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«je Suis Médecin, était-ce Ce Que Je Voulais Devenir ?»

«je Suis Médecin, était-ce Ce Que Je Voulais Devenir ?»

Un fait est noté et déploré par tous, notamment par les autorités sanitaires qui se sont succédé à la tête du département ministériel en charge de la santé : c’est celui du refus de certains médecins spécialisés d’aller servir dans certaines régions défavorisées du Sénégal, après avoir obtenu une bourse de l’Etat tout au long de leur cursus de spécialisation.

Aussi, de plus en plus des professionnels de la santé (médecins, infirmiers, sages-femmes et techniciens supérieurs de santé etc.) retournent dans leur région d’origine boudée par leurs collègues. Dans ce contexte, vers quoi va-t-on aller si ce phénomène prend de l’ampleur ?

Face à cette attitude incompréhensible de ces médecins, je suis arrivé à me poser les questions suivantes : les parents, le milieu et les circonstances et l’orientation scolaire influencent-ils le choix professionnel d’un élève ? Si oui, quel est le degré d’influence des parents, du milieu et des circonstances et de l’orientation scolaire sur la trajectoire professionnelle d’un élève et des conséquences qui peuvent en résulter ?

1. L’influence des parents

Face aux études et au choix de l’avenir professionnel, il est arrivé très souvent que ce que les parents veulent que leurs enfants fassent comme études ne puissent pas correspondre à ce que eux, les enfants, ont envie de faire au moment où d’autres essayent de suivre les pas de leurs parents en faisant les mêmes études et en exerçant le même métier qu’eux.

Exemple : je suis médecin, or je voulais être avocat. Ce décalage entre ce que je voulais être et ce que je suis devenu par l’influence de mes parents, n’y a-t-il pas quelque chose de puissant lié à cet écart qui a le pouvoir d’impacter négativement mon attitude de professionnel d’un métier que je n’ai pas choisi et que mes parents ont choisi pour moi ?

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Sans nul doute, notre comportement sera différent selon que l’on exerce une profession que l’on a librement choisie ou que nos parents auraient choisie pour nous-mêmes. Si je n’abandonne pas ma profession de médecin pour des raisons multiples, le risque que je ne fasse pas correctement mon travail est évident, car exercer un métier qu’on n’aime pas, la déontologie professionnelle du métier en cause ne pourrait suffire à contenir la tension de mal faire son travail.

Sur ce chapitre, je pense que les parents auraient intérêt à laisser leurs enfants faire les études dont ils ont envie de faire et de choisir le métier qu’ils veulent exercer, sans quoi ils feront de leurs enfants des professionnels mal à l’aise dans l’exercice de leur fonction. Ce qui ne renforce pas le développement d’un pays.

2. L’influence du milieu et des circonstances

Chaque individu sur terre est né dans un milieu et à une certaine époque. Personne n’échappe à cette réalité. Ainsi, le milieu et l’époque sont des éléments qui marquent profondément la personne et déterminent par extension sa façon de voir le monde et d’être au monde du fait de leurs influences impactantes avérées sur la personnalité et le devenir de l’individu. Nous sommes en 2016, notre façon de voir le monde et d’être est totalement différente de celle qu’on aurait pu avoir en 1980.

Par ailleurs, au-delà de l’influence que les parents exercent sur leurs enfants dans le choix de leurs études et de la profession qui en découlerait, il peut arriver que les enfants soient influencés par toute autre chose différente telle que la survenue d’un évènement ou de circonstances.

C’est le cas du choix d’un jeune, confronté dans sa famille à une maladie, qui fonde son choix de devenir médecin à partir de cet évènement pour venir en aide aux personnes malades. Certes il peut devenir médecin comme il peut ne pas le devenir. S’il le devient, on présume qu’il fera mieux son travail parce qu’il est fondé sur une motivation. Mais s’il ne le devient pas, l’effet contraire pourrait être attendu de sa part dans l’exercice de cet autre métier qui n’est pas celui qu’il aurait envisagé exercer.

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3. L’influence de l’orientation scolaire

Dans ce monde fortement marqué par la compétition et la recherche de repère et de place dans la société, les élèves ont besoin d’être orientés sur leurs choix d’études et de profession qui en découlent dès le bas âge, c’est-à-dire dès l’école primaire, car j’estime que le but de l’école doit être compris très tôt par l’élève pour éveiller en lui une nouvelle conscience sur son rapport à l’école et à sa finalité. L’orientation scolaire pourrait être déterminante dans le choix professionnel futur de l’élève, en rapport avec ses aptitudes académiques.

Exemple, je veux être médecin, mais si j’ignore depuis le primaire ce que je dois cultiver en termes d’aptitudes académiques pour être médecin, si je ne le deviens pas, ce ne serait pas à cause de manque d’aptitudes, mais plutôt du fait de mon ignorance.

On pourrait m’opposer que cela avait été tout le temps comme ça. Or, c’est parce que cela avait été tout le temps comme ça que le temps est venu de revoir le système d’orientation pour permettre aux élèves, futurs professionnels, d’exercer des métiers qu’ils auraient choisis eux-mêmes en fonction de leurs aptitudes académiques. On observe non sans le regretter que, du primaire à la sortie du lycée, en passant par le collège, les élèves ne sont pas bien informés sur les métiers qu’ils pourraient exercer à la fin de leurs études conformément à leurs performances.

L’élève finit le cycle primaire sans savoir pourquoi il va l’école. Il termine son cycle secondaire sans jamais être informé de ce qui l’attend au bout de son cycle secondaire et de ses études. Après l’obtention du Bac, il fait le choix de trois filières d’inscription par ordre de priorité. Au finish, la plupart d’entre eux ne sont pas orientés selon leurs choix prioritaires. Or, j’estime qu’il est possible de discuter avec l’élève avant d’envisager une nouvelle orientation différente de ses choix prioritaires. L’orientation arbitraire n’est pas sans conséquence sur l’avenir professionnel de l’élève, obligé de suivre une filière d’enseignement ou professionnelle qu’il n’a pas choisie.

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Au finish, si je suis médecin, c’est parce que je voulais devenir médecin (sous influence des parents ou volontairement) ou c’est parce que les circonstances ont voulu que je le devienne. Et quelle que soit la situation, si je suis médecin, je dois accepter d’aller servir là où je suis affecté. En refusant de le faire, je me renie et je ne mérite plus le titre de médecin que je porte.

 

Baba Gallé DIALLO

bbgd70@yahoo.fr

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