Au Sénégal le politique s’appuie toujours sur la fibre émotive du citoyen, et cherche à l’utiliser comme instrument de validation de sa forfaiture politique. Les discours du régime actuel portaient sur la volonté de restaurer nos valeurs, sur la reddition des comptes, sur le fait de privilégier la patrie avant le parti etc. Ainsi le slogan « traque des biens mal acquis » fut promu jusqu’à tenter de persuader les Sénégalais que Abdoulaye Wade et son gouvernement ont détruit le socle socio-économique du pays, qu’ils ont pillé les ressources de la nation au profit de leurs intérêts personnels.
Ensuite il a été décidé de les poursuivre pour enrichissement illicite sous le couvert de la justice et que cette traque des biens mal acquis « est une priorité pour les Sénégalais ». La question que l’on ne cesse de se poser reste la suivante : à qui profitait cette décision? D’autant plus qu’à l’arrivée, on décrète de parler d’innocence et de libération. Plusieurs membres du régime Wade ont été convoqués par la Cour de répression de l’enrichissement illicite, parmi eux, Karim Wade. Depuis, nous avons assisté à une guerre médiatique et il fallait se battre, au sens propre du terme, contre l’État.
Le moment opportun semble aujourd’hui arrivé, le lobbying au sommet de l’Etat a permis de lancer le concept de « Dialogue national» qui a ainsi permis de médiatiser et de sonder les citoyens sur la probable libération de Karim Wade. La justice ira jusqu’au bout, avait déclaré Aminita Touré, Ministre de la justice en réaction à la décision de la haute cour de justice de la Cedeao.
Curieuse façon pour le régime actuel, en 2016, de ne pas affronter la vérité et de ne pas demander pardon aux sénégalais. D’abord tenir le discours de vérité en insistant sur tout le mal qu’il y a eu à mobiliser les ressources de l’Etat pour payer des avocats, faire trop de bruit autour de cette affaire au lieu de s’occuper de la demande sociale pour ne finalement s’apercevoir que c’était du théâtre organisé à des fins partisanes.
Pathétique! Mais à bien observer leurs gesticulations, l’on en vient à se demander si l’arbre ne cache pas la forêt. L’incapacité à assumer les fonctions présidentielles, à moins de faire comme dans le conte d’Andersen qui raconte l’histoire de ce royaume où tout le monde a décidé de fermer les yeux sur la nudité du roi.
C’est pourquoi, il est à déplorer la nouvelle campagne médiatique destinée à blanchir, et utiliser l’influence des guides religieux dans le traitement de ce dossier de la traque des biens mal acquis. La justice doit, par conséquent, faire son travail en toute impartialité de quelque bord où elle se situe. Elle le doit à toutes ces mères de famille mortes en donnant la vie, à tous ces jeunes incarcérés dans des conditions inhumaines, ces valeureux enseignants qui ne réclament que leur droit, ces acteurs de la santé qui ne cessent de se mobiliser pour des conditions meilleures.
Comme quoi, ce célèbre slogan qui stipule que « les promesses n’engagent que ceux qui y croient » est le préféré du régime en place. Mais détrompez-vous, malgré les ruses, les effets de surprises nous resterons alertes, et ne saurons accepter de nous faire duper une deuxième fois au moment de choisir un leader pour notre cher Sénégal.
Le Grand Parti et son leader, Monsieur Malick Gakou, appellent ainsi le gouvernement à plus de responsabilité pour les intérêts supérieurs de la nation, et à orienter ses priorités sur la résolution des véritables problèmes de la société sénégalaise. Le système éducatif, la santé, l’agriculture, le tourisme, etc. autant de secteurs qui méritent l’accompagnement de l’Etat.
Ibra Fall
Cellule cadre Grand Parti