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Mathématiques à L’africaine

Feu Cheikh Anta Diop disait et répétait, sans se lasser, que l’avenir de l’Afrique n’est ni en Occident ni en Orient ni en Asie, etc., que l’avenir de l’Afrique est dans son passé, dans les 19 mille ans de son histoire qui débutent avec l’Egypte antique, 17 mille ans avant JC (quand celle de l’Occident, par la Grèce antique, débute 1 500 ans avant JC). C’est dans son passé, disait Cheikh Anta Diop, que l’Afrique doit aller puiser les matériaux qui lui permettront de construire son futur. C’est dire donc que l’Afrique se trouve dans l’impérieuse nécessité de retrouver son passé (dont elle a perdu jusqu’au souvenir) et de recouvrer sa mémoire historique collective, similaire aux racines d’un arbre.

Comme la plupart d’entre nous, j’ignorais encore l’origine «wolove» du mot français «Mathématique» ; nous écrivons «wolove», féminisme, tous azimuts, oblige, car elles sont en train de tout investir, de tout occuper et de s’occuper de tout, sauf des maisons dans lesquelles elles devraient pourtant se trouver pour faire ce que personne d’autre ne peut faire à leur place, à savoir «Ëmbë, jur, doom yi», «Yar, defar, nit yi», «Yore, dohal, kër yi», autant de choses qui ne peuvent se faire en dehors de la maison et qui conditionnent tous les autres aspects de l’existence et la vie humaines. Quand une graine de semence (ou une jeunesse) est déjà devenue malsaine, voire pourrie, que peut-on attendre de sa mise en culture (ou de son développement) ? Malheureusement, «Am fullë ak fayda» ne semble plus se conjuguer au masculin. Karl Marx disait que la société capitaliste était comme une immense accumulation de marchandises, que le capitalisme a transformé tous les rapports humains en de froids rapports d’argent. C’est dire que le capitalisme continue de transformer tous les aspects de la vie humaine en capitaux et en marchandises.

Même les aspects de la vie conjugale, quand cette vie conjugale existe encore, sont en train d’être transformés en capitaux et en marchandises ; il en est de l’enfantement ou la production de la vie humaine par la «Gpa» ou «Grossesse pour autrui».

C’est en fouillant dans ce passé de l’Afrique que nous avons découvert des vérités à peine pensables (pour le commun des mortels), sur les mathématiques en Afrique ancienne. Ainsi, ce mot français proviendrait des mots wolof «Maccë» ou «Professionnel, spécialiste» et «Takkë» ou «Attacher, unir». «Mathématique» ou «Maccë ma takkë» signifierait «Unir, de façon spéciale» ; les mathématiques seraient ainsi la science des regroupements spéciaux, des figures, des mouvements, des nombres, des chiffres. Au sujet du mot français «chiffre», l’on nous dit qu’il dériverait du mot arabe «Sfr» qui, pourtant, ne désigne que le chiffre «zéro». En wolof, «Si FoR» ou «Par le ramassage» permet au contrairement de reconstituer tous les chiffres, à l’exception du chiffre «zéro». En ramassant une pierre, on constitue le chiffre «1», en lui ajoutant une seconde pierre, on constitue le chiffre «2» et ainsi de suite, par le ramassage.

Face aux incrédules, il faut rappeler sans se lasser que la langue wolof est l’égyptien ancien (langue officielle de l’élite de l’Egypte antique), transporté jusque dans la vallée du fleuve Sénégal, le Waalo et le village de Lof. Ce voyage de l’Egyptien ancien est l’aboutissement de cinq à six mouvements migratoires, de populations de l’Egypte antique, venues occuper, habiter et peupler l’Afrique de l’Ouest, d’après les «cahiers» de Yoro Diaw (1840-1919), un ancien notable du Waalo ; deux cahiers qui ont été publiés par les soins de Maurice Delafosse. Ces mouvements migratoires se seraient déroulés entre 1 750 et 1 550, avant JC, à l’époque de l’invasion de l’Egypte antique par les Hyksos vraisemblablement venus de la Perse (actuel Iran) ; ce sont ces Hyksos qui, chassés finalement de l’Egypte, sont allés occuper, habiter et peupler la Grèce antique. Le village de Lof, dans le Waalo, avait été créé par une partie de l’élite qui accompagnait les masses de migrants ; et c’est l’expression de «langue des gens de Lof» ou «lakku waa Lof» (ou égyptien ancien) qui a fini par devenir «lakku wolof» ou «langue wolof».

