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Et Les Vandales ?

Plus que jamais, les étudiants de l’UGB semblent isolés dans leur stratégie de raidissement. Leur mouvement jusqu’ici, rencontre la sympathie, voire l’empathie des Sénégalais, offusqués et effrayés par les funestes récurrences des  brutalités des forces de l’ordre dans l’enceinte ou aux abords de l’espace universitaire. Balla Gaye, Bassirou Faye et Fallou Sène, jusqu’où ira la macabre comptabilité des meurtrières bavures policières ? Les étudiants ne sauraient être des chairs à canons quelles qu’en soient les circonstances. En conséquence, hier comme aujourd’hui, ils méritent la protection de l’état comme tout autre citoyen, surtout quand ils sont en situation de réclamer de légitimes droits sociaux, administratifs, académiques ou pécuniaires. 

Toutefois, ils ne sauraient non plus tirer partie de situations délicatesse, pour être auteurs de violence, saccages et dégradations de biens publics ou privés. Et pourtant, il est devenu presque monnaie courante que la moindre occasion de contestation sert aux étudiants de prétexte pour user d’une violence, dont les premières victimes, sont les forces de l’ordre. Il y a dans leurs attitudes comme une sorte d’irrespect quasi viscéral de ceux qui sont légalement et légitimement chargés de maintenir l’ordre. Et de veiller à la préservation des biens publics, privés et l’intégrité physique des citoyens. Ce réflexe de rejet, de violence est devenu quasi pathologique. La seule présence des forces de l’ordre dans un espace menacé de trouble, provoque des innommables excitations exprimées en injures, jet de pierre, sans qu’aucun geste d’hostilité ne les ait justifiées.

À force de considérer les forces de l’ordre comme la face hideuse et les détestables symboles d’une violence institutionnelle, légale, les étudiants se sont trouvé une victime expiatoire désignée avec un inadmissible a priori. Ce furieux ressenti n’est certes pas dû au hasard. Encore moins à une fixation maladive contre les garants de l’ordre public et de la stabilité sociale. Une rapide remontée des faits permet en effet de se souvenir avec amertume de violences policières incroyables dans le campus social censé être hors du champ de couverture des franchises universitaires. Cet espace social a été souvent le théâtre d’une férocité sans mesure contre des étudiants battus, humiliés et dépouillés de leurs bien y compris, de leurs supports de cours. 

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De quoi déclencher et installer de fortes rancœurs chez des étudiants meurtris de surcroît par un profond sentiment d’abandon ! Le plus grave est que ces actes  de violence sont couverts d’un épais voile d’impunité. Pire, les étudiants sont poursuivis en justice, condamnés, diabolisés et même, bien des fois sanctionnés académiquement.

Doit-on cependant, fermer les yeux, sur les violences estudiantines qui n’épargnent personne. Y compris les étudiants eux-mêmes, à travers des règlements de compte dont les soubassements sont souvent plus lugubres qu’ils n’y paraissent. Les professeurs n’y échappent pas, pris en otage, séquestrés, menacés au point de les pousser au lock-out, pour réclamer plus de sécurité. Ils ont certes aussi leur part de violences, ces professeurs de délitements sans nom.

Les récents évènements de l’UGB, ont malheureusement éclipsé la grande responsabilité des étudiants, impliqués dans des scènes de violences d’une extrême gravité. La mort très regrettable de Fallou Sène a quelque peu occulté ces dérapages qui paralysent l’Université de Saint-Louis. Tout ou presque a été détruit ou saccagé ; les salles de cours, les sites de documentation, l’infirmerie, les stocks d’aliments, les bâtiments administrés, le domicile du ministre. 

Malgré tout, aucune enquête ou action judiciaire ne semble avoir été entamée, pour rechercher, identifier et punir ces saccageurs et voleurs de tous acabits. A ces dérives, il faut ajouter les blessures graves causées par jet de pierre contre une vingtaine de gendarmes, dont certaines porteront pendant longtemps, les stigmates de cette violence inouïe  Doit-on considérer la bavure policière, si elle est jugée comme telle, doit délivrer une sorte de licence pour une violence estudiantine si démesurée ?

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Quels qu’en soient les auteurs et leur statut, la violence, ne saurait rester impunie. Le vandalisme n’a pas plus de légitimité parce qu’il est le fait d’étudiants. La même justice qui s’applique aux auteurs de bavures policières devrait l’être pour les vandales d’où qu’ils viennent, qui qu’ils soient. Il est devenu impérieux que les auteurs des actes de dégradations des biens publics et privés et de violences sur les forces de l’ordre soient traités par la loi comme des citoyens ordinaires. Sans sévérité excessive, ni faiblesse coupable. Au nom de la justice et de l’équité et l’égalité devant la loi, notre  lumière.

 
mndiaye@

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