Dans des pays occidentaux telle que la France, ce jeu de paradigme a déchainé des passions et occasionné des débats dans la gestion de l’Islam. Quel pourrait être alors la nuance sémantique entre ces groupes de mots ?
En quoi cet ordre mettrait il, le citoyen, au service de la république ou à celui de sa foi au détriment de l’autre ?
Nous vivons dans une république laïque dont le peuple est à 99% croyant. Le sens de la vie s’invite alors dans le quotidien de chaque citoyen et dans celui de chaque croyant. Dans cet espace pluriel, le vivre ensemble est un élément essentiel qui nous permet, par le respect et la tolérance, de garantir cet équilibre qui fait de nos diversités des richesses et des atouts incommensurables.
Ce vivre ensemble exigerait alors des limites, des retenues qui éviteraient de stigmatiser des communautés au point de donner à l’ordre des paradigmes un sens obligatoire, rigide et réfractaire.
Il est de difficile de parler de crimes d’apostasie dans une telle nature républicaine mais les derniers remous de l’affaire I Seck, nous ont montré que l’ordre des paradigmes, une fois fouetté ou titillé, quelque soit le motif, peut déboucher sur des troubles. Le citoyen revêtirait alors son manteau de croyant simple et engagé au nom du sens éternel de sa vie au détriment de la république garante des libertés.
Nous ne devons pas jouer avec le feu. Même s’il parait illusoire et peut être même impertinent de s’armer de lois en ce sens, un cadre peut quand même être trouvé pour éviter de pareilles situations à l’avenir. Nous sommes une république laïque fortement cimentée par la croyance qui est une fibre fondamentale de notre nation. Tout ce qui pourrait mettre en jeu ce brassage doit être régi quelque soit la nature de la république par un fort conseil de culte par exemple.
Aucune place ne peut faire office de tribune et de marionnette à la fois, sans secouer les fondements les plus ancrés. Il y a des expériences qu’il ne faut jamais tenter.
Ousmane Sy
Enseignant à Mboumba