y a rien à voir.

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Malheureusement, le Sénégal est un pays où la justice semble fonctionner à double vitesse. Nous ne saurons plus compter l’impunité de nos hommes politiques et de célébrités proches du pouvoir. Le commissaire Arona Sy n’a jamais été inquiété au sujet des crimes commis par ses hommes contre 13 jeunes sénégalais qui ont payé de leurs vies leur digne combat pour l’avènement de ce qui fut la deuxième alternance qui n’a pas tardé à virer au cauchemar transformant la promesse d’une « gouvernance sobre et transparente » en une gouvernance opaque et décadente, on ne compte plus les scandales qui ne sont pas que financiers. Justice n’a jamais été rendue à ces jeunes patriotes morts à la fleur de l’âge pour avoir défendu des valeurs, aujourd’hui trahies par l’actuel régime qui tend inexorablement vers une dérive sans précédent.

Dans ma contribution du 15 avril 2016, intitulé « Un pays qui aspire à l’émergence peut il se payer le luxe d’ avoir une justice à deux vitesses ? »,  j’affirmais : « …quelque soit la gravité des faits qui leur sont reprochés, les célébrités peuvent toujours compter sur le soutien de groupes de personnes qui, au nom de l’émotion, appellent systématiquement à leur libération. De Barthélémy Diaz à Taïb Socé en passant par Cheikh Yérim Seck, Ndiaye Doss, Cheikh Béthio Thioune, Tamsir Jupiter, Thione Seck, pour ne citer que ceux là parmi les cas les plus récents, des groupes de pression se sont formés et ont fini par obtenir leur libération avec très certainement l’intervention des plus hautes autorités publiques ».

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Monsieur Moustapha Diakhaté, vous n’honorez en rien, votre statut de député en ordonnant « au ministre Amadou Bâ d’enclencher la procédure de radiation de M. Ousmane Sonko de la Fonction publique ». J’ose espérer que les sénégalais n’accepteront jamais de vous laisser faire une telle injustice avec vos complicités , tapis dans l’ombre, à l’endroit d’un patriote qui a rompu la loi du silence dans une administration où l’on ne compte plus les dérives de ceux qui la dirigent.

En digne député, vous auriez félicité M. Sonko et réclamé des sanctions contre quiconque qui, de près ou de loin, aurait contribué au détournement de ces milliards de francs CFA jamais reversés par les services compétents de l’assemblée nationale, au cas où , effectivement, les députés ont été imputés de telles sommes d’argent au nom de leurs obligations fiscales alors qu’elles n’ont jamais été virées sur les comptes du trésor public.

Au contraire,  vous avez préféré, vous versez dans une réaction épidermique, une espèce de démonstration de force pour ne pas dire une arrogance sans commune mesure en voulant à tout prix obtenir la tête de M. Sonko,  mais j’ose espérer que la résistance sénégalaise vous fera échouer dans cette triste et détestable entreprise qui est la votre. Enfin, vous devriez méditer sur la persécution dont a été victime le président Macky Sall, qui fut chassé de l’assemblée nationale comme un mal propre, en son temps, pour avoir osé convoquer le fils de l’ex président de la République, la suite tout le monde la connaît. A bon entendeur salut.

 

Serigne Mbacké FALL

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