La liberté d’expression et de manifestation sont reconnues et bien garanties par la constitution du Sénégal. De la décision d’expulser quelqu’un du Sénégal est encadrée par la loi et par la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
Dans les années 90, notre ami Cheikh Sadibou Kamara avait été expulsé du Sénégal après avoir fait une conférence sur le racisme au Siège de la Raddho. À son retour à l’hôtel il a été expulsé manu militari. Nous avions saisi Youssoupha Ndiaye Président du Comité Sénégalais des Droits de l’Homme qui avait agi auprès des autorités et cela a permis à Cheikh Sadibou Kamara de revenir au Sénégal comme bon lui semble.
Ce n’est pas par la censure, la répression et la criminalisation de certaines opinions qu’on protège l’ordre public.
Ce n’est pas le rôle du ministre de l’intérieur de réguler la circulation des opinions car c’est une façon dangereuse de créer la police des idées et de verser dans l’arbitraire.
Les seuls exceptions susceptibles d’être recevables c’est l’appel à la haine raciale et à la discrimination.
Dans les démocraties modernes, c’est dans le débat d’opinions que se fait la régulation.
La société civile doit être gravement préoccupée par des actes récurrents qui minent dangereusement le pluralisme démocratique et le pluralisme des opinions, qui marquent des tendances lourdes à l’autoritarisme politique d’un autre âge. Une source réelle d’instabilité et trouble à l’ordre républicain et démocratique.
Alioune Tine