Comme toujours, le choc des images évacue le poids des mots. Les scènes filmées sur le trajet disputé puis bloqué de la manifestation, du 14 octobre, sont supérieures – en illustration comme en pédagogie – aux jolis et théoriques essais sur la démocratie réellement pionnière mais fâcheusement poussive du Sénégal. Pire, le spectacle alarmant d’une démocratie en voie de démantèlement, agresse les yeux des citoyens et des observateurs qui se demandent comment un droit, une routine et, surtout, une garantie de vie politique hautement civilisée et anciennement coutumière du Sénégal, c’est-à-dire une manifestation de l’opposition, peut être une source de violences, de vexations et d’humiliations méthodiquement ajustées sur un segment de la classe politique bourré de personnalités de premier plan ? Peu importe le thème de la manifestation qui brasse visiblement des éléments qui fâchent comme le pétrole, le gaz, les affaires du maire Aliou Sall, la transparence, le népotisme, la pauvreté etc. ! Ce qui alerte, mobilise et met en ordre de bataille nombre de Sénégalais, c’est la défense vitale des principes démocratiques et non le discours critique d’une fraction de l’opposition regroupée dans un énième cadre que constitue « Mankoo Wattu Seneegal ». Car, le rayonnement et le [...]