I°) Un mort ressuscité
La Réouverture du dossier judiciaire de Barthélémy Dias, Maire de Mermoz-Sacré Cœur, suscite bien des interrogations, cinq ans (05), après les événements violents avec mort d’homme, à la Mairie de Mermoz-Sacré Cœur en 2011. Déclaré présumé, coupable de la mort du sieur Ndiaga Diouf et placé sous-Mandat de dépôt, le Maire socialiste opposant au Régime de Me Abdoulaye Wade, alors Président de la République du Sénégal, avait bénéficié de la Liberté provisoire, avec l’Avènement de Mr Macky Sall, à la tête du pays, en Mars 2012. A l’époque, le prévenu avait nié les faits qui lui avaient été reprochés et reconnu avoir fait usage de son arme, un pistolet, mais pas sur Ndiaga Diouf. Il avait mis sur la table, comme arguments à sa défense, la Légitime défense parce qu’on est venu l’agresser dans sa Marie, dans la violence armée et selon une information, l’expertise balistique avait conclu que la balle qui a tué Ndiaga Diouf, ne provenait pas du pistolet de Barthélémy Dias.
Des éléments fondamentaux de base qui vont dans le sens d’innocenter le suspect n°1 : la défense de l’Institution qu’est la Mairie dont il avait la garde et la responsabilité et la Conclusion de l’Expertise balistique. La Réouverture de ce dossier qui nécessitait de nouveaux éléments, selon un Avocat, est devenue une patate chaude entre les mains du Régime en place et risque d’éclabousser et d’ébranler l’Etat, devant une fermeté de son Pouvoir judiciaire tant le prévenu, déterminé à en découdre, promet de faire convoquer devant la Justice de très hautes personnalités impliquées, dans la plus haute sphère de l’Etat, dans l’ancien comme dans le nouveau Régime. Un procès qui sent déjà le roussi, avant même d’avoir commencé.
II) L’accusé
Courage et détermination de Bathélémy Dias
Il a demandé la levée de son Immunité parlementaire pour être jugé et qu’on en finisse une bonne foi pour toutes. Le Parquet est du même avis pour avoir renvoyé les audiences pour le même motif. A voir l’assurance dont il fait montre et à entendre ce garçon parler, il donne l’impression d’être très sûr de lui, qu’il n’a peur de personne et que rien ne peut l’effrayer ni lui donner la trouille et l’épouvanter au point de le dévier de la logique de sa conduite, de ses droits dont il est fortement imbu et, la clarté de ce qu’il doit faire, lui apparait comme une eau de roche. On a le sentiment qu’il est entouré d’une armure d’acier qu’une frêle épée aura du mal à transpercer.
Et les citoyens épris de justice, de ce pays, sans coloration politique, avec des informations recueillies auprès de la Presse, s’interrogent, s’inquiètent et s’émeuvent sur le cas de ce garçon qui refuse de se laisser immoler sur l’autel du sacrifice et priver de son avenir politique, de sa dignité, tout court, sans crier, sans s’agiter, pour se laisser trancher la gorge, comme un vulgaire mouton aux quatre pattes attachées, offrant son cou tendu à la lame aiguisée d’un couteau tranchant. Ses réactions vives et musclées, dans une très forte conviction d’être dans son droit, sont la preuve qu’il ne se laissera pas faire. Son procès risque d’ébranler, si on n’y prend garde, l’édifice de la Démocratie et de l’Etat, si ce dernier cherche à protéger ou refuse de laisser comparaître des témoins à décharge appelés à la barre par les Avocats du prévenu. Barthélémy sera acculé, c’est très probable mais on y parviendra difficilement. Et c’est l’Etat, qu’il va pousser dans ses retranchements, pour vouloir protéger des intérêts particuliers et partisans.
III) Enjeux du Procès
Si Barthélémy Dias gagne son procès, l’Etat du Sénégal en prendra un sacré coup et y perdra de sa crédibilité. Et si c’est l’Etat qui gagne, l’Opposition criera au scandale et y verra l’élimination d’un farouche opposant, dans la dictature, et devant l’opinion nationale et les observateurs internationaux. C’est la patate chaude. Dans tous les cas, Bathélémy est gagnant, même s’il est envoyé en prison. On aurait dû mesurer les conséquences que voilà de la Réouverture de ce Dossier, Dossier de tous les dangers, embarrassant au plus haut point, Autorités et toutes personnes mêlées de près ou de loin à cette Affaire. L’avenir nous édifiera sur l’issue de ce Procès qui s’annonce houleux, spectaculaire avec des rebondissements inattendus et des relents politiques, difficiles à nier. Ce débat évoqué sur la demande écrite ou non de la levée de l’Immunité parlementaire de Barthélémy est puéril et sans intérêt puisque la Loi a déjà prévu ce qu’il faut faire en de telles circonstances. Pourquoi certains partisans du Régime actuel lui en veulent, s’acharnent sur et chargent ce garçon et, tiennent, coûte que coût, à en faire l’assassin ?
Le véritable débat ce n’est pas la levée de l’Immunité parlementaire, mais de savoir si oui ou non Barthélémy est coupable de ce dont il est accusé. Et, c’est ici que situe l’épreuve de l’indépendance de la justice, face aux pressions et aux menaces voilées ou directes.
IV°) Conclusion
Au regard de son franc-parler, de son comportement invariable et digne, en sus de ce qui a été dit, nous pensons de bonne foi, malgré tout, que Barthélémy jouit d’un préjugé favorable dans cette Affaire.
Et maintenant, dans le pire des cas, si, par extraordinaire que cela puisse être, la justice parvenait à établir sa culpabilité sur la base de preuves reconnues irréfutables et de faits patents, qu’il bénéficie, au moins, de Circonstances atténuantes : ce n’est pas lui l’agresseur, mais on est venu l’agresser dans sa propre Mairie. Et de ce point de vue, que fera-t-on alors, du droit à la riposte, à la mesure de l’affront, dans la légitime défense et, reconnu dans les Religions révélées ?
Fait à Kaolack, le 22 Octobre 2016
Mamadou Moustapha Thiam
Inspecteur Adjoint de l’Enseignement à la Retraite à Kaolack
Tel : 77 504 25 30
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