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Aéroport Blaise Diagne : Plus De 400 Milliards Pour Un éternel Projet

Aéroport Blaise Diagne : Plus De 400 Milliards Pour Un éternel Projet

A la dernière date historique du « 23-JUIN », pendant que le gouvernement du Sénégal libérait un voleur et se félicitait d’avoir signé en catimini pour France Telecom un renouvellement de concession en plus d’une licence 4G moins cher qu’en 1996. Pendant ce temps, la Mauritanie inaugurait son 1er aéroport international financé par troc d’un terrain de 451 hectares et construit par une société privée nationale. Rien de plus !

Au Sénégal, les politiciens qui se sont alternés au pouvoir entre 2000 et maintenant ont profité de la construction de l’AIBD, de l’autoroute à péage, des licences d’exploration de gaz et de pétrole pour être des milliardaires. Jusqu’à bientôt 10 ans, on attend toujours que l’AIBD soit opérationnel. Pourtant, la population du Sénégal est 4 fois plus importante que celle de la Mauritanie en nombre qui fait 3,5 millions d’habitants. La territoire fait plus d’un millions de km2. 

Pas de bruit, un montage financier simple qui a couté zéro Ouguiya aux contribuables. Le troc a été le recours par l’octroi de 451 hectares d’un coût de 1 milliard de dollars à une société privée locale contre l’aéroport. Ces 451 hectares sont situés autour de l’aéroport. Ainsi, le marché n’est pas passé par une procédure de passation de marchés publics, ce que les autorités avaient justifié en soutenant que « cet accord spécial n’est pas régi par le code de passation des marchés publics, car il n’a pas fait l’objet d’aucune transaction financière ni de financement extérieur ni d’exonération fiscale ». L’aéroport pourra accueillir 2 millions de passagers par an. Construit surtout par une entreprise privée mauritanienne assistée par des bureaux d’études américaines et tunisiennes. La construction de l’aéroport international de Nouakchott n’a duré que 4 ans après que les travaux aient été lancés en 2012.

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Le coût initial de la construction de l’aéroport AIBD était estimé à 235 milliards de francs CFA (358 millions d’€) avant d’être porté à  301,740 milliards FCfa (460 millions d’€), clé en main. Et finalement en début d’année 2016, Macky Sall a annoncé sa mise en opération pour début 2017. Il faut bien sûr ne point y croire tant qu’on ne le constate pas. Démarrée en 2007, la durée des travaux avait été initialement estimée à 2 ans et 9 mois mais dure toujours 9 ans après la pose de la première pierre par l’ancien président Abdoulaye Wade. Jusqu’à présent, la vérité sur tous ses changements coût et délai par rapport à ce qui était prévu initialement reste caché, ce qui veut que l’état ment aux sénégalais à propos de ce projet.

La pose de 1ère pierre de l’AIBD a eu lieu le 04/04/2007. Il a permis un 1er attérissage de l’avion présidentiel en février 2012 avec Wade et Cie à bord (vidéo ci-dessous). A l’époque, le gouvernement annonçait déjà une livraison pour 2013. En 2012 lors d’une visite de chantier, le représentant du groupe Saudi Bin Laden annonçait qu’entre 65 à 70% des travaux avaient déjà étaient réalisés. Plus tard en 2014, Macky Sall avait annoncé sa livraison en décembre de cette même année. En Aout 2015, le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Maïmouna Ndoye Seck annonçait « Les activités de l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass pourraient démarrer en 2016 au plus tard, les travaux devant être achevés au mois de décembre prochain ». Une publicité pour l’AIBD de l’APIX annonçait aussi en début 2015 qu’il ne restait que des finitions à faire.

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Un pays qui se veut « émergent » ne peut pas confier de grands travaux à des entreprises étrangères qui lui imposent en plus de cela même des conditions. C’est pourtant le cas au Sénégal où même pour une construction de deux dizaines d’immeubles à l’ancienne gare routière, l’état l’a confiée à des entreprises étrangères pour mieux déployer les dessous de tables, pots de vins et autres surfacturations. Tout grand projet dans ce pays est confié à des entreprises étrangères surtout françaises, c’est le cas aussi de toute activité lucrative. Suite au départ du groupe Bin Laden du consortium, Macky a fait sa promesse de livraison citée plus haut sur la base du fait que l’AIBD sera placé sous concession turque (sans appel d’offre donc) pendant une trentaine d’années comme l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio durant lesquelles l’état turque bénéficiera des retombées financières sans que l’on sache combien ni comment exactement. En échange, ce dernier devrait continuer le reste des travaux de finition à faire avec 2 sociétés turques (Summa et Limak) déjà installées au Sénégal dont l’une (Summa) a réalisé le CIC-Abdou Diouf et l’autre (Limak) exploite déjà un aéroport en Egypte. Donc 25 années de concession durant lesquelles, les contribuables paieront les banques qui ont financé l’aéroport et la Turquie dernière venue dans le consortium amassera toutes les retombées financières de l’AIBD au lieu du Sénégal, 25 années durant et à hauteur de 66% des parts. Jusqu’en février 2016, l’AIBD a déjà coûté plus de 400 milliards de F CFA contre des coûts initialement estimés à 229 milliards. Annoncée puis reportée à maintes reprises, sa livraison est encore prévue en décembre 2016.

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Actuellement, deux projets de prestige par pure politique politicienne guettent à nouveau les contribuables sénégalais et vont bien faire des riches entre bailleurs de fond, politiciens sénégalais et banques privées. C’est le projet dit autoroute « Ila Touba » (416 milliards de Fcfa à 2% de taux d’intérêt dû à la chine)  et le « Train Expresse Régional » (451 milliards de Fcfa de dette due à une pile de banques françafricaines) où tout sur la gestion reste opaque et obscure en perspective.

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