Il y a 22 ans un soldat de l’armée gambienne, Yahyah Jammeh faisait un coup d’état, prenant le pouvoir en Gambie.
Le 17 janvier, 2017 le Sénégal a présenté au conseil de sécurité de l’ONU, un projet de résolution qui a été adopté à l’unanimité pour soutenir les efforts de la CEDEAO pour la restauration de la démocratie en Gambie.
Le 19 janvier, 2017 Adama Barro, vainqueur des élections contre Jammeh, prête serment dans l’ambassade de Gambie à Dakar, sous la supervision des autorités sénégalaises.
Le 20 janvier, le Président du Sénégal fait sa prière du vendredi en compagnie du nouveau président de la Gambie à la mosquée omarienne sur la corniche dakaroise.
Avant la fin de la soirée du vendredi, les Présidents Condé et Aziz et d’autres leaders de la CEDEAO ont réussi à faire entendre raison à Jammeh. Aidés qu’ils sont dans leurs négociations par les forces sénégalaises et de la CEDEAO déjà en position en Gambie et prêtes à déloger le président déchu.
Voilà quatre actes politiques majeurs posés par Dakar qui méritent une célébration de l’efficacité de notre diplomatie brave et discrète. Dakar devient jour après jour la capitale de l’Afrique de l’Ouest.
La Gambie est clairement une anomalie géographique et une insulte coloniale. La position de ce pays, exige du gouvernement du Sénégal au nom de sa sécurité nationale d’être attentif à tout ce qui s’y passe. Nous devons aller vers des accords de défense pour mieux coordonner les efforts de sécurisation du Sénégal et de la Gambie.
C’est donc l’occasion de saluer le leadership assumé du Président Macky Sall qui a géré cette question avec beaucoup de doigté en ayant compris très tôt qu’il fallait protéger Adama Barro. En faisant appel à la CEDEAO, le Sénégal a mis au test l’organisation sous régionale. On peut dire que sans aucun doute que le test est réussi.
Oui, aujourd’hui grâce à la crise Gambienne, les Africains de l’ouest savent qu’ils peuvent compter sur une armée sous régionale opérationnelle. Les efforts des contributeurs que sont Le Nigeria, le Ghana, le Togo, le Mali et le Sénégal sont à saluer.
Les évènements de la Gambie démontrent une avancée dans la coordination des leaders africains qui ont su initier un dialogue en Gambie dans une parfaite collaboration et aboutir à une solution sans faire couler de sang. Cela prouve qu’il y a non seulement une maturité politique des chefs d’état, mais également une nouvelle dynamique sécuritaire qui incite à la nécessité d’une franche collaboration pour la résolution des conflits.
Moussa SOW
Enseignant-Chercheur
Membre du Laboratoire GRADIS
Université Gaston Berger