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Situation économique Du Sénégal En 2016 Et Solutions

Après avoir suivi attentivement à l’Ucad des cours d’économies denses et approfondies en Comptabilité nationale, Macro – économie et économie agricole, du Professeur Guy Bremaud – Français Agrégé d’économie, nous avons acquis un minimum de compétences pour juger de toute économie nationale, renforcées par une longue pratique économique et financière.

Le Sénégal a une économie mal en point car ces principaux indicateurs nationaux restent négatifs. Nous pouvons y remédier en nous inspirant des actions quotidiennes et du génie de notre magnifique Peuple !

Chômage endémique

Il s’agit d’abord d’un taux de chômage de plus de 30 % en hausse constante. En effet notre pays compte plus de 65 % de jeunes dont 146.261 candidats au Baccalauréat en juin 2015 avec 113.746 littéraires (77% pour un pays vers l’émergence) !

Avec un taux de scolarisation de 54 % en 1996 et les échecs scolaires, nous relevons que cette génération compte pas moins de 146.261 / 0,54 = 270.854 / 0,8 = 338.567 jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi par an.

Le Sénégal ne crée pas plus de 50.000 emplois salariés par an, malgré la désinformation officielle, les jeunes se jettent à la mer pour aller …. travailler en Europe.

Déficit commercial persistant

Le déficit commercial se creuse avec un taux de couverture des importations par les exportations de 56 en mai 2016. Il représente près de 10 % du Pib soit plus de 1.400 Milliards F Cfa. Nous continuons d’importer des épingles, des tissus, des médicaments, des chaussures, d’Europe, d’Asie et d’Amérique, après 56 ans d’indépendance politique!

Dette publique croissante

L’endettement public s’envole de 35 % en 2012 à plus de 57 % en 2016 avec F Cfa 4.150 Milliards de F Cfa, de nouveaux crédits entre 2013 et juin 2016, plus que le régime Wade en 12 ans ! Ainsi selon les chiffres de la Direction de la Dette publique du Mef, notre dette publique était à 4745 Mrds F Cfa au 31/03/16 ! Nonobstant l’encours de 3.000 Mrds de F Cfa, annoncé par le Ministre en août 2016 ? Alors que les banques centrales européennes et américaines prêtent en premier ressort à des taux de 0 à 0,50 %, nous continuons d’emprunter à des taux excessifs, pour réaliser des projets surfacturés !

Inflation interne imposée

Le taux d’inflation est encore positif malgré la chute extraordinaire de 50 % du baril de pétrole depuis juin 2014!!! L’exception sénégalaise ??? L’économie sénégalaise est caractérisée, depuis plus d’un demi-siècle, par l’existence de grandes entreprises jouissant :

– de monopoles publics (Senelec, Sde, Ics, Sn – Pad, Dakar dem dikk ..) ou privés ( Sar – unique Raffinerie totalement amortie, Css, Sococim jusqu’en 1998, Socas jusqu’en 2004, Soboa, Gmd jusqu’en 2009 démarrage de Fks, Sonatel jusqu’à la création de Tigo en 2006 …) ; – et des oligopoles privées (Ciments du Sahel, Dangote-Agroline/2004, Takamoul/2011 – Cfao, Sénégalaise, Africaine automobile concurrencées par Espace – Auto créée en 2004 puis Emg créée le 24/01/2011! – Matforce, Bernabé, Equip Plus – Sonatel, Expresso, Tigo – Les Banques françaises concurrencées depuis 1999 par Ecobank puis par celles marocaines en 2006 / Attijari, ensuite celles nigérianes en 2012 /Uba etc.…). Ainsi ces entreprises imposent leurs produits et services à des prix largement supérieurs aux cours mondiaux !!!!! Par conséquent les Sénégalais usurpaient le téléphone (plus de 200 Mrds F Cfa /an – Orange France offre la minute téléphone à 0,028 Eur / 18 F Cfa en France et 0,076 Eur / 50 F Cfa au Sénégal en moyenne en 2015), le sucre (plus de 50 Mrds F Cfa/an – son cours mondial a dégringolé d’USD 870 / tonne le 08/01/11 à USD 457 / tonne le 23/08/16 – Usd 1.200 / tonne au Sénégal), l’électricité ( plus de 100 Mrds F Cfa/an – sur un chiffre d’affaires de plus de 330 Mrds en 2015), le carburant, l’eau, la tomate, les voitures etc. !

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Taux de croissance faible pour émerger en 20 ans !

Le taux de croissance du Pib serait de 6,5 % en 2015 et celui prévisionnel pour 2016 est de 6,6 % pour faire bonne figure! Avec une croissance annuelle démographique de plus de 2,34 % et une immigration africaine de plus de 2 %, il reste bien peu de ressources pour épargner et investir pour le développement ! Par ailleurs la croissance résulte surtout des secteurs des BTP et des infrastructures réalisés par des entreprises étrangères qui souvent sous traitent une portion congrue des marchés à celles sénégalaises (Turques – Chinoises – Françaises – …) !!!