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En Egypte antique, des signes spécifiques, pour désigner les chiffres, étaient utilisés jusqu’à 1 000 000 (voir tableau ci-dessous) ; seul le chiffre zéro y est absent, vraisemblablement représenté par un espace vide. En wolof aussi, «zéro» se dit «neen» ou «vide» ou «néant». Pour exprimer les chiffes, les Egyptiens anciens utilisaient deux séries de signes, à savoir, la série 1 – 100 – 10 000 – 1 000 000 et la série 10 – 1 000 – 100 000.

En fait, dans le tableau, ce n’est pas une grenouille, mais un oiselet «» ou «picc», qui représente le chiffre de 100 000. De plus, les deux séries de chiffres ont des unités dont chaque unité suivante est obtenue, en multipliant la précédente par 100. Ainsi :

La série 1 – 100 – 10 000 – 1 000 000, part d’une ligne verticale représentant «bennë» ou «1», puis se poursuit avec une ligne courbe qui dessine un sillon ou «wërngël» ou «100», puis le doigt qui symbolise les nombreux sillons que dessinent les empreintes digitales ou «tabb» ou «10 000», puis les dix doigts soulevés qui symbolisent l’ensemble des empreintes digitales de tous les doigts ou «wërngël ci fu ne» ou «wërngël ci Fu ni» ou «Al funni» ou «1 000 000».

La série 10 – 1 000 – 100 000 part d’un «U» retourné qui, légèrement enfoncé dans le sol, rappelle l’expression wolof de «fu am ëkkë» ou «là où il y a un écueil» et par contraction, «fu ëkkë» ou «Fukkë» ou «10», puis se poursuit avec l’image d’une lune presque pleine qui éclaire une colline située en dessous et que désigne une flèche qui renvoie à l’expression wolof de «Tundë ju ni fàangë» ou «ju ni fàangë» ou «Junni» ou «1 000», puis un oiselet, et non une grenouille, qui a le même nom que des boutons du corps qui sont à l’image de petites collines sur la peau et renvoient à l’expression wolof de «picc i yaram» ou «100 000».

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Le mot français «algèbre» proviendrait de l’expression arabe «Al jabar», mais quand on sait qu’au moment de la construction de la grande pyramide (10 000 ans et non 2 700 ans, avant JC), les Arabes, comme tout le reste de l’humanité (l’Afrique noire exceptée), commençaient à peine à entrer dans l’histoire, on accepte aisément qu’il s’agit là d’un emprunt tardif arabe fait à l’égyptien ancien, de l’expression «La jaa biir» ou «ce dont la valeur est enceinte», c’est-à-dire une valeur encore inconnue et à découvrir à l’accouchement (ou à la résolution de l’équation).

Pour mesurer la grandeur d’un angle, on utilise le concept de «degré» que l’on pourrait traduire en wolof par «ubbeeku». Le degré d’ouverture le plus faible d’un angle c’est «zéro degré» ou «neen ubbeeku» ou «0°» ou «0be» ; tandis que le degré d’ouverture le plus grand d’un angle c’est «trois cent soixante degrés» ou «ñetti teemeer ak juròm bennë fukki ubbeeku» ou «360°» ou «360be». Le mot français «angle» ou, plus spécifiquement, le mot français «coin» est aussi un emprunt, fait à l’égyptien ancien, du mot «koñ» ou «angle droit» ; et l’hypoténuse qui ferme l’angle droit d’un triangle rectangle est appelée, en égyptien ancien, «koñ ubu» ou «le côté du triangle rectangle qui ferme l’angle droit».

