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Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

Servez La République, Mesdames Messieurs, N’attendez Plus Rien D’elle !

Servez La République, Mesdames Messieurs, N’attendez Plus Rien D’elle !

Depuis quelques semaines, le Sénégal est secoué par des scandales politiques, économiques, judiciaires…Un virulent débat autour de la problématique de la bonne gouvernance a été soulevé par de fortes personnalités hier très impliquées dans la gestion des affaires publiques et de nos jours en train d’être humiliés.

En effet quand un Inspecteur des Impôts et Domaines, une Inspectrice Générale d’Etat (hauts fonctionnaires) et un ex Premier Ministre, pour ne citer que ceux-là, sont poussés au déballage contre le régime dont ils maitrisent pas mal de dossiers lugubres, cela mérite attention. Que se passe t-il en fait ? « Des héros réduits en zéros après services rendus à la Nation », me rétorqua un sage au détour d’une discussion sous l’arbre à palabre autour du thé.L’Inspecteur Sonko a tellement fait de révélations aussi fracassantes les unes que les autres, contre l’actuel Gouvernement du Sénégal ; Il n’est nul besoin d’y revenir. Seulement ce qui intrigue dans le cas du leader de PASTEF, c’est que non content de ses offensives répétées et virulentes au détriment du régime, jamais celui-ci n’a osé le traduire en justice, ne serait-ce que pour laver l’honneur de l’Etat et éclairer la lanterne des millions de Sénégalais. Après avoir mis à nue la « gestion gabegique »de nos affaires publiques avec force détails et attaqué le frère du Président et actuel homme fort de Guédiawaye quant à la question du pétrole sénégalais, entre autres, l’Etat tente d’esquiver un coup K.O déjà reçu tel un lion blessé (et non endormi) qui, boitillant, décide de suspendre le «braconnier »Sonko.

Suspension et non radiation puisque le coup de patte reçu vient d’un lion boiteux certainement. Ce « braconnier » avait pourtant déjà fini de contraindre le Président de l’actuelle Assemblée Nationale à signer un chèque au profit du trésor public pour enfin s’acquitter des Impôts de l’Institution qu’il dirige. Il a poussé ses collègues et actuels « chefs », Ministre des Finances et Directeur Général des impôts et Domaines, à lui administrer un injuste coup de gourdin, sans autre forme de procès : suspendu de ses fonctions !

Jusqu’a preuve du contraire et grâce seulement à la Justice, je demeure convaincu que ces fonctionnaires qu’on essaie ainsi d’humilier méritent les encouragements ou la décoration des autorités dans un pays sérieux. Au contraire, on les brime, on les intimide, on les mate, on les insulte… Et les cas foisonnent de nos jours.

Que dire du cas Nafi Ngom KEITA, cette femme hier Infirmière, aujourd’hui haut fonctionnaire ayant brillamment gravi les échelons et servi l’Etat avec loyauté et dont le départ de l’OFNAC fut « forcé » ? Le « péché » qu’elle a commis même s’il ne constitue pas le péché originel, à été d’avoir touché à l’arbre qui lui était interdit de toucher. A-t-on donc oublié la convocation en 2007 de M. Karim Wade, alors Président de l’ANOCI, pour audition sur sa gestion de la structure d’alors face aux Députés dirigés aux temps par le Président Macky Sall ?

L’écrasante majorité du Peuple avait positivement apprécié l’acte de bonne gouvernance que devait constituer le passage à l’hémicycle, du fils biologique de l’ex Président Wade. Nous sommes des Républicains et aimons le Sénégal autant que le Président Sall.C’est la raison pour laquelle lorsque Wade, touché dans son orgueil a tenté de s’attaquer au Président de l’Assemblée Nationale d’alors, les Sénégalais épris de justice dans leur majorité ont fait bloc autour du leader actuel de l’APR et le reste se passe de commentaire. Ne soyons donc pas amnésique à ce point ! Macky Sall a été solidement accompagné pour arriver au Pouvoir. Il a même été encouragé à quitter le PDS et à prendre son destin en main.

