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Petrotim : Les Insuffisances D’une Gestion Du Risque Global.  

Petrotim : Les Insuffisances D’une Gestion Du Risque Global.  

 

“Il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire aux besoins de l’homme,

Mais pas assez pour assouvir son avidité.”

MAHATMA GHANDI

 

Le Développement des affaires est le champ de bataille des États modernes. Dance cette confrontation, L’Afrique des ressources naturelles devient le gibier des courtiers véreux. Devant un tel niveau de risque de prédation et pour que l’Afrique devienne enfin l’avenir des africains, il nous faut une logique étatique avec en amont une aptitude en analyse du risque global du partenaire en affaire. Toujours dans une approche objective, contributive et technique, nous allons faire l’analyse du risque sectoriel, financier et managérial du cas d’école de l’entreprise PETROTIM.

 

Les faits d’abord : Le 19 Juin 2012, soit 78 jours après sa prestation de serment du 02 avril, le Président signe les Décrets d’octroi de licence à Pétrotim Limited. Par la suite PETROTIM SENEGAL-SAU sera créée (09/07/2012) et gérée par son propre frère pour le compte de TIMIS-CORPORATION (Frank Timis) avec Pétro-Asia comme société mère. Précisons que PÉTRO-ASIA, avec un chiffre d’affaire de seulement 5 millions de FCFA, est une entreprise inconnue au bataillon de la centaine de compagnies pétrolières dans le monde. Les risques de spéculation sont donc élevés et se confirmeront jusqu’à sa dissolution le 15 septembre 2016.  Ainsi, le 03 juillet 2014, soit après 24 mois de prise de valeurs, PETRO-TIM Sénégal rétrocède en toute obscurité la totalité de ses 90% à TIMIS COPORATION. 47 jours après KOMOS-ÉNERGIE révèle l’aspect commercial de ses transactions en déclarant avoir payé 200 milliards de FCFA dont 60% à TIMIS CORPORATION. Et dernièrement les 30% restants serait entre les mains de BP (British Petroleum) et en aucun moment le droit de préemption de l’État du Sénégal ne s’est exercé pour contrer ses spéculations. (Source l’Éminent BABA AIDARA).

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Rentrons maintenant dans l’étude des 3 composants de l’analyse du risque global (le risque sectoriel, financier et managérial) qui aurait pu éviter qu’une telle entreprise s’accapare de nos licences pour des buts spéculatifs. D’emblée, que cela soit dans l’octroi de licence d’exploitation (pétrole ou télécom), de crédit (financement des entreprises) et même de contrat de maitrise d’ouvrage public (le cas d’AIBD ou du TER avec une entreprise en difficulté), l’évaluation du risque globale a comme finalité de découvrir les véritables intentions, la capacité réelle et la crédibilité des entreprises prétendantes :

 

1- le risque sectoriel ou risque de marché mesure la vulnérabilité de l’entreprise dans un environnement concurrentiel. En fonction des spécificités des 11 secteurs d’investissement, il est important de mesurer la situation de l’entreprise demandant une licence, du crédit ou un contrat d’infrastructure. Ainsi, les dynamiques sectorielles, les incidences historiques et les forces sous-jacentes permettent de mesurer la résilience du partenaire en affaire sur le long terme et nous indiquent sa capacité réelle à survivre au marché et à honorer ses engagements. Un État entrepreneur ferait judicieusement rivaliser les géants du secteur dans l’optique de tirer un maximum de leur potentialité et d’éviter une exposition au risque par un novice dont l’existence est encore fragilisée. Ainsi, octroyer du crédit, une licence ou un contrat à une entreprise qui vient de naître (Petrotim Sénégal) et dont la société mère est un minus dans le secteur relève à de l’amateurisme coupable.

 

2- le risque financier est la clef de voute de l’évaluation globale du risque. L’analyse du risque financier permet de s’assurer des capacités financières d’honorer les engagements contractuels en termes de dépenses, d’acquisition et de remboursement. Les contrats pétroliers ne sont rien d’autre qu’une promesse de dépense et d’investissement. L’évaluation du risque financier débute par une analyse des composants structurels des états financiers pour émettre les premières inférences analytiques (conclusions analytiques initiales) qui vont par la suite orienter l’évaluation du risque financier. Ici, L’objectif n’est pas seulement de prouver l’existence du volume financier, mais de comprendre le comment de la réalisation des ces résultats financiers. Ce faisant, l’analyse du risque financier va se prolonger vers une analyse des ratios de rentabilité,  des ratios d’activité, du levier financier et de sa capacité à opérer des dépenses selon les engagements contractuels. Voilà des éléments qu’une entreprise qui vient de naître et/ou ne disposant que d’un capital de moins de 5 millions de franc peut difficilement prétendre.

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3- Le risque de gestion : Ultime étape de l’évaluation globale du risque, le risque que présente l’équipe de direction de l’entreprise est le risque le plus décisif, car les gestionnaires décident, planifient et déterminent fortement les performances financières, la liquidité et la solvabilité de l’entreprise. L’évaluation du risque de gestion s’interroge sur la capacité, l’intégrité, la portée et l’endurance des hommes et femmes à la tête de la compagnie. Ce risque évalue la crédibilité en affaire et cela signifie que cette équipe aura un comportement adéquat et correct dans tout cas de figure. Ainsi, des gérants abonnés aux tribunaux, des courtiers et des non-professionnels ayant comme seule compétence la proximité avec le régime ne présagent rien de bon. Pour un État planificateur et entrepreneur l’enjeu est de rechercher une équipe formée, expérimentée, crédible et réputée dans l’optique d’un partenariat rentable et durable. C’est pourquoi une analyse de l’intégrité des dirigeants, les compétences assumées et leurs champs d’intervention sont un minimum pour une gestion qui se veut sobre et vertueuse.

 

In fine, concernant la bonne gestion de nos ressources, la parole d’un politicien ayant une formation technique sur la question ne suffit en rien. Bien plus sérieusement, le défi se situe dans le sens aiguisé du développement des affaires de tout un régime honnête, l’aptitude en ingénierie financière de toute  une administration réformée et un verrouillage institutionnel et stratégique des processus et modèles contractuels pour l’intérêt des générations futures. Ainsi, l’enjeu de l’émergence de nos économies, nous impose inéluctablement le défi d’une bonne gestion du risque pour un rendement  permettant une croissance de nos budgets par des fonds propres et non par des emprunts aux intérêts débiteurs contre productifs.  À l’Afrique, il faudra des régimes alertes, ambitieux et défendant fortement le bien être des nations et pour un meilleur part des générations futures dans la répartition de la richesse mondiale, car en l’état actuel, et comme disait Fatou Diome, Sur la balance de la mondialisation, une tête d’enfant du tiers-monde pèse moins lourd qu’un hamburger.” (Le ventre de l’Atlantique). Alors à nous de relever le défi de notre génération.

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Moussa Bala Fofana

Ancien conseiller technique du Gouvernement du Sénégal & Conseiller financier au Canada

Expert en Planification des Programmes &Projets, Territorialité & Ingénierie urbaine.

Ctfofana.matcl@gmail.com – https://www.facebook.com/moussabala.fofana

 

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