Pour la présidentielle de 2019, le Parti socialiste, sous la houlette de celui qui lui sert de secrétaire général, a décidé de porter la candidature de Macky Sall. Pour la première fois, le Ps n’aura pas de candidat issu de ses rangs pour un tel rendez-vous électoral. C’est l’humiliation que Ousmane Tanor Dieng veut infliger à tous les hommes et femmes qui se battent, jour et nuit, pour sauver l’âme de cette formation historique.
Voici donc ce que Ousmane Tanor Dieng, homme-lige du diable, (non content de lui confier son âme, il le lui cède) disait de la gouvernance de maître Abdoulaye Wade, en 2007 : « trois mots clés caractérisent les sept ans du régime libéral de l’Alternance : absence de vision, imprévoyance, intolérance… Ce gouvernement, dont le libéralisme n’entre dans aucune nomenclature idéologique connue, est en train de mettre en péril l’essentiel des acquis qu’il a hérités du régime socialiste tant au plan des libertés démocratiques que dans la mise en œuvre des importants projets de développement économique conçus, finalisés par le régime socialiste et dont tous les financements étaient bouclés. J’ai le sentiment d’un énorme gâchis qui s’accomplit sous nos yeux ».
Une photographie réelle de la gestion de Macky Sall n’aurait pas été moins hideuse. Et pourtant, l’éternel loser, quelquefois flanqué du sobriquet « Républicain » (Dans ce pays, tous les policés détourneurs de derniers publics sont ainsi nommés !), s’acoquine avec son nouveau seigneur à qui il s’est honteusement offert pieds et poings liés. Mais, il n’a que sa perfidie à lui offrir. Aucun militant ne le suivra dans ses turpitudes. Dans sa pernicieuse entreprise d’« écorner » l’héritage du Parti socialiste, il a emporté, avec lui, le péroreur et perroquet de Kaffrine, répondeur impertinent, sa cour inféodée aux privilèges d’une République aux abois et les petits valets, particulièrement tapageurs, désirant capter ses grâces imméritées. A chacun son Seigneur ! Ousmane Tanor Dieng est descendu trop bas ! La forge n’aurait pas autant noirci son parcours fait de reniements, de déloyauté et d’opportunisme sous ses airs de gendre idéal. Ceux qui ont connu l’homme ne sont point surpris. Il s’est toujours abaissé à certaines mesquineries pour accéder à des privilèges et les défendre avec la délicatesse de la horde de pillards capables de s’accommoder avec les raclures.
Le devenir du Parti socialiste et de son idéal-auquel il n’a jamais adhéré d’ailleurs- importent peu à Ousmane Tanor Dieng qui n’est aiguillé et aiguillonné que par son insatiable avidité. Le hasard en a fait un socialiste de circonstance. Alors qu’il était presqu’en fin de règne, le poète-président Léopold Sédar Senghor a cru nécessaire de s’attacher les services d’un diplomate qui sache bien écrire des correspondances. Il lui a été ainsi recommandé un jeune homme frais émoulu de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature. Il se serait fait remarquer par la qualité de son écriture. Le jeune énarque est ainsi affecté à la présidence de la République au titre de conseiller diplomatique auprès du président Léopold Sédar Senghor. A son départ, Senghor le met en relation avec son successeur, Abdou Diouf, dont le silence, en ces instants embrumés, est aussi troublant que les menées perfides de celui qui l’a perdu.
Au fil du temps il gagne en confiance et prend du galon. La recette est toute simple : Tanor Dieng était derrière tous les coups fourrés, accomplissant la sale besogne avec une impassibilité presque inhumaine et la complicité de sa petite cour d’arrivistes. C’est en mars 1996 qu’il est nommé premier secrétaire du Parti socialiste et secrétaire national aux relations internationales. Et depuis, le Parti socialiste, qui mérite des hommes de plus grande dignité que ceux-là qui prétendent le représenter, n’a pas arrêté de dégringoler. Ousmane Tanor Dieng a fini de faire le vide autour de lui. Moustapha Niasse, Abdourahime Agne, Abdoulaye Makhtar Diop, Djibo Leity Kâ, Robert Sagna, Malick Noel Seck… sont partis. On empêche, aujourd’hui, à Khalifa Ababacar Sall, Aissatou Tall Sall, Barthelemy Dias, Bamba Fall et tant d’autres, qui ont saisi les enjeux, de sauver l’âme de cette formation politique chargée d’histoire.
Le loser et ses godillots
D’outre-tombe, Senghor s’afflige d’amertume ; lui qui, en 1948, avec audace, a créé le Bloc démocratique sénégalais pour défendre des idéaux. A son départ, après que cette formation est devenue l’Union progressiste sénégalaise (Ups) à la faveur de plusieurs alliances décisives, il « lègue » à ses successeurs une véritable machine de combats de développement. Hélas, Ousmane Tanor Dieng est en train, par égoïsme et cupidité, de mépriser toutes ces décennies de luttes acharnées. Les résultats électoraux n’en sont que plus navrants. Avec le « boy » de Macky (libre à vous de lire dans la langue de Molière ou de Shakespeare, les deux font sens), le Parti socialiste ne s’est jamais positionné comme première formation de l’opposition et même comme première force dans Benno Bokk Yaakar. Avec 13,57% des suffrages, en 2007, son candidat, Ousmane Tanor Dieng, réalise le pire score du PS à une élection présidentielle. En 2012, ce même monsieur obtient 11, 30%. Lors de ce dernier rendez-vous présidentiel, Moustapha Niasse et Tanor Dieng ne s’étaient pas mis d’accord sur celui qui devait porter la candidature de Benno Siggil Sénégal parce que chacun d’entre eux défendait l’idée qu’il était inadmissible que leurs formations respectives ratent cette élection présidentielle. L’histoire a montré qu’il ne s’agissait là que d’ambitions personnelles.
Pour faire revenir à la raison ces deux vieux jouets de Macky Sall, nous disions, ici-même, ceci : « que le dithyrambe les gonflant d’orgueil ne les étourdit pas davantage à leur âge ! Ils ont mieux à faire pour redorer leurs blasons dont ils ne devraient pas tirer grande fierté à moins que les délices du pouvoir ne les aient enivrés. Ils ont préféré, face au péril, marchander avec leur conscience alors que la Nation, qui en a fait des privilégiés, espérait qu’ils accédassent à la lucidité, à la sagesse et surtout à la noblesse. Face aux dérives de leur poupon devenu, par la force de circonstances troubles, un roitelet insensible au sort des infortunés Sénégalais, les deux papys méritaient un meilleur album-souvenir. Oui, inéluctablement ils partiront un jour. Et on entonnera, ensemble, la sournoise ritournelle funèbre « un grand homme d’Etat s’en est allé » ! ». Tchiiip !
Il faut arrêter la farce. Ousmane Tanor Dieng et ses godillots ont arrêté de représenter le Parti socialiste depuis belle lurette. Ceux qui poursuivent son idéal sont loin de ces facéties qui ne font même pas rire. Et les aspirations du peuple couvées dans cet idéal auront toute l’attention de celui-là qui en répondra en 2019 sous la bannière du Ps. Du vrai Ps. Que les porteurs d’eau, pseudo-socialistes, et leur nouveau Seigneur aux rondeurs symptomatiques du rapport de jouissance avec le pouvoir, le veuillent ou pas. Ils n’ont que leurs corps et baves à offrir à sa majesté ! Les vrais socialistes sont d’une plus haute noblesse d’âme.
Bara DIOUF