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Au Delà Du Dossier Pétrolier, Devrions-nous Réorganiser Notre Système Public Par La Mise En Place D’institutions Crédibles?

Au Delà Du Dossier Pétrolier, Devrions-nous Réorganiser Notre Système Public Par La Mise En Place D’institutions Crédibles?

Au Sénégal nous avons une mauvaise habitude de voir un problème, le laisser de côté et de ne s’occuper que des effets négatifs produits plutôt que questionner le système en cause.

Il est vrai que le cas Petro-Tim mérite toute notre attention mais il est encore plus pertinent de regarder en profondeur les éléments du système avant de prendre position. Notre pays admet des dysfonctionnements organisationnels, processuels et systèmiques de tout bord qu’il faut réguler si nous voulons espérer des lendemains meilleurs.

Comment voulez-vous que de tels scandales ne surgissent pas si notre modèle national reste inchangé avec tous les manquements?

Comment voulez-vous que les délinquants ne continuent pas à dilapider les maigres ressources si les systèmes restent inopérants et que les processus admettent des passerelles?

Comment voulez-vous que notre pays reste pauvre sachant que la richesse nationale est accaprée par clan?

Quels sont les dispositifs, les mécanismes et les outils organisationnels que nous disposons pour éradiquer ce fléau?

Pourquoi nos dirigeants passés comme présents ont laissé notre pays dans un désordre qui permet à leur entourage de piller nos ressources facilement?

Ne nous trompons pas chers compatriotes, nous savons très bien que notre pays a besoin d’être réorganisé et structuré de sorte qu’il ne soit plus possible en un tour de main d’accéder à nos ressources.

J’en avais fait mention lors de ma dernière contribution et je le réitère. Il nous faut commencer par mettre en place trois grandes et fortes institutions que sont La RÉFIS (Régie Financière du Sénégal), le CDS (Congrès du Sénégal) et la CSN (Cour Supérieure Nationale). Ces dernières auront ensuite l’obligation de descendre les décisions vers le bas pour une meilleure exécution. Ce travail est d’une nécessité telle qu’il nous faudra revoir nos mentalités, changer nos façons de fraire et de travailler et surtout reformater notre esprit pour être de vrais patriotes c’est-à-dire des citoyens qui feront quelques choses pour leur nation et non le contraire; des gens qui aiment sincèrement leur pays.

Cette étape constituera la première phase du long processus dont la finalité sera d’engendrer une croissance durable et sentie par toute la population.

Nous savons très bien que les préalables d’un développement durable sont immenses et qu’il faudra au moins 4 décennies pour cristaliser les réformes. C’est pourquoi nous devons nous mettre maintenant et rapidement au travail pour relever ce grand défi.

Je ne dis pas que le débat sur le dossier du pétrole n’est pas pertinent, loin s’en faut; je tire seulement l’attention sur la densité du travail que nous devons exécuter et accomplir pour faire du Sénégal un pays développé, juste, équitable, transparent et discipliné. Si un pays comme Singapore l’a réussi sur une période de moins de 50 ans alors pourquoi pas nous?

Je déplore ainsi la sortie du PM sur le dossier pétrolier si nous considérons l’étendue les maux de notre société. Nul ne peut enlever de la tête des sénégalais l’implication des deux frères sall sur cette question. Mais que pouvons-nous faire maintenant étant donné que tous les pouvoirs du pays sont entre les mains de l’un des mis en cause? Ne perdons pas trop de temps car tôt ou tard ils feront face à la justice. Donc pour l’heure parlons des varies possibilités organisationnelles.

Sur beaucoup de plans le Sénégal va très mal et le PM a manqué l’occasion de faire un bilan de mi-parcours de son gouvernement en expliquant clairement les difficulties de notre pays et pourquoi l’émergence tant chantée n’est pas aujourd’hui et qu’il compte sur tous les sénégalais et toutes sénégalaises pour relever ensemble le défi économique, technologique entre autres. Au lieu d’un tel discours il nous offre une opération inutile de blanchissement et termine par des menaces. Comment peut-il regarder les sénégalais les yeux dans les yeux et leur dire que durant la phase de recherche de gisements pétroliers les companies mettent gratuitement 500,000$ par jour sans aucune forte probabilité de l’existence réelle de la ressource. Que fait-il de la gestion des risques et de leur capacité d’anticipation? Avant d’entamer la phase de recherche l’organisation a toutes les connaissances de l’existence du pétrole car après cette étape il y a celles du développement et de la production ou de l’exploitation. C’est un processus bien élaboré donc que personne ne nous dise que cette organisation a agi au hasard en se lançant dans un tel projet. Il n’y a point d’amateurisme ou de pilotage à vue dans de telles entreprises…

Une opération mérite t-elle pas qu’il rassemble tout son gouvernement sauf les autres membres qui étaient avec le chef de l’État aux USA en passant par Montréal où il distribuait $200 US aux partisans de son parti présents dans son meeting à l’hotel où il avait pris service…

Son rôle doit consister à veiller à ce que les politiques publiques soient bien exécutées tout diagnostiquant les pistes d’amélioration de notre système public et ce en passant par la crédibilité de nos institutions et la qualité de nos gestionnaires publics.

Chers amis, l’heure est au réveil de notre conscience nationale car au moment où nous perdons notre temps sur des querelles de bas étages, nos concurrents mettent en place des politiques d’innovation, de créativité, d’imagination pour améliorer leurs services publics, mettent en place des institutions pour protéger le bien commun d’une part. D’autres part, ils sont en train de préparer leur jeunesse pour faire de sorte qu’elle puisse être compétitive et affronter leurs semblables canadiens, australiens, suédois entre autre par le biais d’un système d’éducation orienté vers le future et un environnement propice à la recherche et le développement des entreprises nationales pour porter la croissance.

Chers compatriotes, ne nous laissons pas divertir par ces épiphénomènes et réclamons ensemble des institutions crédibles pour que les pouvoirs ne puissent plus être entre les mains d’une seule famille ou d’un seul clan. C’est là où nous devons situer notre combat et exercer notre citoyenneté car si par miracle, le pétrole venait de prendre domicile chez nous, dans la configuration actuelle de notre système public, avec des institutions personnalisées et poreuses, nous ne verrons pas un seul pétrodollar. Alors l’heure est au changement de Cap.

Vive la nation sénégalaise!

 

Fall Amar

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