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Un Sentimental Est Un Mauvais Homme D’etat

Un Sentimental Est Un Mauvais Homme D’etat

Un sentimental se noie perpétuellement dans sa mare de subjectivité et d’individualisme. Car le sentiment individuel puise sans cesse dans un égocentrisme. Différent du sentiment collectif qui est social et sociétal. La logique individuelle est subjective dès lors qu’elle conduit vers une vérité individuelle et égocentrique. Mais la logique collective induit toujours vers une vérité commune et communautaire.

N’avions-nous pas souligné dans un article précédent que “le Président de la République devrait revoir les critères du choix de ses collaborateurs qui ne sauraient être amicaux, familiaux ou partisans.” Et que “la compétence et la confiance devraient être les seuls indices valables pour la sélection des membres d’un gouvernement, d’un ministère ou d’une direction.” N’avons-nous pas dit que ” la probabilité d’émergence d’un Etat est nulle si les ministres coptés pour cette mission sont nuls”

Pour preuve, rien n’est plus pertinent que la marche à reculons de notre pays. Nous défions quiconque de nous présenter une seule branche essentielle de l’activité économique sénégalaise redynamisée par les acteurs de la seconde alternance, depuis leur accession au pouvoir. Economiquement, nous estimons que le Sénégal ne volera jamais de ses propres ailes, sans un développement efficient de son secteur primaire. Car “il n’y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités.” (De GAULE)

Toutefois il n’y pas de démagogie qui vaille, dans ce pays, en dehors du bilan de Benno Bokk Yaakaar. En cas de contestation, parlez-nous de votre politique en matière de santé, d’éducation, d’emploi, d’agriculture, d’élevage, de logement, de sécurité et de protection sociale…

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L’Etat promeut-il des fainéants à la place des valeureux travailleurs des différents secteurs de production ? Les critères de sélection sont-ils viciés par le népotisme et le clientélisme politique ? En effet, là où règne le “mackicentrisme”, les sentiments familiaux, amicaux et partisans sont de mise et prime sur tout. De ce fait, on gouverne avec des sentiments et non avec des compétences. Se servir devient une règle tandis que servir, un péché. Le peuple devient pire qu’un esclave car il lui appartient désormais de contribuer aussi bien pour sa propre nourriture que pour celle des dirigeants incompétents.

Ainsi l’anecdote divertissante d’une classe de C.E.2 se prévaut très scientifique. Pour la phrase “le Sénégal sera émergent” le Maître interroge Toto pour connaitre le temps auquel est conjugué le verbe. Sa surprenante réponse fait rire, mais semble être très logique. Car il réplique par “le verbe est conjugué au futur impossible.” En réalité le Sénégal n’émergera qu’avec des dirigeants compétents qui gouverne avec le “cerveau” et non avec le “cœur” : un chef d’Etat sentimental est un mauvais homme d’Etat.

Dans une situation aussi catastrophique, une thérapie de la République ne s’imposerait-elle pas ? Sans prétention, nous estimons que le peuple connait son mal et en a l’expertise. La patrie ne se remettra jamais sans le patriotisme de ses gouvernants. Notre pays a fort besoin de nous pour une Assemblée Nationale de rupture. Donc que chaque compatriote fasse un vote utile le 30 juillet prochain. Ce qui constituera une confirmation de notre entrée dans l’histoire.

Car le Sénégal est actuellement gangrené par un “mackicentrisme” : une conduite indigne d’un Etat moderne. cette méthode ringarde et moyenâgeuse qui ne peut provenir que d’un accident de l’histoire. Si notre Seigneur ne vient pas à notre secours notre pays succombera sans tarder dans sa propre apocalypse.

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Comment un jeune Président qui n’a même pas atteint l’âge de la retraite veut-il se fier à des méthodes politiques qui conviendraient à une Allemagne des années 30 ? Vraisemblablement sa détermination subjective et sa relativité politique nous plongent déjà dans une précarité obscure d’une situation conjoncturelle sans précédent.

Où sont les autres dirigeants de nos institutions pour pouvoir prétendre, au moins, à la démarche historique dite brésilienne ou Sud coréenne qui aboutit respectivement à la destitution des Présidentes Dilma Rousseff et Park Geun-hye ? En effet “pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir.” (Montesquieu) Où sont les députés du peuple ? Ou bien le Président Macky SALL est le seul élu des sénégalais. Y aurait-il une unification de tous les pouvoirs entre les mains d’un seul homme ? En tout cas la séparation n’est pas lisible.

Les lois sont-elles faites par une seule personne qui les défait à sa guise selon ses propres sentiments ? En effet une loi n’existe que par le peuple ou par le biais de ses représentants, si elle se veut légitime, tandis que l’Etat n’existe que par la loi s’il ne veut souffrir d’aucune anarchie.

Alors que les députés fassent les lois à l’image des intérêts de leurs électeurs et que le Président de la République se limite uniquement au rôle qui lui est dévolu par ces lois. Or quand des individus usurpent les prérogatives du peuple, les propos de Pascal SALIN deviennent une règle pour sortir d’une telle dictature : “lorsque la loi est arbitraire, ceux qui se placent dans l’illégalité sont les courageux dénonciateurs de l’oppression étatique.”

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Assane Bocar NIANE

Parcelles Assainies, Dakar

assanebocarbaydi@yahoo.fr

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