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Tourisme Et Mendicité : Le Gouvernement Décide De Mettre Fin à Une Tare Contre Le Tourisme Sénégalais

Tourisme Et Mendicité : Le Gouvernement Décide De Mettre Fin à Une Tare Contre Le Tourisme Sénégalais

La décision prise par le gouvernement sénégalais en date du 30 juin 2016 de retirer les enfants des geôles ambulantes de la mendicité est favorablement accueillie par les acteurs du tourisme sénégalais. L’éradication de la mendicité ou l’errance des enfants dans les rues et surtout dans les pôles touristiques du Sénégal a toujours été une revendication du secteur touristique.

Cette philosophie mal conçue et orchestrée par des affairistes à la recherche de manne facile a profondément terni l’image de la Destination Sénégal. L’errance des enfants, des handicapés et des mendiants, interprétée par des gens qui n’ont ni le sens ni la vertu de cette philosophie religieuse, constitue l’un des freins au développement du secteur.

Malheureusement, la plupart des vacanciers se désolent dès leur sortie du hall de l’aéroport où ils commencent à subir toutes sortes de bousculades et d’agressions de ces enfants de la rue, des mendiants et des handicapés. Cette situation est déplorable, surtout quand il s’agit d’un pays qui a une vocation touristique et qui accorde au tourisme une place importante dans le Plan Sénégal émergent (Pse) en général et du Plan d’actions prioritaires (Pap) 2014-2018.

Malgré cette volonté du gouvernement de relancer le tourisme, avec une enveloppe de prés de 165,8 milliards dans le Pap, cette mendicité acculant taraude l’esprit du visiteur tout le long de ses vacances. Sur la route des Almadies, de Yoff, la Vdn, au centre ville, devant les hôtels, les bars, les casinos, les restaurants, à l’embarcadère de Gorée, les monuments, mosquées et musées ; ces enfants contraints à la mendicité décorent la galerie et reflètent le faux miroir de la société sénégalaise par la promiscuité, la salubrité des lieux qu’ils occupent anarchiquement.

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Aujourd’hui, c’est le tour des enfants de la rue, mais il faut y ajouter les mendiants et handicapés qui perçoivent la bourse de sécurité. Cette forme d’agression morale et psychologique affecte la conscience et/ou la subconscience du vacancier qui est à la quête d’un endroit calme, paisible et magnifique pour reposer son esprit et savourer ses congés annuels. Le voyageur travaille durement et fait des épargnes pendant des mois ou des années, pour se payer des vacances de luxe et enrichissantes en vue de s’éloigner des stress qu’il a subis sur son lieu de travail ou son environnement immédiat.

Le Sénégal, pays de la teranga, regorge de toutes les potentialités touristiques, culturelles et naturelles pour accueillir ses hôtes. Choqué et déçu par cette traite malsaine des enfants, le touriste retourne chez lui souvent insatisfait, bien qu’il estime que la population sénégalaise est hospitalière et douce comme du sucre.

Les dégâts collatéraux causés par la mendicité des enfants de la rue, des handicapés et mendiants, sont énormes contre le tourisme.

Cette errance des enfants, source de perte de vitesse du tourisme qui est la deuxième manne financière génératrice de revenus au Sénégal après l’agriculture, devrait être stoppée depuis belle lurette. Le tourisme génère plus de 450 milliards de recettes et plus de 6,4% du Pib. Le Plan stratégique de développement durable du tourisme au Sénégal, planifié entre 2014-2018 prévoit les recettes du tourisme à 600 milliards de francs Cfa en 2016 avec plus de 1 500 000 arrivées touristiques et 2 000 000 en 2018, avec plus de 800 milliards de francs Cfa de recettes.

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Un autre aspect négatif que cette mendicité des enfants cause au tourisme est le manque de sécurité. Certains cas de vols et d’agressions verbales sont signalés par les visiteurs. Ce qui met les organisateurs de voyages, les agences de voyages et les guides touristiques dans des situations très complexes. Ils peuvent même aboutir à des procédures judiciaires entre les tours opérateurs et les agences réceptrices.

Certes, le tourisme doit être profitable aux populations autochtones pour être utile et concevable. En plus, nous sommes maintenant sous l’ère du tourisme solidaire et durable. Mais cette relation de solidarité doit se fonder sur le respect mutuel et d’égale dignité entre les visiteurs et les visités, effaçant les disparités sociales entre les pays émetteurs et les pays récepteurs de touristes.

Cette décision de retirer les enfants de la rue doit être une occasion de renforcer les moyens humains, financiers et matériels du Commissariat spécial au tourisme (Cst). Celui-ci a pour mission de lutter contre les occupations anarchiques des sites touristiques et de veiller à la circulation libre des touristes et de leurs biens.

Les 1 000 agents issus de l’Agence nationale de la sécurité de proximité prévus par le Plan stratégique de développement durable du tourisme au Sénégal doivent être affectés au Cst pour faciliter l’application de la décision du gouvernement de lutter contre la mendicité et l’errance des enfants en milieu urbain, rural et surtout touristique.

En tant qu´acteur du secteur, je préconise une panoplie de suggestions- solutions allant dans le sens de fixer les enfants dans leurs milieux naturels que sont la famille d´abord, ensuite l´école, de quelque orientation que cela soit, et enfin les aires de jeux et de loisirs (Santé+­Edu­cation+Formation = un Sénégal émergent et fort).

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Enfin, les acteurs du secteur touristique saluent et félicitent cette décision des gouvernants comme l’Uemoa, les Usa, la société civile et surtout les Chefs religieux. Ils exhortent l’Etat, le Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance et la Direction des droits de protection de l’Enfance et des groupes vulnérables à concrétiser et pérenniser cette initiative, à retirer pas seulement les enfants de la rue, mais y ajouter les handicapés et mendiants pour enrayer à jamais la mendicité agressive dans notre pays.

 

Pap. TOURE

Manager des Entreprises et Projets Touristiques.

tourepap7@gmail.com

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