L’actualité nous a habitué à des chefs d’Etat qui rentrent au bercail en catastrophe dès qu’un problème majeur s’y passe. Les exemples à ce sujet sont nombreux. Pour se limiter à nos plus proches voisins, prenons le cas de la Gambie avec Yahya Jammeh. En visite en Turquie en 2014, une milice attaque son palais pour prendre le pouvoir. L’ancien président n’a pas attendu que ses hommes prennent le dessus sur les assaillants pour rentrer illico presto. La même chose s’est passée au Mali, avec le président Amadou Toumani Touré.
Mais, Macky Sall, qui impose depuis qu’il est élu un rapport de force à l’opposition, ne devrait pas s’absenter du pays le 19 avril prochain. Et ceci, pour au moins deux raisons principales, en dehors de celle liée à sa fonction de président de la République. La première est que le feu qui couve, c’est lui qui l’a allumé avec son impopulaire système de parrainage que même certains de son camp ne comprennent pas. La deuxième est que les Mame Mbaye Niang, Pape Gorgui Ndong qui sont montés au créneau pour porter des menaces non voilées, n’ont pas agi sans son consentement. Et après que ces deux ministres de Macky Sall ont promis d’en découdre avec les « fauteurs » de trouble, Macky Sall qui est leur leader ne devrait pas manquer le face-à-face. Si, comme l’a dit le ministre du Tourisme, l’APR va faire face, son chef ne devrait pas manquer au commandement.
Seulement, Macky Sall n’est pas Amadou Toumani Touré encore moins Jammeh. Ce qui va se passer ce 19 avril, c’est confortablement installé qu’il va le suivre depuis la France qu’il n’a cessé de faire des cadeaux. Etait-ce donc pour ça ? Deux jours avant, deux jours après et le tour est joué. Qui disait qu’il n’est courageux que derrière le procureur et les forces de l’ordre ?