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Vague D’indignation Sur Les Conditions Des Détenus : Pensez Donc Aux Crimes Commis Par Ces Criminels Que Vous Défendez !

Vague D’indignation Sur Les Conditions Des Détenus : Pensez Donc Aux Crimes Commis Par Ces Criminels Que Vous Défendez !

La mutinerie de la prison de Rebeuss ayant fait un mort et plusieurs blessés parmi les détenus et les matons a suscité une vague d’indignation dans l’opinion. Des lamentations et des condamnations ont fusé de partout pour déplorer les conditions de vie des détenus dont la plupart sont pourtant des criminels de sang qui ne perdent rien pour attendre, pour ne pas dire vieillir en prison.

Des criminels qui ont abrégé la vie d’honnêtes pères et mère de familles, ou de jeunes gens et filles à la fleur de l’âge. Des pères de famille dont les veuves et orphelins sont devenus d’éternels misérables. Dans leurs équipées souvent meurtrières, en tout cas réalisées armes au poing, ces bandits de grand chemin ont aussi laissé sur le carreau de braves commerçants ou boutiquiers ruinés à jamais.

Malgré ce sinistre tableau, il se trouve pourtant des gens, en particulier des droits-de-l’hommistes, qui versent des larmes de crocodiles sur les conditions de détention de ces prisonniers !

A la prison de Rebeuss, comme dans les autres établissements pénitentiaires du Sénégal, tout le monde s’accorde à reconnaitre que les conditions carcérales sont déplorables et inhumaines. Les cellules sont souvent surpeuplées, les prisonniers s’entassant comme des sardines dans des cellules exiguës, il n’y a pas d’aération et la température intérieure dans les chambres peut monter jusqu’à 48 °C. Une situation provoquée par les longues détentions relatives à la loi dite des « peines planchers » s’appliquant aux prisonniers ayant commis des faits particulièrement graves passibles de 10 ans de prison ferme à la perpétuité.

Allez interroger les anciens bagnards de la prison de Rebeuss des années 70 et 80, ils vous diront que la surpopulation carcérale a été toujours un fléau au « Cent mètres carrés » (autre nom de cette citadelle) tout en vous rappelant que la célébrité de cette prison est tirée de sa forteresse et de sa rigueur carcérale. Seulement avec la floraison des médias et l’emballement des réseaux sociaux, la réalité des prisons est devenue plus perceptible.

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Une triste réalité que nous déplorons tous ! Surtout parce que les détenus ne mangent pas à leur faim et ne dorment pas dans conditions humaines. Il est vrai aussi que l’engorgement carcéral ainsi que la qualité de la bouffe ne sont pas du domaine de l’Administration pénitentiaire dont la principale mission est de garder voire surveiller des citoyens ayant trébuché sur le dur chemin de la vie.

Et étant donc en conflit avec la Loi. Si nous le disons, c’est parce que ce sont les magistrats qui condamnent et qui envoient en prison. Ou qui font emprisonner de manière préventive, en attendant qu’un procès se tienne. Quant à la ration journalière du détenu, elle dépend bien évidemment du montant de l’indemnité allouée par le Gouvernement à cette fin, l’Administration pénitentiaire étant obligée de faire avec ce qu’elle reçoit.

Ces « détenus » de l’orphelinat oubliés !

Hélas ! Dans cette vague de condamnations sur les conditions de vie des détenus, une bonne partie de l’opinion sénégalaise, en complicité avec des organisations de défense des droits de l’homme, verse dans ce qu’il est convenu d’appeler une indignation sélective.

En effet, ces derniers jours, toutes les plaidoiries nationales penchent en faveur d’une seule partie, celle des caïds, des cambrioleurs, des violeurs et des meurtriers. Et les victimes de ces voyous ? Et les veuves et orphelins dont les époux ou parents ont été sauvagement assassinés lors d’un cambriolage à main armée ou d’agressions gratuites ? Et les nombreux boutiquiers ou commerçants qui ont tout perdu du fait des agissements de ces malfaiteurs. Des propriétaires qui peuvent s’estimer heureux s’ils n’ont pas été tués ou mutilés lors de ces cambriolages commis par ceux-là même que les droits-de-l’hommistes défendent aujourd’hui, tout en oubliant de se soucier du sort de leurs victimes…

A cet égard, deux exemples d’actes d’une cruauté barbare illustrent la façon dont certains détenus ont pu abréger des vies avant de plonger des familles dans le malheur.