Les alternatives de performances

L’Etat doit continuer de rompre toutes les conventions monopolistiques et oligopolistiques qui coûtent des centaines de milliards F Cfa par an aux pauvres consommateurs sénégalais !!! C’est le lieu de se féliciter de la reprise de nos relations diplomatiques et économiques avec la République populaire de Chine le 25 octobre 2005, pour mieux nous ouvrir au monde et atténuer l’inflation importée d’occident ! Il faut nous ouvrir davantage à l’Afrique, aux Brics, à la Péninsule Arabique et à l’Indonésie.

Lors de précédents articles depuis 2010, nous avons proposé, selon les principes du libéralisme social en Afrique, les axes programmatiques de l’émergence du Sénégal par l’Artisanat, la Pêche, l’agriculture, la préférence nationale aux PME sénégalaises, le Rail, la formation technique, professionnelle, l’énergie, etc. !

I – L’artisanat à émerger

En effet la population du Sénégal urbaine à plus de 50 %, 7 millions dont au minimum 50% soit 2 millions d’artisans à former, équiper, financer, encadrer et promouvoir à l’international.

Nous avons les meilleurs maçons, carreleurs, plombiers, électriciens, menuisiers / bois – aluminium – métalliques (villas Vdn, Almadies, immeubles du plateau et de Diamnadio, …), bijoutiers, couturiers et couturières, cordonniers, les transporteurs (Taxis – Bus et Camions), mécaniciens autos, boulangers / pâtissiers, restaurateurs/ traiteurs et autres,

II – La zone maritime surprioritaire

Ensuite la zone maritime du Sénégal, comme nous l’a appris notre professeur une Agrégée de normal sup / France, en 1972 au lycée Delafosse, s’étendant sur plus de 180.000 km². Cette «autre moitié du Sénégal» est riche des meilleurs poissons du monde (thiof/mérou, sole, rouget, capitaine, dorade, poulpe, crevette côtière, langouste et autres), de pétrole, de gaz et autres, depuis plus de 2 millénaires ! Par conséquent aucun gouvernement ne doit brader ces ressources nationales d’une éternité !!!

Il convient de la moderniser avec de vrais bateaux et des marins formés ! Toutes les conventions de pêche avec les européens et asiatiques doivent être ANNULEES !!!!! Enfin il convient d’exiger un minimum de 60 % du pétrole/gaz extrait, sinon formons nos fils et cumulons les capitaux nécessaires,… sur un petit siècle supplémentaire, s’il le faut avec les milliards d’Euros produits par notre compétente et dynamique jeunesse !!!!!

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III – Conforter l’agriculture

Notre pays a toujours privilégié la modernisation de l’agriculture. Malheureusement nous avons des contraintes majeures dans ce secteur dont la principale reste la maîtrise de l’eau et la disponibilité de terres arables et surtout la prédominance de l’arachide qui appauvrit nos terres. Donc il faut multiplier les forages, la diversification des cultures et les équipements agricoles. Des milliers de tracteurs chers pour 3 mois au maximum de travail annuel, ce n’est pas rentable !

IV – Octroyer les marchés publics aux entreprises sénégalaises.

Le Pse Catalogue de 27 grands projets à haute intensité de capital, validés par la Banque Mondiale, va permettre de relancer les grandes entreprises d’occident (EU et USA) et d’orient (Chine et Japon), et d’augmenter notre endettement public auprès des bailleurs internationaux à la recherche de remplois sûrs pour leurs excédents de liquidités !!!!! Il convient de revoir le calendrier et la consistance de ces grands projets dans le sens de nos intérêts et priorités actuels et futurs pour les millions de jeunes Sénégalais qui paieront plus de 80 %, soit l’essentiel, de cette dette publique dans les 30 prochaines années.

Par ailleurs, nous disposons de milliers de cadres sénégalais, entrepreneurs, ingénieurs, économistes, techniciens, architectes, polytechniciens, artisans etc, pour réaliser n’importe quel ouvrage, chantier ou équipement : création de la Sonatel par A. Dialy Ndiaye, des Ics par Pierre Kama, de l’ex Dame de l’Apix !!!

V – Recréer le rail !

Ensuite en matière d’infrastructures, il est impératif de privilégier le rail à grand écartement, plus sûr, plus économique et plus compétitif (1,9 Milliard de F Cfa le km équipé) car les autoroutes coûtent trop cher (plus de 10 Milliards de F Cfa le km). Ainsi il convient de relier Dakar à toutes les capitales régionales (Saint–Louis, Kaolack, Ziguinchor, Tambacounda, Bakel,…) avec un Hub à Thiès, puis à celles africaines. Donc, il faut établir un Train Rapide (voire Tgv) de Dakar à Touba via Thiès!!!!!!!!!!!

