Le Sénégal est à la croisée des chemins et tout ce qui s’y passe représente des prémisses d’un pays en phase d’émergence, de maturation politique et de décollage économique. Le discours du Président Macky Sall ce 21 Septembre à la tribune des Nations Unies, nous ont rappelé que notre pays joue une partition non négligeable dans le concert des nations pour le règlement de certains conflits, l’agenda 21, la construction d’une Afrique unie et d’une paix dans le monde. L’écoute que notre diplomatie bénéficie dans le concert des nations est au delà de notre poids démographique, militaire et économique. C’est une source de satisfaction qui alimente un optimisme raisonné.
C’est vrai que les deniers événements dans l’actualité nationale peuvent être perçus comme des actualités qui sont regrettables à certains égards et d’autres cafouilleux: émeutes des prisons, débat sur le pétrole, polémique sur Bictogo, débat sur la nationalité, débat sur l’Ofnac et son rapport, débat sur les APE etc… Mais avec un effort d’abstraction pour nous extraire de l’émotion et de l’immédiateté et avec une inscription de nos analyses dans le temps, je veux dire dans l’histoire, la grande histoire, l’histoire des nations. On peut dire que ce petit pays qu’est le Sénégal fait sa mue. Pays petit par son PIB et sa superficie mais grand par la valeur des hommes qui l’animent et par sa diplomatie.
A 65% nous avions choisi une majorité qu’on a confortée à toutes les élections intermédiaires. Ce qui nous donne une stabilité politique enviée qui est un préalable à la mise en place de politiques publiques pouvant menées vers des résultats probants. Nous avons l’une des oppositions les plus en verve sur le continent et les plus tenaces à rappeler que le pays a besoin de cette opposition vive qui représente aussi nos espérances futures. Nous avons une société civile pétrie de compétences diverses, sage et pour la plupart objective qui joue sa partition sur tous les grands sujets. Enfin une presse dynamique, digitale et qui traite à chaud nos actualités les plus sensibles. A préciser ni notre majorité au pouvoir, ni ses contre-pouvoirs ne sont parfaits et exempts de reproches. Il nous arrive de reprocher au pouvoir une non effectivité de certaines promesses et/ou slogans auxquels on a adhérer sans grande difficulté, je parle de la belle notion de « La Patrie avant le parti » et de la « gouvernance sobre et vertueuse ». De l’opposition nous nous sommes plaints de certaines déclarations et manœuvres qui ont pu menacer notre cohésion ou malmené nos institutions. De la presse nous leur avons reproché des légèretés, surtout pour une certaine presse en ligne, qui parfois est parue moins professionnelle par rapport à nos exigences dans le droit d’être informé. Et de la société civile des prises de position de certains de ces démembrements, qui à tort ou à raison, nous avions jugé qu’ils sont sortis de leur rôle.
Mais cette dynamique pousse à l’optimisme. Du moment où il ne remet pas en cause le dynamisme de notre système démocratique dans son essence et pourra renforcer nos valeurs républicaines. Et dans cette optique c’est le pays qui en sortira gagnant, les abus vont s’amoindrir et les institutions mises en place, croyez-nous finiront par donner l’efficacité attendue à court terme. Si nous nous remettons sur l’échelle du temps de la vie des Nations, nous dirons que nous assistons aux balbutiements de l’avènement d’un grand Sénégal.
C’est ce que nous invitons à retenir des phases qu’on vit actuellement, l’édification d’un Sénégal en mouvement. Une société sénégalaise qui expie ses péchés et ses défauts individuellement et collectivement. Ce sont ces mêmes défauts individuels qui se traduisent au plus haut sommet de la gestion des affaires. Car en somme le vol, la corruption, le « ndioublang », la délation, les agressions physiques et morales, les trahisons, tout ça, c’est bien de chez nous aussi. C’est d’ailleurs pourquoi nos prisons sont pleines. Nous plaidons naturellement pour une gestion humaine de nos prisons mais personne ne dit que ces prisonniers n’ont rien fait ou qu’ils ont été importés d’ailleurs.
