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Citation Directe De Bathélémy : Le Faux Pas De Jazz De Dame Justice

Citation Directe De Bathélémy : Le Faux Pas De Jazz De Dame Justice

L’affaire Ndiaga Diouf, du nom de ce Sénégalais abattu par balle, refait surface. Ce 22 décembre, des coups de feu ont attiré les téléspectateurs sénégalais, non pas venant de ces nombreuses séries télévisées, mais de la Mairie de Sacré Cœur où le Maire Barthélémy Dias a eu l’idée d’assurer sa propre défense.

Un homme est tombé, il s’agit de Ndiaga Diouf dont les parents, à juste titre d’ailleurs, n’ont jamais cessé de réclamer justice. Eh bien, ce sera fait. Le procès serait programmé le 20 octobre prochain.

Bien sûr, comme il échoit en démocratie, il faut que justice se fasse. Surtout quand il y a mort d’homme. Le législateur est tellement respectueux de la vie humaine que, dans ce cas, ils exigent des autorités judiciaires qu’ils fassent toute la lumière sur cette affaire.

Malheureusement, la lumière n’a jamais jailli pour les proches de Ndiaga Diouf. Car, entre-temps, le pouvoir a changé de main en mars de l’année suivante et le présumé coupable était parmi les alliés du nouveau régime. Eh oui, Barth, comme l’appellent ses amis, est un membre influent du Parti socialiste et n’était pas encore dans une dynamique de révolte contre son Secrétaire général Ousmane Tanor Dieng. Mieux, il n’était pas encore très critique contre la politique de Macky Sall. Et ses nouvelles responsabilités au niveau de l’Assemblée nationale avaient laissé penser que jamais il ne serait inquiété. Mais voilà qui est fait. Alors, nombre de citoyens se demandent pourquoi maintenant. J’assistais à un baptême, ce dimanche, quand j’entends le débat agité par quelques individus assis à côté de moi. Visiblement illettré, l’un d’eux se désolait que ce soit le fait qu’il se soit écarté du régime de Macky Sall qui est à l’origine de cette citation.

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J’ai mieux tendu l’oreille pour vérifier si j’ai bien entendu. Et oui, c’est le cas. Ce citoyen est convaincu que Barth subit un règlement de compte politique et il ajoute même que c’est vraiment malsain et qu’il aurait fallu y mettre la forme. A-t-il raison ?

Pour apporter la réponse à une telle question, il faut se convaincre du fait qu’au Sénégal, la Justice est souvent activée dans des buts politiques. Idrissa Seck a failli voir le fameux dossier des chantiers de Thiès réactivé. Abdoul Mbaye s’est vu retirer son passeport pour une affaire privée et les leaders de l’opposition et certains membres de la société civile qui avaient parlé de l’affaire Pétrotim, sont sous la menace d’une plainte de Frank Timis, pour ne citer que ces affaires.

En effet, si le jeune Dias était encore allié en acceptant de se ranger parmi les pro-Tanor, ce serait peu probable qu’il soit poursuivi.

C’est pourquoi nous estimons que c’est là une épine de plus dans le pied de Dame Justice. Thémis ne peut pas être malmenée de cette manière. Cela étale au grand jour son manque d’indépendance alors qu’elle a la mission sacrée de rendre justice.

Car, c’est déjà trop que l’Exécutif intervienne de cette manière au niveau de l’opportunité de poursuite, elle ne faudrait pas qu’elle influence les verdicts même si, à l’état actuel des choses, rien ne nous permet de dire que ce soit vrai.

En tout état de cause, voilà une situation qui ne manquera pas de créditer davantage l’idée que certains hommes politiques ont rejoint les nouveaux tenants du régime dans le seul but d’échapper à des poursuites. C’est aussi un appel du pied à peine voilé à l’endroit de ceux qui seraient tenté de défier le régime alors qu’ils ont des affaires judiciaires en suspens. C’est dire que c’est la Justice qui aura du mal à convaincre de sa crédibilité face à une telle immixtion de l’Exécutif.

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Il faudrait toutefois éviter de traîner tous les opposants devant la Justice parce que simplement ils pensent autrement. La démocratie se nourrit de contradictions et le Sénégal a besoin d’une opposition forte.

 

Assane SAMB

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