Mauvaise communication ou aventure maladroite sur un sujet sensible, que reproche-t-on à Idrissa SECK ? Makka ou Bakka, quel est le vrai sens de sa communication ? Aujourd’hui comme hier, les envolées verbales d’Idrissa SECK sont comme des sardines, pour lesquelles les médias se bousculent tant par l’éloquence qu’il y imprime que par la culture qui en ressort. Cela ne cessera pas ; n’en déplaise aux autres as de la communication.
Ils ne sont pas prêts à laisser la vedette au président de «REWMI», surtout quand il s’agit de religion. Avec un spectacle digne de Games of Thrones, les attaques sont aussi savoureuses que la grande bataille pour le trône de fer. Ce qu’Idrissa SECK a ignoré, c’est que la religion musulmane, ici, au Sénégal, fait l’objet d’un condominium entre familles religieuses qui tirent leur légitimité des grands bâtisseurs de l’Islam sénégalais. Il l’apprendra à ses dépens et c’est malheureux pour le candidat. Et c’est curieusement Bamba NDIAYE, le néo-soldat beige et marron, qui monte au créneau, tenant compagnie au seul opposant historique du Sénégal Sidy Lamine NIASSE. Un amer cocktail de cidre dans la bouche de celui qui a osé remettre en cause des dogmes.
Le premier participant, clairement, à une mission commandée qui vise moins un prêcheur sur son mauvais jour qu’un adversaire politique qui prête le flanc. Concluant sur une excommunication de ce dernier, on croit la logique un peu trop poussée et tellement dans l’exagération, qu’on se demanderait si tout cela avait un sens. Que les autres s’en mêlent n’étonnent guère, en cette veille d’élection présidentielle, tous ceux qui tirent profit des délices du pouvoir ont intérêt à enfoncer Idy et le présenter sous l’image d’un mauvais musulman. En procédant ainsi, ils oublient que le premier Président du Sénégal indépendant, était un chrétien soutenu par des religieux musulmans, au détriment d’autres candidats musulmans.
A qui appartient la religion musulmane ? A personne, je réponds. Les censeurs de mauvaise foi n’ont que leurs propres pratiques, pour peser dans leurs balances, le jour du juge dernier. Chaque musulman reste responsable de son Islam devant le Seigneur. En fin de compte, la République transcende l’appartenance religieuse et décider qu’il ne sera jamais président parce qu’il tient un certain discours sur l’Islam, est un égocentrisme religieux, qui foule au pied le principe de la République laïque qui nous réunit, au-delà de nos appartenances religieux ou ethniques
Il n’y a pas de débats d’essence au Sénégal. Les chaudes empoignades se font plus sur les gradins que sur le ring. Dans quelques jours, on parlera de l’apparition ou non du Croissant lunaire, des interprétations qu’il faut avoir sur les textes et sur les espaces géographiques de référence, pour décider ou non de la fin du ramadan. Toute position pouvant mettre en accord les différentes maisons religieuses-les grandes quoi-est la bienvenue. Ainsi, nous vivrons en parfaite harmonie et dans l’entente retrouvée entre les guides unis par la religion et la parenté.
Cette même énergie aurait dû être utilisée pour combattre l’association entre le sacré et les mondanités dont l’illustration la plus actuelle, reste le «festival Salam», qui n’est qu’une continuation du folklore ante-ramadan. Entre sonorités sénégalaises et percussions rythmées, aucune fatwa dirigée contre les organisateurs. Ce sont les mêmes polyvalents, qui y amusent la galerie.
Les mêmes qui se rendront, dans quelques mois, au Stade Amadou Barry pour y commenter la lutte, ceux-là mêmes qui prendront l’avion pour assister et présenter les concerts de Waly Seck au Zénith de Paris. Ils ont presque tous été à la même place, où se tiennent les présentations vedettes du «festival Salam», pour y savourer les notes mélodieuses du roi historique du Mbalax.
Au-delà du festival, il est de la responsabilité de ceux qui s’assignent la tache de gardien de la chose religieuse au Sénégal, de partir au-delà d’une rivalité apparente entre maisons et de se poser en véritables sentinelles contre la banalisation du sacré. Sentinelles à l’avant-garde des combats contre les vraies menaces de l’Islam. Et tellement de choses à dire pour nous mettre en phase avec les challenges du développement, sans travestir les valeurs, qui nous ont déterminés. Dans ce monde qui ne fait aucun cadeau aux gens dénués de valeurs identitaires, il est impérieux de rechercher des motifs d’être fiers de soi que des réflexions trop marquées par un rapport complexé vis-à-vis de l’autre.
Le leadership doit davantage se méfier des instants légers ou le discours peut renvoyer un choc aux sensibilités. Tous les hommes politiques y gagneraient. On ne joue pas avec certains pans de l’histoire, tout comme il est impensable de saisir les drames par des pincettes de l’humour. La souffrance vécue par l’Afrique lui a été imposée par les Colons, non sans l’aide d’Africains.
Une situation qui, d’ailleurs, perdure sous des formes certes différentes, mais avec une portée économique large. Et n’attendons pas que les leçons d’histoires racontées par les chasseurs fassent du lion, le roi de la forêt. Il suffit juste de se dire qu’après 1789 où la République est née en France, ce n’est qu’en 1965, que le peuple français s’est ouvert au suffrage universel direct. En 1944, les femmes ont commencé à voter en France. Ceci est de l’histoire très récente. Mais, déjà, au 13e siècle, la Charte du Mandé abolissait l’esclavage, bien avant Victor Schœlcher. Les palabres étaient des instances, qui avaient une allure parlementaire et les rois partageaient le pouvoir avec des dignitaires. L’exemple de la communauté Léboue démontre une nette séparation des pouvoirs qui n’a rien à envier aux Benchmarking de Montesquieu. Ces mots me priveront de dessert, j’en suis conscient. Le même servi aux délégués de l’UCAD pour se désolidariser de leurs frères de Sanar, encore droits dans leurs bottes et constants dans leurs revendications de voir partir les ministres impliqués dans l’affaire.
C’est le moment de le dire, cette revendication est plus difficile à satisfaire que celles des délégués illégitimes de l’UCAD. Ces derniers restent sur l’amélioration des conditions de vie par la diminution des tickets de restaurant et l’augmentation des allocations d’études.
Mouhamadou Fallou SENE est tombé et pour lui, l’Université Gaston Berger doit se relever et se remettre sur de bons rails, sur une voie meilleure que celle prise, ces dernières années. Dans quelques jours, les activités académiques sur un champ de ruine et il faut déjà penser à offrir un cadre de fonctionnement à l’Université.
Alioune Fall “Af”