Nous n’aurons certes jamais zéro voleur, zéro violeur, zéro détournement etc. mais nous parions qu’avec cet excellent travail fait par toutes les parties prenantes du jeu démocratique, dans l’intérêt général, les historiens apprendront aux futures générations cette période si riche que nous vivons depuis 2000 où le Sénégal a mis en place des institutions qui deviendront solides. Les avancées de la dernière réforme des institutions en sont un gage et d’autres réformes suivront notre rythme de maturité politique collective. Les historiens apprendront aux futures générations que nous avons réussi des alternances, des plans économiques comme le PSE. Que nous avons vécu cette période où des sénégalais ont critiqué leurs dirigeants, sermonné leurs guides coutumiers, culturels et religieux, se sont autocritiqués et se sont améliorés tous ensemble.
Cet optimisme n’est pas béat. C’est un optimisme dynamique et qui demande à être alimenté. Il faut travailler pour notre pays. Prôner l’endurance et un travail national de labeur autour de nos objectifs communs de développement socio-économique et culturel. La seule crainte c’est de prendre goût à la polémique pour la polémique, mais cette crainte est vite dissipée par cette opinion publique devenue exigeante et demandeuse de transparence et d’éthique. C’est notre conviction.
Notre souhait le plus ardent serait de voir le pays se mettre davantage au travail pour le reste du septennat du Président Macky Sall.
Nous invitons l’élite politique et intellectuelle s’attellent avec énergie et compétence à :
– réduire la pauvreté dans notre pays
– combattre avec énergie le chômage
– combattre plus férocement la corruption et la concussion
– rendre effectif la couverture maladie universelle sur l’étendu du territoire
– rendre effectif l’accès à l’eau dans les zones les plus reculées de nos terroirs
– adapter le code des collectivités locales en leur dotant de plus de moyens
– résoudre le problème de déficit énergétique qui plombe notre économie en compétitivité
– être plus attentifs à l’intérêt général dans les nouveaux contrats de concession sur la téléphonie, les mines (gaz, pétrole, or, phosphates …), les ressources halieutiques etc..
– résoudre les problèmes dans le monde éducatif et de l’enseignement supérieur pour une meilleure formation et un meilleur outillage de nos enfants, notre future élite
– rendre le pays plus compétitif économiquement dans la sous-région afin d’attirer encore davantage les investissements pour un financement éthique de notre développement
– rehausser le plateau médical dans notre pays
– valoriser et motoriser notre agriculture en lui trouvant des débouchés à l’exportation
– protéger l’environnement davantage et promouvoir le développement durable en réduisant les énergies fossiles dans l’apport en électricité dans notre pays
– veiller à mieux solliciter et valoriser l’investissement des nationaux dans notre économie
– promouvoir la culture du mérite aux dépens du clientélisme quel qu’il soit etc….
Cela est encore plus important, car la compétition internationale est féroce, le Sénégal a des atouts, mais ces atouts doivent être sauvegardés, affûtés et conservés, sinon on en perdra les avantages compétitifs.
En résumé, il nous faut davantage un « Etat Stratège » managé par des patriotes où l’intérêt général est sauvegardé ! Un Etat qui sera soutenu par tous les strates de son peuple qui sauront dépasser les clivages partisans. Ces clivages qui sont normaux, sains et nécessaires pour la vitalité de notre démocratie ont eu des périodes électorales pour s’exprimer. Nous sommes dans le temps de la réalisation et de la transformation.
Ceux qui peignent le pays et sa trajectoire actuelle depuis des décennies en noir nous les invitons à aller renforcer leur culture en histoire politique et en histoire des transformations sociétales. C’est l’Iran du Shah qui à donné la révolution, le Venezuela venait de loin, l’Europe a eu sa période avant les lumières, l’Inde idem, le Rwanda a connu sa guerre, la France a connu l’anté-révolution etc… Le Cuba fait sa mue etc.. Et le Sénégal suit son chemin, sinueux mais résolument vers la grandeur et la prospérité avec son tempérament ses défauts et ses atouts.
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