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​pour Une Meilleure Organisation Du Baccalauréat

Les élèves qui vont réussir au baccalauréat cette année, vont se rincer l’œil devant ce fameux sésame. Cependant, quel crédit faudra-t-il accorder à ce diplôme ?

Des fuites qui fusent de partout. Des épreuves qu’on annule au cours de leur traitement. C’est une grande première dans ce pays. Néanmoins, l’alerte avait été sonnée depuis le déroulement des épreuves de philosophie mais la réaction de l’Office du Bac était très timide et l’Etat n’avait accordé aucun traitement à ce problème.

Les leaders politiques étaient plus que préoccupés par l’échéance électorale. Aucun d’eux, ne s’était prononcé sur ce problème. Seuls les premiers acteurs de l’éducation, à savoir les enseignants ont dénoncé avec véhémence le déroulement tumultueux des épreuves de philosophie et l’histoire leur a donné raison, aujourd’hui.

Pour l’honneur et pour des principes éthiques et déontologiques, il s’avère nécessaire d’entendre publiquement, le ministre de l’Enseignement supérieur et le directeur de l’Office du Bac, déclarer leur démission.

L’Office du Bac est dépassé aujourd’hui, par les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. Il ne peut plus assurer l’organisation du baccalauréat avec la prolifération des réseaux sociaux à savoir Facebook, Twitter, Whatsapp…car il n’est pas doté des moyens technologiques pour parer à d’éventuelles fuites.

Par ailleurs, qui peut cautionner que les imprimeurs et leurs employés ont correctement fait leur travail s’agissant de la reprographie des sujets sans les monnayer, vu la corruption notoire qui gangrène la société sénégalaise aujourd’hui ?

Qui peut être convaincu aussi que les commissions de validation des sujets ont correctement fait leur travail sans procéder à un sabotage au vu de la crise scolaire de l’année dernière? Quel professeur n’a jamais traité une fuite pour ses élèves, à quelques jours du déroulement des épreuves du baccalauréat tout en sachant que c’est inconcevable du point de vue éthique.

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En outre, certains réclamaient même le départ de Babou Diaham, il y a belle lurette. Une analyse de la situation actuelle montre que l’Office du Bac n’avait pas élaboré des moyens stratégiques pour assurer le bon déroulement des épreuves du baccalauréat, car tous ces facteurs devraient être tenus en compte.

Aujourd’hui, les responsabilités sont partagées. Que ce soit l’Etat, l’Office du Bac, les enseignants, le ministère de l’Enseignement supérieur, les imprimeurs et même les parents d’élèves, car si ces derniers vont jusqu’à acheter des sujets à travers les réseaux sociaux pour leurs enfants candidats au baccalauréat, il y a lieu de faire un « ndeup » national sur la crise de l’éducation et des valeurs dans ce pays.

Toutefois, la police doit faire des investigations profondes afin de dénicher les véritables auteurs de ce sabotage notoire.

L’organisation du baccalauréat n’est pas seulement une question de logistique et de démarches administratives, maintenant. La routine dans l’organisation, tue le processus dans ce pays. Dorénavant, Il y a beaucoup de paramètres dont il faut tenir en compte, pour un bon déroulement des épreuves du baccalauréat.

Les Nouvelles technologies de l’information et de la communication ont désormais un grand impact dans l’organisation du baccalauréat et l’implication des opérateurs téléphoniques s’avèrerait nécessaire pour éviter toute tricherie. Un traitement minutieux des revendications des enseignants est capital pour parer à tout sabotage.

Il faudra aussi une déconcentration des charges du ministère de l’Enseignement supérieur liées au processus d’organisation du baccalauréat. Le ministère de l’Education nationale devrait être associé dans le choix et la validation des sujets au lieu de confier tout cela à des commissions œuvrant sous les directives de l’Office du Bac.

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Les membres de ces commissions devraient être renouvelés tous les deux ans afin d’éviter tout accaparement du processus d’organisation ou corruption dans le système. L’organisation du baccalauréat doit être réglementée comme le Code électoral.

Pour cela, il faudra une volonté manifeste du Président, des députés, du ministère de l’Education nationale, du ministère l’Enseignement supérieur, des syndicats des enseignants et des parents d’élèves. Cela donnerait plus de crédit au diplôme de baccalauréat à l’échelle nationale et internationale.

 

Demba Khady Diaw

Professeur d’anglais au lycée

Zone de Recasement (Keur Massar)

dkdemba@gmail.com

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