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A cette autorité forte aujourd’hui, il est utile de rappeler que la Souveraineté appartient au Peuple, encore plus puissant, et ce Peuple est toujours là, debout. Pour en revenir à Nafi Ngom KEITA, s’il s’avère que des postes lui auraient été proposés en échange de celui de Présidente de l’OFNAC, cela serait tout aussi surprenant que grave, à mon niveau, venant du Président de la République. Pourquoi n’a-t-elle pas été reconduite ne serait ce que pour en finir avec les enquêtes déjà enclenchées concernant les affaires Lamine Diack et Aliou Sall, entre autres ? L’OFNAC, ça devrait pouvoir fonctionner comme la Médiature car le Médiateur, compétent en matière d’auto-saisine, boucle chaque fois son mandat de six ans au Sénégal.

A l’OFNAC aussi, si nous sommes animés d’une certaine volonté et d’un minimum d’engagement politique quant à la transparence dans les ruptures promises, la personnalité nommée, sauf faute grave, devrait pouvoir être maintenue pour deux mandats successifs de trois ans chacun. Malheureusement ce n’est souvent pas le cas depuis cette troisième alternance. Ce qui est catastrophique, c’est que face aux hallucinantes révélations dans les nombreuses fautes de gestion, ce sont d’abord les seconds couteaux du Palais qui se précipitent en ruant dans les brancards et en jetant aux gémonies les hautes personnalités qui osent mettre le doigt dans les multiples plaies du régime.

A leur suite et comme pour bénir leur défiance, l’autorité finit souvent par sanctionner les « téméraires ».Pour rappel : le Président du groupe parlementaire « Benn Bokk Yakar »avait réclamé la tête de Sonko et la suite on l’a connait. Le Directeur de cabinet du Président de la République avait « accusé »Nafi Ngom KEITA et voilà que son sort est sellé. Le Chef de l’Etat semblait au départ écouter son Peuple mais à présent, il demeure perdu et ne tend l’oreille qu’à ses ouailles les plus avides de pouvoir et prêts à tout pour s’y maintenir.

Quand le premier président de la Cour Suprême refuse de se plier à une loi votée à l’Assemblée Nationale sur la déclaration de patrimoine, encouragé en cet acte par le Gardien de la Constitution comme le soutient madame KEITA dans sa lettre adressée au locataire du Palais juste avant son départ de l’OFNAC, il ya de quoi tressaillir de panique. S’il est vrai que cette haute personnalité de notre système juridique a osé défier ainsi la loi, je me demande le type d’Etat que veulent construire nos actuels dirigeants. Si le droit meurt, la transparence est égratignée, la bonne gouvernance foulée du pied, et l’Etat de droit disparait ;donc tout s’écroule et bonjour les dégâts.

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Qui a créé l’OFNAC ?Qui a ravivé la flamme dormante de la CREI ? Qui a créé le Ministère de la bonne gouvernance ?Qui avait promis de faire cinq ans au lieu de sept à la Magistrature Suprême pour disait-il « consolider la démocratie » ?Qui accueille le plus de transhumants aux dossiers pendant devant la justice ?Qui a donné ordre au Procureur de laisser dans ses tiroirs le protocole de Reubeuss connaissant certainement le serpent Idrissa Seck ?Madame Nafi Ngom ,M Abdoul Mbaye… les Sénégalais tout court, doivent certainement être en train de constater que les belles intentions déclarées hier par nos gouvernants ne correspondent pas aux résultats jusque là obtenus dans leur exercice du pouvoir.

Cependant, il n’est jamais trop tard pour se ressaisir et conscient du fait qu’il a été élu lui seul parmi quatorze millions de Sénégalais , le Président de la République doit faire fi des envolées verbales et lyriques de ses plus proches souteneurs pour enfin gouverner le pays comme il en avait l’intention (je fais référence à ses engagements de 2012 en tant que candidat).Beaucoup parmi les actuels amis de Son Excellence,(la plupart ne le sont justement que pour leurs intérêts) doivent faire profil bas et lui permettre de terminer ce mandat en beauté. Refusons de rester la risée du Monde.

Dans quel Etat sérieux un Ministre osera t’il arracher le micro au Président en plein discours sur l’inauguration d’un pont appartenant à toute une Nation, pour chanter « FAGN NA NGOR » ? Qu’est ce qu’il ya de sérieux, de Républicain dans cet acte démagogue et exagéré ?Ce Ministre faisait sûrement allusion aux SONKO, NAFI NGOM,Idrissa Seck, ABDOUL MBAYE ,Malick GACKOU…bref, à tous ces patriotes engagés et radicaux face aux dérives infinis du régime pour leur dire à travers « FAGN NA NGOR » de se méfier du « réveil du lion » dont le coup de patte pourrait être fatal. Je crois qu’il arrive vraiment des moments où il faut respecter la République.

