De la période durant laquelle nos ancêtres étaient soit disant gaulois à nos jours, la seule constante de notre République est la pérennité, d’un certain art de gouverner la cite.
Durant la période coloniale, des méthodes élaborées, grèvant toute possibilité de développement économique ont été savamment élaborées, exécutées puis méticuleusement transmises aux élites choisies et installées par le colonisateur à la faveur des « indépendances ».
L’ensemble du système mis en place par le colon visait l’exploitation des ressources du Sénégal et de l’Afrique coloniale française au profit de la France.
Les structures de l’Etat étaient optimisées pour concourir à l’expropriation des ressources du peuple sénégalais au profit de la Métropole .
Les nouveaux leaders au lendemain des Indépendances de façade ont ainsi hérité d’un système qui leur permit de devenir les nouveaux expropriateurs des ressources communes en faveur de clans, de familles politiques, alliés de circonstance et autres sphères d’affairistes qui grouillent dans les meandres des couloirs du Palais et autres Départements de la République . Dans ce contexte, la prédation des richesses naturelles, l’aide factice au developpement, la manipulation de l’information et l’abrutissement du peuple sont les principaux outils et les besoins du people sont sciemment relégués aux calandres grecques.
Ils usent de la stratégie de l’espoir (Yakaar) une industrie savante des aspirations, du rêve vendu aux populations durant les campagnes électorales. Les populations se repaissent de l’attente, ils survivent d’attentes qui ne seront jamais satisfaites.
L’espoir est l’instrument privilégié qui permet a cette oligarchie politique de se rendre incontournable, indispensable et s’imposer comme l’unique solution aux maux qu’ils ont pourtant eux même créés, nourris, entretenus. Les populations sont accrochés aux espoirs créés comme la mariée attend son époux et guette son pas dans le silence de la nuit.
Les difficultés du quotidien créés par le politicien et les lendemains meilleurs qu’ils font reluire aux vas nu pieds sont en realite les véritables garants de leur immortalité, de leur pérennité au sein de l’appareil d’Etat, profitant ainsi de positions de rente, des honneurs, et des ressources sans véritablement d’obligation de résultats en contrepartie comme cela se fait ailleurs, encore moins d’ obligation de reddition de compte.
Tout ceci engendre une relation de dépendance et de servage quasi systématique et chronique d’une partie du peuple au pouvoir. Cette catégorie de citoyens qui se recrute parmi les plus vulnérables par ailleurs, fait allégeance à l’autorité, se livre pieds et poings liés, milite et défend l’autorité même contre ses propres intérêts.
On serait tenté de penser au syndrome de Stockolm, mais en vérité cette partie de la population est liée au tenants du pouvoir par l’espoir et les attentes suscitées, espoir de lendemains meilleurs qui passeraient par ses bourreaux d’où l’impérieuse nécessité de travailler à les maintenir au pouvoir.
Le peuple est distrait, le détourné des vrais problèmes, le temps entre deux échéances électorales est peuplé de scandales, de faux debats, d’événementiel politique, et d’incessantes litanies sur les réalisations ou hauts faits des dirigeants.
Ces anesthésiants fonctionnent parfaitement, puisque les populations victimes de ces stratagèmes valident et supportent, et acceptent des délais de réalisation jamais échus, des promesses jamais tenues, mais sans cesse renouvelées au profit exclusif de ces experts de l’illusionisme politique.
A cela vient s’ajouter les goulots d’étranglements mises en place par l’ancienne colonie :
1/ La coopération monétaire
2/ La coopération militaire
3/ Le vecteur de l’aide au développement
4/ L’Assistanat technique
5/ La PRÉPONDÉRANCE DU PARTENARIAT économique, la France ayant priorité sur nos ressources naturelles.
Pour être libres, il importe de démanteler ces principaux goulots d’étranglement de la France et travailler à nous libérer le people de nos chaînes.
Nous avons traversé beaucoup des rivières, cependant il nous en reste beaucoup d’autres à traverser. C’est le destin de toute Nation aspirant à créer les conditions de l’épanouissement et de la participation de tous ses fils. Les les acquis démocratiques, économiques et sociales sont des produits de longues luttes que nos prédécesseurs ont mené.
Ces progrès réalisés bien souvent au prix du sang sont des conquêtes incommensurables dans l’immense étendue du possible qui s’offre à nous, mais elles représentent tout juste des graines, des graines semées, d’une jeune nation bénie de Dieu, jouissant d’une exposition solaire des plus enviables au monde, de richesses pétrolières, gazières importantes, sans parler de l’or, du phosphate et du Zircon entres autres. Oui nous le savons maintenant nous ne sommes pas aussi démunis comme on nous l’avait fait croire depuis longtemps. Tout est possible désormais.
Le projet pour nous citoyens, dans le contexte actuel devrait être d’ entretenir les prémisses et léguer à nos générations futures . Il nous faudra pour cela donner au peuple, les outils lui permettant de se libérer des mécanismes d’asservissement et d’ instrumentalisation par l’espoir, et le jeu sordide des délais dont nos politiques abusent contre eux, contre les plus vulnérables ,et contre les intérêts de la Nation.
Voila donc delà du Calife et de ses Vizirs, à mon humble avis la mission qui est la nôtre pour sortir notre pays du piège de la roue infernale dans lequel nous sommes pris depuis bien trop longtemps.
Francoise Helene Gaye