Paris, ville de lumières, compte deux aéroports internationaux pour plus de 100 M de passagers / an mais….. sept (7) gares pour les 3 Milliards de voyageurs par an de la Sncf, la reliant à toutes les capitales européennes par des trains rapides (Tgv et Ice) ! C’est d’abord par le rail que les Etats d’Europe, d’Amérique du nord, d’Asie et actuellement les BRICS ont développé et continué d’assurer l’expansion de leur économie. Ensuite ils ont réalisé de grandes autoroutes dans les conurbations des zones économiques denses – Zed, souvent à péage en partenariat public–privé.

VI – Privilégier l’éducation scientifique et technique

Il convient de mettre l’accent sur la création de Centres des métiers et des lycées techniques et professionnels dans les 45 départements du pays. Donc les ingénieurs et Polytechniciens seront formés en pédagogie au Fastef, pour y enseigner les sciences et techniques.

Par ailleurs des Instituts Universitaires de technologie (Maritime – Artisanaux – Industriels- Ntic – Pétrole –Mines – Elevage -) doivent être construits dans les 14 régions du Sénégal, au lieu d’y multiplier des universités afin d’y former des milliers de chômeurs, avec des milliers d’échecs, vu les méthodes élitistes d’enseignements. Ces établissements permettront d’inverser les mauvais trends actuels pour mieux massifier les connaissances scientifiques et techniques dans le pays, nécessaires à la survenue de son émergence socio–économique, avec 70 % de scientifiques, techniciens contre 30 % de littéraires ! Ainsi les immenses gâchis de l’éducation, plus de 352 Mrds de F Cfa/ an – 35 % du budget national soit 6 % du PIB pour des lycées à majorité littéraires, 130 Mrds de F Cfa pour les universités d’intellectuels, vont se résorber !

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VII – Multiplier les lignes de crédits pour booster les Tpe et Pme

Pour réaliser les investissements indiqués dans les différents secteurs d’activité de la Nation, il faut mettre en place des lignes de crédits utilisables dans toutes les banques existantes au Sénégal, pour les jeunes et les femmes surtout. Mention spéciale aux commerçantes du Marché International des HLM V, millionnaires voire milliardaires en 10 ans, qui habillent, chaussent et embellissent toute la sous-région à moindre coût et à toutes les braves marchandes (arachides – fruits – poissons – etc.)! Par conséquent, des crédits maritime, artisanal, industriel pour les TPE et PME, vont faciliter les acquisitions d’actifs de production, leur appropriation pour une gestion optimale, ainsi que leur rentabilité socio–économique ! Ainsi le taux de croissance de l’économie va être de deux chiffres, c’est-à-dire supérieur à 10 % et largement réparti dans les secteurs à haute intensité de main d’œuvre comportant des entreprises à majorité sénégalaises. Par exemple en finançant bien 1 million de jeunes pêcheurs et artisans avec 100 Milliards F Cfa/an, l’Etat peut induire un PIB supplémentaire minimal de 500 Mrds F Cfa / an sur 30 ans !

VIII – Optons pour le nucléaire civil régional !

Enfin pour produire suffisamment d’énergie électrique en quantité et en qualité, il convient de construire une centrale nucléaire régionale de troisième génération de 1450 MW, entre les 8 pays de l’Uemoa, plus la Mauritanie et la Guinée Conakry.

Cet investissement sera de 5 Milliards d’Euros, compte tenu d’une main d’œuvre moins chère de qualité, Ingénieurs et Polytechniciens sénégalais – et autres ouest africains, compétents – et patriotes. Il pourra être facilement financé par nos budgets nationaux à hauteur du tiers et le partenaire stratégique sur 20 ans pour les deux tiers. A cet effet, il faut créer une Organisation pour la Production d’Energie Nucléaire en Afrique de l’Ouest – Openao, dirigée par une conférence des chefs d’Etats ! En effet la France produit plus de 70 % de son électricité à très bas coût, par ses 19 centrales nucléaires, les USA plus de 40 %. Tous les pays émergents disposent de centrales nucléaires, à l’instar des pays développés.

Par ailleurs nous disposons des plus importantes réserves d’uranium au monde du Niger à la Mauritanie en passant par le nord Mali, comportant les mêmes couches sédimentaires géologiques.

Afin de financer ces programmes, il faudra utiliser en priorité le budget d’investissements, les financements internationaux à bas taux d’intérêt, ainsi que les ressources privées locales aux meilleurs taux.

Vive le Sénégal ! Vive l’Afrique !

 

El hadji Momar SECK

Economiste-financier

Président Fondation Ibra Seck.

Membre de la Convergence des Cadres de Bokk gis – gis

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