Contrairement aux apparences, ce n’est pas le mouvement syndical enseignant qui a perdu la face, suite à la médiation réussie des Grands marabouts de notre République, auxquels le peuple unanime doit reconnaissance et respect éternels.
En se portant garants de l’application des principaux points d’accord, que le gouvernement se refuse obstinément à appliquer, les illustres érudits de notre pays ont arrêté la main irresponsable et assassine des héritiers des sombres heures du pouvoir «Ups-PS», qui voulaient rééditer le coup des policiers radiés en 1987. Cela confirme une opinion de plus en plus répandue, à savoir que les fauteurs de troubles au sein de notre chère Nation ne sont point ces jeunes et fougueux syndicalistes, mais bien les ministres de la République et leurs thuriféraires tapis dans les innombrables «planques à transhumants», dont la dernière-née est le Haut conseil des collectivités locales !
Il est vrai que le Ministre de l’Education nationale fait partie des héritiers du duo Senghor – Diouf, dont on avait pu penser, depuis la tenue des Assises nationales du Sénégal, qu’ils s’étaient quelque peu distanciés des mauvaises pratiques, qu’ils affectionnaient tant, dans des vies antérieures.
Que nenni !
Après s’être dédit sur la durée de son mandat et avoir substitué aux conclusions des Assises nationales et aux recommandations de la Cnri, quinze réformettes, à travers son référendum-alibi, le chef de la coalition de la majorité s’apprêterait à parapher des protocoles secrets avec ses frères libéraux.
Malgré le revirement post-référendaire spectaculaire de leur mentor, qui semble de plus en plus enclin à sacrifier la traque des biens mal acquis pour se réconcilier avec ses adversaires du Pds, les alliés de Benno BokkYakaar, se tiennent toujours prêts à avaler autant de couleuvres que de besoin, pour préserver leurs strapontins. Cela explique la docilité légendaire dont les alliés du Président continuent de faire preuve et qui tend de plus en plus à ressembler à un suicide politique.
Tant et si bien que d’éminents membres de la société civile et d’anciens banquiers, n’ayant aucun antécédent notable dans la vie politique sénégalaise tentent d’occuper l’espace libéré par la désertion des formations politiques classiques.
Il s’agit, en réalité, face aux tergiversations de certains leaders politiques, d’aller résolument, vers la constitution d’une alternative à la Sainte alliance libérale en gestation, pour corriger les reniements référendaires et refonder les Institutions.
De tout cela, on peut tirer des observations, qui déroutent les experts politiques les plus avertis. En effet, le dénouement de la crise scolaire est révélateur de l’impotence qui atteint la classe politique sénégalaise, qui contraste avec la montée en puissance de la classe maraboutique. Jusque-là on était plutôt coutumier des déclarations d’incompétence du Conseil constitutionnel. Il semble qu’on doive maintenant nous accoutumer à l’impuissance des pouvoirs publics réduits à se faire arbitrer et superviser par nos vénérables marabouts.
Ne faudrait-il pas dès lors envisager la mise en place d’un Haut conseil des Oulémas, à défaut d’une République des marabouts ? Cette nouvelle institution ne se limiterait plus à scruter le croissant lunaire, à la veille des fêtes religieuses musulmanes mais jouerait plutôt le rôle d’instance nationale d’arbitrage et de recours en lieu et place de la Présidence de la République enlisée dans la fange politicienne.
Nioxor TINE – misterno98@hotmail.fr