Le soupçon règne. Or, il y a rien de plus terrible pour la justice que pèse un soupçon de manque de crédibilité. Tout ce débat n’aurait pas eu lieu, s’il existait sous nos cieux une justice crédible digne d’un Etat moderne, d’une République exemplaire. Chez nous, ce sont les politiciens qui tiennent la justice et quand c’est le cas il n’existe plus de justice. Le résultat global c’est, sinon, la mise à mort du droit et de la justice, du moins leur mise en état de coma dépassé.
Archives journalières : 25 juin 2016
Les opposants de 2011, venus aux pouvoirs à la faveur de leur victoire du 25 mars 2012 continuent de savourer leur victoire du 23/06/2011 comme si l’histoire politique du Sénégal a commencé ce jour-là.
La République, livide, est par terre, son sang gicle sur ses murs et sur les symboles de ses institutions ; ses habits sont en lambeaux, son image est détruite et ses valeurs piétinées. Comble d’hypocrisie : sa messe de requiem est dite en un chœur confondant par une multitude d’acteurs publics et privés d’un pays probablement atteint par un moment de folie susceptible d’emporter son âme ! Tous s’y mettent, y compris ceux qui avaient été les plus en verve dans la nécessité de restaurer la République dans ses fondements. Qui peut oublier leur détermination, il y a à peine 4 ans, quand, au prix de leurs vies, certains sénégalais s’étaient sacrifiés pour que ce qu’on appelait un nouveau type de sénégalais voit le jour. Le pays était alors charmé par la promesse d’une transformation qualitative qu’un candidat ‘né après les indépendances’ avait su lui vendre, avec en prime la perspective de le mettre sur la voie de la prospérité!
Pourquoi diantre sommes-nous condamnés à subir cette pratique libérale nourrie de mensonges, d’intrigues, de manigances et de manipulation. Des frères ennemis se réclamant d’un même père fantôme, parti pour mieux rester, qui ne seront jamais ni ensemble ni séparés, s’abandonnant pour se retrouver, ont décidé comme des démons, de nous posséder et de hanter nos sommeils. L’oracle rendu par le gourou présageait cinquante ans de règne et voilà seize ans déjà de libéralisme cauchemardesque car, de rupture promise en 2012, il n’y en a pas eu, de révolution point, sinon celle de Palais. Ils nous tiennent en otage, complotent sur notre dos et nous tournent en bourrique.