Il est bien évident que ceux qui ont construit les trois grandes pyramides de Gizeh («Ji sah» ou «faites pour durer, pour l’éternité») au Caire connaissaient et maîtrisaient, parfaitement bien l’arithmétique, la géométrie, l’algèbre et la trigonométrie. La plus grande pyramide, celle de Chéops, repose sur une basse carrée de plus de 200 m de côté, tandis que de chacun de ses quatre côtés, la pyramide est un triangle isocèle aux deux côtés opposés égaux et aux deux angles à la base également égaux ; de sorte que la projection verticale au sol du sommet de la pyramide (haut de 140 m) coïncide parfaitement avec le centre du carré de base, malgré l’énormité de l’ouvrage qui est constitué de 2 millions 500 mille blocs de pierre, finement taillés, de 2 à 30 tonnes, chacun ; un ouvrage construit à la main et en 20 ans seulement qui étonne et éblouit toujours le monde moderne, plus de 10 mille ans après sa construction, un ouvrage qui n’a pratiquement pas souffert des intempéries ni des multiples tremblements de terre qui ont parfois dévasté la ville de Caire.

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Entre 5 000 et 10 mille ans avant JC, l’Afrique noire, par l’Egypte antique, a été la première à avoir établi un calendrier lunaire de 30 jours (dans lequel, chaque jour portait un nom de Dieu), puis (du fait des imperfections de ce calendrier, finalement laissé aux seuls usages liturgiques) un calendrier solaire de 365 jours ¼, qu’on corrigeait, en ajoutant un jour, tous les quatre années, soit 1 461 jours (au lieu de 365 jours x 4). Ayant découvert une étoile, l’étoile Sirius (ou Sothis), qui effectuait une révolution de 1 460 ans, en apparaissant au ciel, un peu plus tôt que le soleil et pendant un cours laps de temps, à chaque révolution, les Egyptiens ont établi un calendrier Sothis dans lequel ils ajoutaient un an à chaque révolution, soit 1 461 ans (au lieu de 365 ans x 4) ; toutes ces réalisations ont eu lieu, au moins, 5 000 ans JC. Quant à l’Occident, par la Grèce antique, à 400 ans avant JC, sous Périclès, utilisait encore un calendrier solaire de 360 jours. C’est dire donc que ceux (Occidentaux notamment) qui pensent toujours que «l’Afrique noire n’est pas assez entrée dans l’histoire» devraient revoir leur copie ou l’état de leur santé mentale.

Il y a également nos «amis» Chinois qui représentent l’Afrique comme étant «le continent du néant» ou «fei-zhou», au contraire de l’Amérique considérée comme étant «le continent de la splendeur» ou «mei-zhou» qui devraient également reprendre leur copie. Le Grand Timonier, le Président Mao Tsé-Toung, lui au moins, ne définissait pas le développement d’un point de vue matériel, mais d’un point de vue plutôt humain, car il s’agissait, pour lui, de «guérir la maladie», non pas pour ensuite prospérer matériellement et faire le «gros dos», mais «pour sauver l’homme» humain (qui mange, uniquement pour pouvoir vivre et satisfaire ses besoins humains par le culte de la justice et de l’amour) et non l’homme-animal-matériel (qui mange, uniquement pour pouvoir satisfaire ses besoins animaux par le culte de l’égoïsme et de la prédation).

L’Afrique n’est pas ce que l’on nous dit ou ce que l’on nous fait voir. L’Afrique est non seulement le berceau de l’Humanité ; elle est également le berceau de l’avenir de l’Humanité. C’est en Afrique, que le véritable avenir de l’Humanité est en train de se jouer.

Cheikhou GASSAMA–

PHARAON

Kephren (Kaafiruuna)

gassamacheikhou@yahoo.fr

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