S’il y a une activité sociale particulièrement lucrative au Sénégal, qui enrichit vite et quelques fois sans laisser de traces, c’est bien la politique, au sens ignoble de ce terme. Toutes ces vaches folles qui dandinent d’une prairie à l’autre en faisant quelques fois des allers et retours, ne sont mues que par leur panse.
Mais il faut distinguer entre les honnêtes gens qui s’engagent en politique, essentiellement pour participer à l’éducation et à la conscientisation des masses, et cette faune de politicards dont l’engagement, loin de viser un but altruiste, sert à atteindre les cimes d’un « nirvana » social. Il n’est que d’observer autour de soi, dans les lieux de travail, des quartiers, pour constater la différence criarde entre ceux qui triment mais n’arrivent pas à joindre les deux bouts, et ceux qui ont un niveau de vie dispendieux, qui tape à l’œil, sans que rien, absolument rien ne puisse justifier leur aisance provocante. Ni leurs revenus salariaux et autres, ni un héritage. A moins qu’ils aient gagné à une loterie !
Il va sans dires, que mener une course de vitesse avec des concurrents avantagés, au départ par des « starting-blocs », comporte un handicap très difficile à surmonter. Rien à dire si ces avantagés sociaux, avant de participer à la course, avaient sué sang et eau, et/ou étaient doués d’une intelligence particulière pour concevoir personnellement ces « starting-blocs », qui justifieraient leur longueur d’avance, qui ronge le cœur de ceux qui sont découragés de la société sénégalaise, qui regrettent amèrement, à tort ou à raison, pourquoi ils n’avaient pas fait comme les gens sans aucun mérite, qui ont pourtant fini par être vus comme des méritants, l’argent n’ayant pas d’odeur et pouvant « ennoblir ».
La remise en selle de la CREI par le Président Macky SALL, tout comme sa création par le Président Abdou DIOUF, avait fait naître un grand espoir car les citoyens avaient vu en eux des reconvertisseurs de mentalités, bien armés pour la réalisation d’une telle mission.
Malheureusement cet espoir avait duré le temps d’une rose sous Abdou DIOUF, et tout fait craindre que certains indices laissent présager qu’il va en être de même sous Macky SALL.
Tant pis pour ceux qui feront vite de me prendre pour un opposant encagoulé ou pour quelqu’un assis sur deux chaises, en rapport avec mon appartenance à un parti membre de la coalition Benno Bokk Yaakar.
Chez l’un et l’autre, la déception s’expliquerait par une insuffisance de détermination et de suivi conséquent dans leur lutte contre les malversations, et le manque de courage pour faire face aux lobbies malfaisants, très puissants qui, tout naturellement, sont allergiques à toute idée d’une gestion vertueuse du patrimoine de l’Etat.
A quand surgira alors le chef d’Etat de nos rêves, un héro national, qui serait vacciné contre la peur de qui que ce soit, n’influençable que pour mieux faire.
Parlons de ce fameuse bise faite par le Président Sall à une citoyenne qui a mailles à partir avec la la Justice, et de ses propos, « vous-êtes ma grande sœur ». Une telle erreur a donné lieu à des commentaires et supputations dans tous les sens.
Un séjour à « Ndoungoussine » par une décision de justice, justifierait-il maintenant de la considération du Chef pour un citoyen qui en serait victime ?
Dans une lettre ouverte que j’avais adressée à Macky SALL, le 10 février 2015 pour le féliciter, suite à des engagements qu’il avait déclaré prendre, qui l’auraient distingué de la plupart de ses pairs africains qui ne méritent que des coups de balai populaires, j’avais fait état d’un doute qu’il soit à mesure de tenir ses promesses. Cette bise et les propos qui l’avaient accompagnés ont donné raison à tous ceux qui doutaient qu’il puisse tenir ses très bonnes intentions.
« Ci-gît la CREI », « LE GLAS DE LA BONNE GOUVERNANCE », deux prémonitions macabres, au sens figuré du terme, à la une de deux parutions d’un quotidien de la place, qui sont entrain de tomber à pic, si on en juge par la tournure des évènements relatifs à l’application de la loi sur la répression de l’enrichissement illicite et de l’exécution des arrêts prononcés par la cour instituée par cette loi. Nous ne parlons pas du maintien en prison ou de l’élargissement des condamnés, mais mettons l’accent sur l’obligation de faire rendre gorge, même à ceux qui ont réussi à faire avaliser leur transhumance et qui se trouvent en ce moment sous le parapluie qui leur est ouvert, somme toute sans contre-partie politique réel. Ce ne sont pas Abdoulaye WADE et Abdou DIOUF qui nous démentiront.
Constatons, les larmes aux yeux, que ce que les populations attendaient de la CREI a peu de chance de se réaliser. D’aucuns ont besoin des milliards emportés au vu et au su de tous, pour la constitution de trésors de guerre en vue des élections futures.
Il parait que si on veut s’éviter ou éviter à son candidat à des élections, de rester abonnés à des scores très faibles dans les résultats d’élections ; il n’y a pas mille solutions. Surtout pas un programme mettant en avant la meilleure gestion des affaires publiques, l’éradication de la corruption, il faut s’armer plutôt financièrement par tous les moyens, dès lors que les moyens qualifiés d’illicites font maintenant sourire.
Qui disait que dans les confrontations politiques les programmes ont longtemps cédé la place aux fortunes bien ficelés, même d’origine douteuse.
Maître Wagane FAYE