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Les Mairies : Travaillent-elles Pour Nous ?

Les Mairies : Travaillent-elles  Pour Nous ?

«Great minds discuss ideas, average minds discuss places, small minds discuss people», Eleanore Roosevelt

I – Les «sabots»

de la honte

Il ne se passe pas un jour où de braves citoyens ne subissent les foudres des agents de la mairie prompts à mettre des «sabots» aux véhicules en stationnement «irrégulier». Le samedi 18 juin, j’en ai subi l’amère expérience au niveau du bureau des Travaux communaux de Fass, sur le sable où j’avais garé ma voiture, loin de la chaussée, afin de faire un retrait dans une institution financière. De retour après cinq minutes, quelle ne fut ma surprise de constater que ma voiture avait été immobilisée. Choqué, outré et incapable de comprendre ce qui se passe, alors qu’autour de moi sont installés des épaves de voitures, marchands de toutes sortes sur la voie publique etc. Pourquoi donc s’attaque-t-on aux automobilistes alors qu’au même moment la voie publique est squattée de toutes parts ? Constituons nous des cash cows (vaches à lait) pour les communes en quête effrénée de fonds ? Le moment de stupéfaction passé, j’appelle la mairie de Fass et au bout du fil une dame semble ne pas comprendre la langue de Molière et interrompt la communication. De guerre lasse, je rappelle et me résous de parler wolof pour enfin communiquer avec elle. L’agent qui se pointe sur les lieux vient avec un scooter et je lui demande de me faire un reçu afin d’enlever les sabots. A l’entame de mon propos, il feint d’avoir oublié ses clefs et retourne avec son scooter dans leur bureau. Pensait-il que je voulais négocier pour ne pas payer les six mille francs et lui donner de l’argent sans reçu et m’en aller ? Oh que non ! Le bonhomme revient après dix minutes avec ses clefs, un petit carnet où étaient griffonnés les numéros de voiture et enfin, il me donne un reçu volant sans souche ? Il enlève enfin les sabots sous les récriminations des autres véhicules qui ne comprenaient pas pourquoi il avait posé des sabots alors que ma voiture était loin de la chaussée avec aucun panneau matérialisant l’interdiction. Au quotidien, les agents des mairies sont aux aguets, harcèlent les automobilistes et vont même jusqu’à mettre des sabots à des véhicules dont les propriétaires sont dans la voiture. Mieux, une fois, un automobiliste gare sa voiture sur l’ancienne piste et descend à la hauteur du marchand de journaux et tout de suite après, un agent de la commune essaie d’immobiliser sa voiture. Au-delà de toutes ces anecdotes, il faut souligner que ces agents doivent être mieux formés avant de faire ce genre de travail. En fait, savoir distinguer arrêt et stationnement, appliquer de façon intelligente les rigueurs de la loi, et enfin savoir que la mairie ne travaille pas pour se remplir les poches ou celles de ses agents, mais plutôt qu’elle doit être au service des citoyens et de leur bien-être.

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II – «Le village»

dans la ville

Mais où sont donc passés les agents de la mairie quand les vendeurs ambulants installent leurs marchandises partout dans les artères de la circulation, obligeant du même coup les piétons de marcher sur la chaussée avec tous les risques d’être renversés ?

Mais où sont passés les agents de la mairie lorsque tous les terrains vagues de la capitale sont occupés par des vendeurs de voitures qui empêchent encore une fois aux piétons de marcher en toute quiétude sur les espaces qui leur sont dédiés ? Pour illustration, au niveau de Sacré-Cœur 3, à hauteur de l’école Esup, les voitures ayant quitté la Vdn pour s’engouffrer dans Sacré-Cœur 3 courent constamment le risque d’occasionner un accident, car aussi bien sur la droite que sur la gauche, les marchands de voitures se sont installés tout le long de l’avenue, empêchant du coup les automobilistes d’avoir une bonne visibilité lors du marquage du stop. Pis, les panneaux de publicité occasionnent les mêmes désagréments aux automobilistes qui doivent faire face aux occupations illégales de la chaussée, les panneaux non conventionnels, et enfin les vaches et animaux en divagation qui envahissent toutes les artères de la capitale, de la route de l’aéroport aux Sicap en passant par la Vdn. Aujourd’hui, il est inopportun et mal aisé d’entamer toute opération visant à embellir la capitale avec des animaux qui traînent et mangent les fleurs et plantes jonchant les édifices qui les abritent.

Mais où sont passés les agents de la mairie lorsque des vendeurs de foin squattent le terrain de football de Sacré-Cœur 3 et à côté d’eux, des maçons ont installé leurs briques tout autour du terrain avec comme voisins immédiats des laveurs de voitures, marchands de fruits etc.

