Dans les attributions classiques des collectivités locales, la gestion et l’entretien de l’éclairage public des routes et rues figurent en bonne place de telle sorte que des crédits conséquents y sont affectés annuellement à chaque session budgétaire.
Dans la recherche d’une offre correcte de ce service public, certaines communes, avec l’appui de partenaires techniques et financiers, n’ont pas hésité à tenter le mix énergétique en introduisant des lampadaires solaires dans leur réseau.
En dépit de ces multiples efforts consentis, l’éclairage public reste toujours le ventre mou de la gestion des différentes équipes municipales qui ne savent plus quelles réponses adéquates apporter aux incessantes demandes de leurs nombreux quartiers. Cette pression sur elles s’est intensifiée avec les récurrents cas d’agressions physiques et de vols recensés la nuit dans l’écrasante majorité des communes.
A la modicité des ressources des collectivités locales viennent se greffer les cas de vol du matériel électrique et de sabotage constatés régulièrement au niveau du réseau. Qui en sont les auteurs et quels en sont les mobiles ? Toujours pas de réponses officielles, malgré les plaintes souvent déposées par des communes au niveau de la police.
Pour le moment et dans la réalité des faits, l’obscurité continue de régner en maître dans la plupart de nos artères et rues, donnant l’impression aux citoyens de vivre à une époque où l’accès à un système d’éclairage public correct et constant semble rentrer dans le cadre d’un privilège absolu.
Pourtant, une approche intercommunale de cette lancinante et épineuse problématique aurait certainement permis de mutualiser les moyens et d’agir de manière plus efficiente comme il a été expérimenté avec l’ex-Communauté urbaine de Dakar (Cud), la Cadak et la Car. En effet, ailleurs comme dans des pays occidentaux, la mise en place de Communautés d’agglomérations ou de communes a aidé à asseoir une bonne gestion urbaine et une prise en charge efficiente de ces services urbains tels que l’éclairage public, la gestion des ordures ménagères, l’entretien de la voirie…
Malheureusement, malgré les dispositions du Code général des collectivités locales autorisant de telles ententes entre collectivités locales, des structures pareilles peinent à se créer, souvent pour des considérations peu soucieuses de la satisfaction correcte des besoins exprimés par les habitants.
En attendant que la mayonnaise de la décentralisation puisse bien prendre avec des communes suffisamment outillées (techniquement et financièrement) pour mener à bien leurs missions publiques, la possibilité de la création d’une agence chargée de l’éclairage public des communes pourrait être bien envisagée pour parer au plus pressé et offrir un meilleur service en ce sens.
Cette agence nationale trouverait ses ressources à travers une taxe sur les factures d’électricité reversée par la Senelec, une subvention de l’Etat et des bailleurs de fonds, des cotisations des communes. Dans cette optique, des antennes seraient implantées dans un premier temps dans des zones stratégiques et bien localisées par souci d’une opérationnalité rapide et efficace. Eventuellement, certaines agences comme l’Aneer et l’Aser pourraient bien être fusionnées avec elle pour assurer une bonne couverture du territoire national.
Quoi qu’il en advienne, la face hideuse et pleine de périls que présentent nos établissements humains la nuit doit être embellie et sécurisée dans les meilleurs délais et les différents échelons de gouvernance (nationale et locale) sont vivement interpellés pour agir.
Mamadou DIENG
Vision Guédiawaye
mdieng14@yahoo.fr