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Pourquoi Il Est Impossible De Débattre Sur Internet Au Sénégal ?

Pourquoi Il Est Impossible De Débattre Sur Internet Au Sénégal ?

La bêtise est infiniment plus fascinante que l’intelligence… L’intelligence a des limites, la bêtise n’en a pas. Claude Chabrel

Un Assane Diouf d’emprisonné derrière les barreaux, des milliers d’autres dehors, derrière leur clavier, débinant mille et un nom d’oiseaux à l’encontre de qui ose défier la pensée « tyrunique ».

De véritables rixes par voix numérique où les claviers échappent à la censure morale et lors desquels on ne lésine pas de propos désobligeants à chaque fois que de désaccord.

« Kuy dooreu meune kouy saaga, kuy xalaat di wax té dou xeex dou xuloo dou wax lu niaaw dou sen morom » (droits d’auteur).

Pourquoi autant d’hostilité gratuite ? D’ailleurs où et comment vivent les impudiques apparus à la lumière des nouveaux smartphones et ordinateurs ?

Semant la « terreur » et illustrant le propos de Umberto Eco selon lequel « Internet a donné la parole à une légion d’I******** » (et puis le terme « Imbécile », désignant le manque de force intellectuelle, n’est pas une injure…) au grand dam de ceux qui aimeraient bien pouvoir exprimer leurs opinions, débattre et surtout s’enrichir intellectuellement sans crainte d’être « flagellés » publiquement et sans raisons.

Le péril est déjà installé : si les réseaux sociaux pourraient être un espace dédié à autre visée que l’exposition narcissique de soi pour ceux qui le veulent, l’impossibilité d’y tenir un débat serein quand il s’impose ou est proposé peut justifier leur cantonnement au ludique dans une grande part.

Dommage qu’on en veuille faire qu’espaces d’exhibition plutôt qu’espaces virtuels reflétant des interactions enrichissantes rendues difficiles par le temps et l’espace réels, « micro-forums » où sont censées se confronter des opinions aussi diverses que des personnages s’ignorant auparavant.

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Il est assurément plus aisé et moins risqué de de « s’emMURer », quand on est sûr d’avoir choisi ses « Amis », plus aisé d’y exprimer le fond de sa pensée que de s’engager dans des polémiques à l’aveuglette, querelles passionnées et malséantes mues par une simple de la pensée contradictoire.

Il ne s’agit toutefois pas de cautionner la complaisance des réactions « amicales » des « Amis » ou « followers » si les thèses défendues sont tout à fait indéfendables.

Pouvoir dire ce que l’on pense sans tenir compte de la tendance et de l’appréhension de la horde de « commentateurs » ou plutôt « saagamenteurs » prête à se prêter volontiers à des salves de tirs sous formes d’invectives désarçonnantes.

Fait à déplorer !

Et pourtant, dans sa forme la plus grave, l’insulte par voie électronique est réprimée par la Loi mais au Sénégal, les lois sont faites, soit pour être méconnues par les destinataires, inappliquées ou pire, et dans la majorité de ces cas de figure, ignorées.

Je dois relever que le fait qu’il faille un texte pour tenter de garantir dans une moindre mesure la bienséance dans les débats sur la Toile sénégalaise est en soi un aveu d’échec mais au moins un début de solution… inappliquée à l’instar de ce qui se passe dans les grands forums.

Un simple tour sur l’un des plus grands portails Internet du Sénégal, Seneweb en l’occurrence, pour s’en rendre compte, la menace sans volonté d’exécution est sans effet et pourtant l’avertissement est bien visible sur la signalétique de la boîte aux commentaires.

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Il n’est pas à écarter que cela soit voulu car il faut savoir que le filtre à mots clés que connaît tout gestionnaire de pages Facebook, tout modérateur de site Internet, entre autres techniques, est à même de bloquer en amont tout le contenu d’un dictionnaire de haine ou d’insanités sauf si l’on craint de finir sans public tellement le mal est profond.

 

Moussa Ngom

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