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Supposée Rétro-commissions De 12 Milliards Versée à Cheikh Amar: Qu’attend La Crei ?

Supposée Rétro-commissions De 12 Milliards Versée à Cheikh Amar: Qu’attend La Crei ?

Le mercredi 11 octobre 2017, le site ‘’Dakaractu’’ révèle, par ce titre : « La CRÉI sur la piste d’une supposée rétro-commission de 12 milliards versée à Cheikh Amar (Documents).»

Cette révélation prouve à suffisance que la CREI a fait un travail escamoté. En effet, durant quatre ans d’investigation de la CREI, alors que les Sénégalais avaient cru que cette institution allait soulever de véritables montagnes, elle n’a malheureusement accouché finalement, que d’une petite souris. Et pourtant, ce cas gravissime existait bel et bien, mais elle n’en a pas pipé mot. Est-ce une faille dans le travail d’investigation des enquêteurs de l’institution, ou bien un oubli, volontaire, fait sciemment dans le but de protéger de gros caïmans, qui bénéficient encore d’une impunité totale, et ceci quelle que soit, du reste, la gravité des fautes? La preuve, aucun de ces gens incriminés dans cette affaire extrêmement grave, n’a été inquiété, à notre connaissance, ou fait l’objet de convocation par la CREI pour faire la lumière ? Mais, au nom de quoi est faite cette abstraction ou obstruction à la loi ?

De toutes les façons, cette impunité en faveur d’une certaine catégorie, de citoyens au pouvoir ou proches de lui qui ont eu à piller les ressources nationales, les Sénégalais en connaissent beaucoup, au cours de ces deux alternances, à savoir celle de 2000 et 2012.

Et cependant, voici un cas en matière d’enquête, pourtant très simple à élucider, parce que ne nécessitant, pas du tout, de commission rogatoire internationale, qui exigerait des déplacements multiples à l’étranger, car toutes les recherches, relatives à ce cas précis, pouvaient bien se faire sur place. En outre, au plan financier, l’enquête d’un tel cas, n’est pas du tout, onéreuse, dans la mesure où pour ce cas précis, nous avons suffisamment de preuves irréfutables à l’appui, contre les incriminés, comme par exemple : les identités des bénéficiaires, le nom de la banque concernée, les références bancaires, ainsi que les numéros du compte, des chèques bancaires, leurs montants et leurs dates de décaissements, etc.

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On peut bien se demander, comment la CREI a, durant ses quatre ans d’investigations, pu laisser en rade un tel cas, pourtant à portée de main ?

Justement, lorsque nous parlons de justice, à deux vitesses, il s’agit effectivement de ces inégalités sociales dans le traitement inéquitable entre les citoyens sénégalais, de cette absence de rupture dans le pillage systématique de nos ressources, par des citoyens garantis d’impunité, etc. Ce sont de tels faits irréfutables, qui nous confortent et fondent davantage notre conviction à dénoncer, haut et fort, cette justice dans notre pays. Malheureusement, de tels cas sont, encore à foison dans le pays, jusqu’à présent. Quand, dans le même temps, d’autres Sénégalais sont retenus dans les liens de la justice pour des broutilles, des cas de loin moins graves et parfois même, très douteux.

Avec ce cas aussi flagrant, nous avons encore là, une preuve tangible et manifeste d’une impunité inacceptable chez nous, dont certains citoyens, à part, bénéficient et l’on ne sait, au nom de quel droit ? Ainsi, ces derniers, avec ce privilège, se permettent de se comporter en seigneurs, comme s’ils étaient dans un territoire conquis, en violant impunément, toutes les lois de la République, avec la complicité tacite, des autorités de l’Etat. C’est encore une preuve formelle, que nous n’avons pas rompu avec les pratiques issues de l’alternance 2000, relatives à une injustice entre des citoyens d’une même République.

Ainsi, en lieu et place de féliciter et de protéger le site Dakaractu, pour son travail remarquable, d’avoir donné cette information capitale qui, sans lui, aurait sûrement échappée aux Sénégalais, le site a été livré à une bande, de nervis et d’obligés, aux ordres des incriminés, alors que ce dernier n’a fait que son devoir d’informer juste et vrai. C’est encore le lieu et l’occasion, de dénoncer ces milices privées et illégales, qui, non seulement, pullulent dans le pays, mais sont aussi armées illégalement et au service d’individus, possédants et intouchables. Voilà que ces milices privées et armées, libres de tout acte, même illégal, s’attaquent injustement et impunément à des citoyens, dépourvus d’une protection, pourtant obligatoire de l’Etat, en leur faveur.

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Il est évident que, si nous étions véritablement, dans une République consacrée, reconnue comme telle et, les autorités remplissaient convenablement leurs obligations à l’égard des citoyens, l’Etat aurait sévi avec rigueur, en prenant des mesures énergiques et idoines pour mettre fin à l’existence de toutes les milices privées au sein du territoire national. Car, leur existence est une illégalité, à tout point de vue, au-delà, qu’elles sèment quelques fois, une confusion totale avec les forces régulières de sécurité de la République, à cause de leurs tenues militaires, similaires.

En vérité, la CREI, bien que, l’objet et le but de sa mission originelle sont à saluer pour moi, il faut reconnaitre qu’elle a, au bout du compte, raté complètement le coche, à cause de son résultat minable auquel elle est, laborieusement, parvenue. Au total, en faisant la balance, sans complaisance, entre les sommes récupérées et celles relatives au fonctionnement de l’institution, il est fort à craindre que celles récupérées soient bien inférieures. Mais, étant donné qu’au Sénégal, malheureusement, l’Etat n’a pas la culture de la gestion transparente des affaires publiques, ainsi, nous risquons de ne jamais, connaître la vérité. Et, il en va ainsi depuis la première alternance, comme à l’image de l’impunité qui sévit et s’ancre de plus en plus dans notre pays.

 

Mandiaye Gaye

Mandiaye15@gmail.com

Dakar, le 18/10/2017

Mandiaye GAYE
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