Sisyphe, pour avoir offensé les Dieux, fut condamné par Zeus à monter un énorme rocher au sommet d’une montagne. Seulement, chaque fois qu’ il réussit après d’énormes peines à hisser la pierre au sommet et qu’il pense qu’il va enfin pouvoir se reposer, le rocher retombe et il doit recommencer le travail ad vitam eaternam.
Chaque fois que les Sénégalais parviennent, après d’aussi énormes sacrifices et de souffrances, à chasser un politicien pour en élire un autre en espérant que cette fois-ci ce sera la bonne et qu’ils vont enfin pouvoir jouir des dividendes de la démocratie et de la bonne gouvernance, ils découvrent ahuris, stupéfaits, abasourdis et surtout déçus que ce dernier est encore pire que le précédent et que le travail est ainsi à recommencer.
Seulement et contrairement à Sisyphe, les Sénégalais sont maîtres de leur destin. En 2019, ils ne sont pas condamnés à hisser de nouveau leur rocher ( Macky Sall, Idrissa Seck … ) jusqu’au sommet de 2024. D’autres possibilités s’offrent à eux et ont pour nom les indépendants, qu’ils s’appellent Sonko ou autres. Il s’agit juste, au moment de commettre le geste crucial en glissant le bulletin dans l’urne, de se donner quelques secondes de réflexion pour méditer sur une vérité toute simple, un truisme, une litote, que dis-je? une lapalissade :
Quand on a l’embarras du choix, il faut éviter de faire le choix de l’embarras.
Serigne Mbacke NDIAYE