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III – Dakar : un

«Far West» des temps modernes

Dans la même veine, que dire des calèches qui roulent au vu et au su de tout le monde tout en occasionnant un grand nombre d’accidents, de dégâts matériels importants, ainsi que des sinistres corporels ? Leurs conducteurs roulent la nuit sans lumière, prennent les sens interdits sous le regard des Forces de l’ordre, empruntent des artères qui leur sont interdites et défient les automobilistes quant aux rigueurs du Code de la route qu’ils enfreignent sans coup férir. Il n’est pas rare de les voir proférer des insultes à l’endroit des automobilistes leur demandant le respect de la circulation.  Dans quel pays sommes-nous ? Où sont les autorités ? Partout dans la ville, les immondices de cheval jonchent la chaussée et rendent l’air irrespirable. Dakar est-elle devenue pire que le Far West où se côtoient des chauffeurs de taxis «clandos», marchands «pousse-pousse», «tabliers» et autres personnes foulant aux pieds les lois et règlements d’une ville civilisée moderne ?

Où sont les agents des mairies qui autorisent les marchés hebdomadaires (Gueule-Tapée, Front de Terre etc.) qui ont été transformés en marchés quotidiens avec tous leurs lots de saleté, d’insalubrité, de pollution et d’encombrement de la voie publique ? Du coup, ces marchés quotidiens empêchent la libre circulation des véhicules et piétons, sans compter le grand désarroi dans lequel vivent les riverains qui n’ont que leurs yeux pour pleurer.

Où sont les agents de la mairie lorsque sur tout l’axe Score-Bourguiba en descendant vers le Thiossane night-club lorsque les vendeurs de fruits, d’objets d’art ainsi que les laveurs de voutures squattent le trottoir et obligent les piétons à marcher sur la chaussée ? Attaquons nous aux vrais problèmes de la ville de Dakar qui montre de nos jours un visage piteux et hideux, exposée à des pollutions de tous ordres. Les personnes ayant résidé à Dakar dans les années soixante, soixante-dix et même jusqu’aux années quatre-vingt doivent avoir beaucoup de pincements au cœur à voir une ville «cantinisée» (des cantines sont érigées dans les lieux de culte, les écoles, le long de l’Université Cheikh Anta Diop, devant les hôpitaux etc.), ruralisée et dénaturée en profondeur.

IV – Qu’attendons-nous des mairies ?

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Les citoyens doivent avoir droit au chapitre et recevoir un traitement diligent de leurs préoccupations. Les mairies ne doivent plus à l’heure actuelle fermer les yeux sur les véritables problèmes de leurs communes. Il n’est pas acceptable, ni tolérable de voir les agents des communes opérer ce qui pourrait être qualifié de «racket» sur les automobilistes si ces derniers se cachent sous les arbres afin de mettre des sabots sur les voitures. Nous avons élu les maires pour prendre en charge les réelles préoccupations des populations, à savoir rendre nos cadres de vie agréables, faire des activités de vacances en passant des centres aérés aux cours de vacances sans oublier les activités pédagogiques pouvant être couplées à des activités ludiques. Nous aimerions avoir des mairies pensant au développement de la commune en initiant des activités génératrices de revenus pouvant intéresser les nombreux jeunes sans emploi. Ne faut-il pas tisser des partenariats avec les différents centres de formation (couture, informatique, électricité, électronique et autres métiers allant de la boulangerie à la plomberie) pour offrir aux jeunes désœuvrés des activités saines et utiles pouvant les préparer à différents métiers au lieu de passer les après-midi et soirées dans les «navétanes» qui sont transformées en champs de bataille et n’offrent plus de sécurité aux honnêtes citoyens. Nous attendons également les mairies dans des actions d’embellissement, d’amélioration de la voierie, de création de cadres attractifs pour les enfants et les personnes du troisième âge. Dakar se meurt, les marchands ambulants et «tabliers» font de la ville un grand village insalubre et irrespirable. Cela est le cri du cœur d’un citoyen rêvant de voir la ville de Dakar avoir son lustre d’antan et où le cadre de vie était attrayant avec des arrêts bus que tout le monde respectait sans que les chauffeurs de transport n’aient à transgresser les règles. Que dire de la Vdn à hauteur des ponts situés près du magasin Exclusive et du côté de la Sonatel où les cars rapides ont érigé un arrêt au beau milieu de la chaussée avec des clients poussant l’audace jusqu’à attendre en groupe dans les lieux précités ?

Non à la répression, oui à la dissuasion ! Non à une taxation tous azimuts, oui à des activités de formation et d’encadrement !

Dr. Mawa SAMB

 mawa.samb@gmail.com

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