Enfin parlons un peu du cas Abdoul MBAYE .Ce technocrate, banquier de profession n’a jamais été lié au Président Sall, ni de près, ni de loin. Pourtant, c’est celui-là qui, certainement animé de l’esprit de bien faire au lendemain de son élection, qui après de longues consultations a fini par lui confier la Primature. Ce choix fut béni par tous les responsables du parti et de la coalition au pouvoir ainsi que par le Sénégalais lambda.

Par conséquent, je ne m’épancherai pas trop sur le cas de ce « fils de »nommé à l’époque sous le sceau de l’efficience et de l’efficacité. Tant bien que mal, l’homme s’est occupé de ses fonctions de serviteur de l’Etat dans une parfaite discrétion et une déférente loyauté, toujours imperturbable et droit dans ses bottes. La seule occasion où les Sénégalais ont découvert le côté taquin et politique de Mbaye, c’était lors de sa déclaration de politique générale. Ce jour-là, il a défendu le programme de son désormais ami de Président et s’est défendu face aux quolibets des teigneux Députés du PDS et de l’opposition.

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Plusieurs parlementaires de la majorité lui vinrent alors à la rescousse et ne manquèrent pas de louer ses compétences professionnelles, sa probité morale, son originalité (chantant du coup ses louanges).Tout compte fait, le héro ignorait qu’il pouvait devenir zéro le jour où il afficherait la plus petite ambition. Remercié par le Chef de l’ETAT pour des raisons politiquement stratégiques peut être, il a été remplacé par Mme Aminata TOURE, chargée d’ « accélérer la cadence », naguère trop « lente »sous MBAYE.

Quoi de plus normal dans ce régime ultra présidentiel ? Mais ce même Abdoul Mbaye, n’a t’il pas le droit, à un moment donné de sa vie, de créer un Parti politique en vue d’aller à la conquête et à l’exercice du Pouvoir pour « servir son pays ? ». Alors, depuis que ce haut cadre a posé son « ACT », on se précipite vers lui et tous les coups sont permis. Au sens politique, ces coups sont naturellement concevables. Mais si on veut dépasser les bornes parce que l’adversaire constitue un danger pour son « fromage », jusqu’à ce que tous et n’importe qui tirent, cela pose problème.

Ces intellectuels attaqués par de petits politiciens professionnels sans lien avec l’histoire du Sénégal, doivent certainement avoir mal parfois dans leur chair, puisque n’étant point leurs alter ego. Pourtant, cet homme avait été attaqué par l’opposition à la veille de l’ouverture du procès Hissene HABRE. Mbaye n’a jamais été inquiété et n’a jamais fait l’objet d’une convocation de la Justice. Aujourd’hui, c’est à cause de son « ACT »qui défie le Pouvoir que celui-ci a manœuvré pour faire entrer Dame Justice dans sa vie privée en vue de l’humilier et de le « disqualifier »pour le paraphraser.

Quelle que puisse être l’issue de cette histoire de « faux, usage de faux, escroquerie… », On aura compris que l’Etat, comme dans un règlement de comptes, a été ridicule et le Pouvoir Judiciaire, rabaissé, semblablement « télécommandé ». C’est honteux ! De plus en plus, l’Etat sénégalais étale toute l’immensité de son impopularité, en perdant dans la même veine le NORD tout en essuyant des revers successifs.

Enfin si un redressement absolu de ce pays ne s’opère pas dans les plus brefs délais par le truchement de la restauration de l’Etat de droit dans l’incarnation immédiate d’une République des valeurs, la troisième alternance s’avère irréversible à partir de la législature prochaine, point de mire de cette révolution sénégalaise qui devra être l’affaire du Peuple, à partir des isoloirs et des urnes mes chers compatriotes. Il s’agira de refonder cette belle Nation et, encore une fois, l’enjeu en vaudra la chandelle à coup sûr.

VIVE LE SENEGAL

 

Mamadou Biguine GUEYE

Enseignant

Militant du Grand Parti /FATICK.

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