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Entre Fastes, Futilités Et Impostures : La Soirée Des African Leadership Awards, Un Viol De La Conscience Des Africains

Entre Fastes, Futilités Et Impostures : La Soirée Des African Leadership Awards, Un Viol De La Conscience Des Africains

Hier soir, en regardant la télévision Tfm, je suis tombé sur la retransmission en direct de la cérémonie des African leadership awards, organisée à Paris par M. Mbagnick Diop alias Souche, président du Mouvement des entreprises du Sénégal (Meds), et soi-disant dirigeant d’une entreprise Groupe promo consulting qui organise également les Cauris d’or.

Ce qui a suscité mon indignation et celle de beaucoup de Sénégalais de l’intérieur du pays et de la diaspora, c’est d’abord le choix de Paris pour y récompenser des leaders africains, dans un faste et une bombance sans commune mesure. En effet, cette cérémonie aurait pu être organisée au Sénégal ou dans un autre pays de la sous-région. De ce fait, les investissements directs et indirects induits par une telle manifestation auraient pu profiter à notre économie locale, à notre industrie hôtelière et à nos entreprises de manière générale.

Le temps d’une soirée, tout un gratin d’usurpateurs en toutes sortes, venus d’Afrique, s’est donné rendez-vous à Paris dans un hôtel de luxe pour honorer «l’Afrique qui gagne». Je m’interroge aussi sur la manière dont cette opération folklorique, drapée dans les oripeaux de la consécration de l’excellence africaine, a été montée et financée. Je me pose les questions suivantes : Qui a financé cette soirée et dans quelles conditions ? Quelle est la légitimité de M. Mbagnick Diop à primer des chefs d’entreprise ? Comment le jury de ce concours est-il constitué ? Y aurait-il une somme d’argent demandée aux entreprises pour obtenir un prix ? M. Diop a créé combien d’entreprises ? Quelles sont les entreprises qui composent le Mouvement des entreprises du Sénégal ? Les Sénégalais veulent savoir la vérité. L’Etat sénégalais a décidé de combattre l’impunité et c’est une excellente chose. Maintenant, que les services de l’Etat fassent la lumière sur les activités de M. Diop qui ressemblent ni plus ni moins à un «door katou marteau», comme dirait l’autre !

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L’activisme de M. Diop, avec la bénédiction des ministres de la République qui viennent danser à ses soirées, est une illustration parfaite de l’entre-soi et de l’impunité qui règnent au Sénégal. Le gouvernement, plus informé que quiconque, connaît bien les antécédents et les activités de cet individu, mais n’hésite pas à participer activement à ses soirées. C’est une manière de légitimer les usurpations et cette forme de délinquance à col blanc ! Le plus inacceptable dans cette soirée de la honte et de la posture illégitime aura été le prix décerné à M. Jean-Louis Borloo, ancien ministre français et président de la Fondation énergies pour l’Afrique. En effet, M. Borloo a été primé pour avoir participé à l’électrification de notre vieux continent. Sa fondation est une vaste escroquerie intellectuelle, paternaliste et en complet déphasage avec les réalités d’une Afrique qui bouge et qui veut prendre son destin en main.

Le rappeur Alioune Badara Thiam «Akon» aurait plus mérité ce prix pour avoir électrifié des centaines de villages africains à travers son projet «Akon lighting africa». De tout temps, le continent africain a été infantilisé, brimé, utilisé, pillé, moqué, dépouillé, dépossédé, volé et trahi par l’Occident et ses réseaux africains. Si en 2017, nous voyons encore ce genre de forfaiture, nous devons légitimement nous poser des questions et procéder à une introspection collective. Nous devons barrer la route à tous ces usurpateurs et truands qui viennent salir l’image du Sénégal dans des soirées pareilles et des opérations commerciales qui ne rapportent absolument rien à notre économie et à nos projets d’émergence.

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Dans la diaspora, nous avons des dignes filles et fils du Sénégal et de l’Afrique qui travaillent pour s’en sortir : de la coiffeuse de Château rouge, à l’ingénieur sorti des grandes écoles, en passant par le marchand ambulant sous la Tour Eiffel, l’ouvrier dans les chantiers, l’étudiant et le jeune chef d’entreprise, nous avons des vrais exemples de leaders qui forcent l’admiration et le respect.

Où est la jeunesse africaine qui entreprend et qui réussit ?

Où est l’intelligentsia africaine ?

Où est notre fierté d’être Africain ?

 

Dr Alboury NDIAYE

Président de Nouvelle vision pour le Sénégal

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