« Mon corps a couru », j’ai frémi, traduit dans la langue de Molière, en voyant la UNE du quotidien Enquête paru le 22 septembre 2016. Nullement un excès de sensibilité de ma part, d’avoir été envahi par un sentiment de pitié, persuadé que je suis, que tout être humain qui n’aurait pas un caillou à la place du cœur aurait eu le même sentiment que moi. Même après une trentaine d’années d’exercice de la profession d’avocat, je ne m’imaginais pas possible que des êtres humains puissent être entassés, comme des sardines dans une boîte, si l’image vu dans le quotidien Enquête est réelle. Mais que faire dès lors que l’enfermement des délinquants reconnus coupables a pour objet la correction de leur comportement nuisible à la société et leur réinsertion au sein de celle-ci ? Rien d’autre que de laisser les autorités judiciaires faire leur travail, comme on dit, mais avec discernement et sans férocité, en s’ingéniant à éviter qu’une erreur judiciaire soit à la base d’une détention d’un innocent ou d’une relaxe d’un réel coupable.