Il existe une maladie que les chefs d’État peuvent attraper justement parce qu’ils possèdent trop de pouvoir. Cette maladie a un nom, c’est le syndrome d’hubris : perte du sens des réalités, intolérance à la contradiction, obsession de sa propre image ou encore abus de pouvoir.
L’exercice du pouvoir n’est pas une activité comme une autre, elle laisse des traces. Le nom du syndrome d’Hubris vient du grec hybris qui veut dire la démesure, et en anglais hubris est un mot qu’on peut associer à l’arrogance, au narcissisme, à l’égotisme, au mépris, au mensonge ou encore à la manipulation. Le terme renvoie également à un sentiment d’invulnérabilité, d’invincibilité et de toute puissance. Avec cette petite définition on comprend très rapidement que cette maladie n’a rien de bon. Y’a beaucoup d’autres symptômes comme la confiance excessive en son propre jugement, le mépris pour les critiques et les conseils d’autrui, et la perte de contact avec la réalité. Le seul tribunal auquel il n’aura à répondre sera celui de l’histoire.
Il faut comprendre que cette maladie ne touche pas que les dirigeants politiques. Elle touche en générale toutes les personnes qui ont du pouvoir : les chefs d’entreprises ou des directeurs d’universités par exemple.
Dans ses discours sur la condition des grands Pascal jugeait utile d’éduquer les futures puissants en leurs rappelant que leurs détentions du pouvoir tenait avant tout du hasard. Il disait, je cite : « Surtout ne vous méconnaissez pas vous mêmes en croyant que votre être à quelque chose de plus élevé que celui des autres, car tous les emportements, toutes les violences et toute la vanité des grands viennent de ce qu’ils ne connaissent point ce qu’ils sont« .
Pour Pascal il fallait donc apprendre aux futurs dirigeants à rester humbles, surtout je dirai moi cheikh à rester humains.
Notre système est basée sur une conception pyramidale avec un chef tout en haut et en bas le citoyen lambda, c’est dommage.
Cheikh Charles Thiam
Paris