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– Courant 1997, la célèbre bande à Malick régnait sans partage dans sa zone de prédilection et chasse gardée à savoir les quartiers Colobane, Hlm-Fass, Gibraltar et Bopp. Composée de jeunes caïds, cette association de malfaiteurs semait la peur, l’horreur et la mort ! Une nuit de cette année-là, vers 1h du matin, la bande à Malick (fils d’un célèbre chanteur) avait encore frappé devant le lycée John Fitzgerald Kennedy sis à Colobane. La victime était un vieux Oustaz d’une soixantaine d’années qui revenait d’une veillée religieuse dite « Goudi Adiouma ». Arrivé à hauteur du grand portail du lycée en partance vers son domicile situé aux Hlm-Fass, le maître d’arabe ne savait pas qu’il avait rendez-vous avec la mort. En effet, il fut encerclé par Malick et ses acolytes qui s’étaient camouflés dans les arbres avant de lui sauter dessus. Dans la pénombre, les agresseurs lui plantèrent plusieurs coups de couteau avant de parvenir à lui vider ses poches contenant deux noix de cola, un sachet de biscuits, une torche, un chapelet, un cure-dent ainsi qu’une modique somme de 1.200 fcfa.

Alertés par les cris d’agonie de la victime, les rares passants accoururent vers les lieux. Sur place, ils n’ont pu que constater les dégâts puisque le vieux n’a pas tardé à succomber à ses blessures sur place. Trois semaines après cette tragédie ayant plongé tout le quartier des Hlm-Fass dans la douleur et la consternation, la bande à Malick fut démantelée par les éléments de Sureté Urbaine (Su) dirigée, à l’époque, par le commissaire Assane Ndoye.

Que sont devenus les deux veuves de la victime et leurs sept enfants très tôt orphelins de père ? Nous sommes convaincus que ces veuves et orphelins vivent dans une situation d’extrême précarité. Et surtout les enfants qui, faute de protection paternelle, doivent avoir vu leur vie basculer.

Même en milieu carcéral, ils sèment la terreur !

La deuxième affaire caractérise l’audace, la sauvagerie et la témérité des gangs. Les faits ont eu lieu à l’Unité 4 des Parcelles Assainies à Dakar. C’était dans la nuit du lundi 7 décembre 2009 où le vieux commerçant Djiby Sarr avait été froidement abattu par des bandits au cours d’un cambriolage avorté. Il était 5 h du matin lorsqu’il entendit un bruit insolite en provenance de son magasin, une quincaillerie située au bas de l’immeuble où il habitait. En bon père de famille, il se leva pour jeter un coup d’œil sur son magasin à partir de son balcon. A peine s’était-il pointé sur ce balcon qu’il reçut une balle dans la tête.

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Un assassinat signé par des cambrioleurs qui ne voulaient pas se faire déranger dans leur sale besogne. L’affaire avait défrayé la chronique jusqu’à pousser le directeur général de la Police nationale d’alors, le commissaire Saliou Diallo, à jurer que ses hommes allaient relever le défi et démanteler cette bande. Pour y parvenir, l’autorité policière avait envoyé des éléments de la Dic et de la Su au commissariat central de Guédiawaye chargé de l’enquête. Moins de deux semaines plus tard, les meurtriers de l’infortuné Djiby Sarr étaient arrêtés alors qu’ils sortaient du bar « Chez Iba » situé à la Sicap Dieuppeul.

Que sont devenus ses enfants et ses veuves ? Et leurs conditions de vie ? Le Sénégal des bonnes âmes a-t-il pensé à leur survie ou à leur éducation ? La priorité ne devrait-elle pas être de dédommager la veuve et l’orphelin plutôt que de penser au confort carcéral d’une certaine catégorie de détenus (cambrioleurs, agresseurs, meurtriers) ?

Et pourtant, ce sont ces condamnés à de longues peines ou prisonniers de longue détention provisoire qui troublent, en général, l’ordre carcéral à travers des mutineries, des grèves de la faim et des rebellions à n’en plus finir ! Or, autant ces malfaiteurs surpeuplent les prisons, autant ils ont rempli les orphelinats et multiplié les veuves éplorées.

Des orphelinats dont les pensionnaires aux parents assassinés sont malheureusement les grands oubliés de ces vagues d’indignation.

 

« Le Témoin » quotidien

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